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ffred
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4 019 critiques
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1,0
Publiée le 8 mai 2011
J'avais beaucoup aimé les trois premiers films de Tran Anh Hung. Malheureusement son quatrième est resté inédit en France. L’attente était donc grande. Cette fois le réalisateur français d’origine vietnamienne pose sa caméra au Japon et adapte un bestseller censé être sombre et poignant. N’ayant pas lu le livre je ne peux comparer mais pour moi le film est totalement raté. Alors que l’on attend un drame poignant, à la manière de ces précédents opus, on est juste là devant un exercice de style visuel, certes magnifique, mais dénué de toute substance dramatique ou émotionnelle. Le fond a été totalement abandonné au profit de la forme. Ce qui, on le sait, fait rarement de grand film. Pas d’émotion, pas de tension dramatique, toute la noirceur et la mélancolie attendues ne sont pas là. Les personnages ne sont pas attachants, leur psychologie à peine effleurée, on ne sent pas leur détresse ou leurs élans. On finit donc très vite par s’ennuyer, cela tournant même presque au calvaire. Et c’est long : 2h13 ! Tout est fait pour nous transmettre une belle poésie qui, paradoxalement à ce que l’on voit à l’écran, ne se fait jamais sentir, surtout quand les dialogues tournent autour d’érection et de sécheresse vaginale... Techniquement tout est beau. On ne peut pas renier le travail fait sur les images, splendides, les costumes et les décors ou même le son. Par contre la musique de Jonny Greenwood (Radiohead) n’arrange rien. Par moment douce et très belle, mais la plupart du temps trop forte, tonitruante et envahissante, se coupant souvent brusquement, nous mettant alors dans une sorte de montagne-russe désagréable. Les acteurs sont par contre très bons. Le très charmant Kenichi Matsuyama nous conte son histoire avec talent, il est très bien. Tout comme la belle et douce Rinko Kikuchi (Babel) tout aussi charmante, douée et convaincante. Moi qui m’attendais à pleurer devant une belle histoire d’amour poignante et impossible, ajouté à la difficulté de survivre à la mort d’un être cher, je suis resté sur le bas côté de la route (pourtant si belle). Au final on assiste à quelque chose de froid, limite morbide et totalement impersonnel. Un film profondément ennuyeux qui m’a totalement laissé de marbre, et donc provoqué une grosse déception de la part d’un metteur en scène que j’admirais tant. Tout le poétique et le contemplatif de ses précédents films à complètement disparu. Dommage.
Une atmosphère assez prenante qui retranscrit assez bien le livre, mais qui à la longue anesthésie ! Il y a des histoires qui fonctionnent mieux en livre, celles de Murakami en font partit ! Les personnages, sur grand écran, finissent par agacer et le film par traîner en longueur, faute de rythme.
Pas de doute : Tran Anh Hung est un esthète, et tout est beau dans cette « Ballade de l'Impossible ». D'ailleurs, je reconnais avoir été réceptif durant le premier tiers, touché qu'un cinéaste puisse mettre autant de grâce et de virtuosité dans sa mise en scène. Hélas, ce que n'a pas bien compris l'ami Tran, c'est que le talent n'est pas à mettre qu'au service de la réalisation, mais aussi de l'histoire et du rythme. Or, de ce point de vue, c'est le désert... Cela me fait mal au coeur de ne mettre qu'une maigre étoile à un cinéaste aussi sensible, à l'image de ces deux héros à fleur de peau. Mais je me suis tellement ennuyé pendant plus d'un heure que je ne peux faire autrement. Il ne se passe rien (ou presque), alors que les personnages avaient pourtant su montrer un vrai intérêt, une vraie personnalité au début de l'oeuvre, ce qui rend l'échec encore plus dur à avaler pour le spectateur. C'est simple, loin du beau mélo espéré, nous n'avons droit qu'à un summum de contemplation, certes très agréable pour les yeux, mais quand même bien assommant niveau récit. C'est d'autant plus dommage que les quelques moments où le réalisateur se donne la peine de filmer les angoisses et les interrogations du couple, l'oeuvre gagne tout de suite en intensité (comme c'est bizarre...). Bref, un film où l'on ressent autant de talent pour un résultat aussi ennuyeux, c'est triste et j'espère sincèrement que Tran Anh Hung saura mettre par la suite son bel univers visuel au service d'un long-métrage digne de ce nom.
C'est rageant... Il a fallu que je rencontre Tran Anh Hung pour prendre conscience d'une vérité pas forcément agréable à savoir quand on apprécie le cinéma. Cette vérité, c'est que les cinéastes qui ont une véritable sensibilité artistique et un véritable savoir-faire ont beau être rares, et ils ont beau être véritablement passionnants à écouter, il n'empêche que leurs films peuvent être malgré tout de véritables calvaires à regarder. A mes yeux, Tran Anh Hung fait partie de ces cinéastes qui ont un réel talent, et pas besoin de le rencontrer pour le savoir puisqu'il suffit de regarder ces films pour s'en rendre compte. Ce "Norwegian Wood" est plastiquement somptueux et l'ambiance qu'il parvient à distiller est d'une remarquable cohérence avec les intentions de son auteur. Seulement voilà, aussi maîtrisé ce film soit-il, il n'en reste pas moins que, me concernant, ce film a été vécu comme un loooong moment à passer (2h30 ! Ce n'est pas rien !) durant lequel on se contente juste de voir la jeunesse japonaise des années 60 s'éveiller péniblement. Que ça colle à la réalité ou pas, personnellement je m'en fous ; moi je sais juste que quand on me donne à voir 2h30 de gens névrosés qui pleurent ou se suicident à tour de bras parce que leurs mœurs leur interdisent de s'exprimer, de s'assumer ou de se raisonner, moi ça me donne envie de rentrer dans l'écran pour tous les secouer un bon coup. Au lieu de ça, comme c'est évidemment impossible, j'ai attendu péniblement, en espérant que Watanabe, Naoko et Midori se décoincent un petit peu le mollusque pour commencer à vivre des choses qui, pour moi, font partie des éléments du vivant. Eh oui, c'est triste, mais Tran Anh Hung a beau être un gars sympa et un très talentueux formaliste, son cinéma m'emmerde au possible. Alors je sais que certains monteront au créneau pour dire qu'au contraire, tout le talent de ce film est dans la retenue, le non-dit, l'érotisme pudique – et d'ailleurs si vous vous reconnaissez dans ce discours allez voir ce "Norwegian Wood" tête baissée ! – mais il est aussi des gens qui, comme moi, s’exaspèrent face à cette retenue qu'ils vivent comme de la rétention ; ce non-dit qu'ils perçoivent comme du rien-dit ; et surtout cet érotisme cul-cul-la-praline-coincé-du-cul qu'ils peuvent légitimement ressentir comme une douloureuse illustration de la misère sexuelle. Si vous aussi ce type de cinéma vous ennuie profondément, assumez-le, et ignorez ce film quel qu'en soit le joli manteau critique dont il sera certainement ceint... Cette vérité est certes dure à assumer, mais il y a des cinéastes qu'ont apprécie mais dont on n’encaisse pas les films. "Norwegian Wood" n'en est qu'une triste illustration me concernant. Pourquoi s'infliger un tel calvaire quand on peut s'en dispenser ? Voilà qui est dit…
"La Ballade de l'Impossible" établit la communion de la nature, du sexe et de la mort sous un point de vue oriental, c'est-à-dire très décalé du notre. Un jeune homme (Watanabe), après le suicide de son ami d'enfance, retrouve la petite amie de ce dernier qui est profondément perturbée. Les deux tombent amoureux malgré les pleurs et les pertes de contrôles de Naoko. Watanabe se dévoue alors à elle et s'enferme face à une réalité qui lui tend les bras. L'histoire est sans doute le point fort du film, il y a une vraie progression chez les personnages et on s'attache davantage aux deux principaux interprétés par Kenichi Matsuyama, discret mais juste, et la jolie Rinko Kikuchi, totalement tourmentée et déjà nommée aux Oscars pour son rôle dans "Babel". Seulement voilà, le rapport au sexe est très cru et sans barrières si bien qu'on a parfois l'impression d'observer le début d'un film porno et çà donne une image assez cochonne des japonais. C'est dérangeant dans le sens où même les américains ne se permettent pas ce genre de "franchise". On a de belles images et des plans intéressants, la nature (toujours accompagnée du sexe) dans toute sa splendeur (vent, pluie, neige, beau temps,...) mais cela ne suffit pas à emporter une attention restée focalisée sur les pulsions sexuelles excessives des personnages. Chacun d'entre eux semble être en manque et se régénère par le biais du personnage principal qui accepte sans sourciller. Le tumulte des sentiments m'a laissé de marbre et j'avoue que j'ai sentie passer les deux heures et treize minutes! Il y a aussi quelques délires de mise en scène qui m'ont paru vraiment ridicule, comme par exemple la scène où Rinko Kikuchi fait un aveu à Watanabe en faisant deux aller-retours dans une prairie pour finir par courir en larmes et en s'effondrant (clin d'oeil à la petite maison dans la prairie?). L’esthétique japonaise est singulière et je me rend compte qu'ils s'en sortent bien mieux dans le cinéma d'horreur (The Ring, The Eye, The Grudge,...). Ici, bien que l'image soit belle et les acteurs pas mauvais, je me suis fait royalement chier et je suis rester insensible à cette bataille des sentiments. C'est vraiment pas la même perception des choses, je m'attendais à quelque chose de plus poétique et onirique et là, c'est plutôt décevant et ennuyant pour un occidental...
C'est toujours une erreur d'aller voir l'adaptation cinématographique d'un livre ou d'un auteur qu'on aime. Murakami est aujourd'hui l'écrivain dont les livres me touchent le plus, alors que j'ai toujours considéré Anh Hung Tran (coupable de pensums mémorables mais curieusement adulés comme "Cyclo" ou "… la Papaye Verte") comme un pénible faiseur. "La Ballade de l'Impossible" abandonnée aux mains incompétentes du vietnamien accumule logiquement tous les handicaps : recours aux poncifs de la "belle image" la plus conventionnelle pour suppléer à la subtilité des mots de Murakami (le pire est sans doute ces plans de mers grondantes pour symboliser le chagrin !), incapacité flagrante à retranscrire la moindre émotion subtile (alors que le non-dit, le "subtil" est l'essence même de l'oeuvre de Murakami), ce qui réduit le scénario à une suite de poncifs ridicules sur le spleen adolescent, sans parler du contre-sens fondamental que constitue l'abandon de l'humour si essentiel à la description du désarroi humain… On comprendra que "Norwegian Wood", film froid et stérile, est un naufrage complet.
L'itinéraire chaotique de deux êtres traumatisés par la perte de leur ami. L'incommunicabilité, le deuil, l'impossible oubli sont les thèmes majeurs de ce film soigné magnifiquement filmé. Les images sont superbes, exacerbent les sentiments de l'histoire et la tristesse des personnages. Mais soyons honnête, le film est très long et relativement ennuyeux. Et ce que vivent les personnages relève du parcours du combattant sentimental. Des épreuves à la limite du sordide. Au bout de 2 heures, la coupe est pleine et le film devient pesant à regarder, et ce malgré les belles images.
J'avais du mal à imaginer comment on pourrait adapter à l'écran le style si particulier de Murakami, et à juste titre. L'humour à disparu, ainsi que cette capacité, par la simple irruption de l'insolite dans le quotidien, à faire basculer le trivial vers le fantastique ou le métaphysique. Ne reste qu'un exercice aride et laborieux auquel quelques belles images ne suffisent pas à donner de l'intensité.
Ce qui est magnifique dans la littérature japonaise devient franchement dérangeant à l'écran et un peu long. Heureusement que le roman initial est génial...
Dans un Japon en proie aux mutations, la caméra du réalisateur (auteur de L'odeur de la papaye verte en 1993) nous emmène à la brise du vent dans divers décors, de la verdure exotique de collines, jusqu'à des intérieurs au design coloré, sans jamais marquer la rupture. L'esthétique est omniprésente, la mise en scène et les cadrages maîtrisés. En revanche, l'histoire reste trop souvent distante vis-à-vis de son spectateur, qui peut soit s'y perdre, soit naturellement s'en éloigner s'il n'arrive pas à rentrer pleinement dans l'histoire. On a des belles séquences sur le questionnement de l'adolescent en train de devenir adulte, des réflexions sur le verbe aimer ou sur la notion d'amitié. A contrario, le film nous offre aussi des beaux moments de solitudes et d'ennuis, où le silence devient vite pesant, surtout si l'ensemble du film culmine du haut de ses 2h13. De la beauté, on passe à la mélancolie et à des phases d'ennuis poussives, et l'œuvre perd alors de son intérêt.
Education sentimentale à la japonaise pour Watanabe : entre romantisme suicidaire et hystérie (Naoko) et marivaudages plus apaisés (Midori), son coeur balance. Chronique esthétisante à outrance, déroutante, sans empathie possible : on reste à distance, glacé par la beauté des images et la psychologie hermétique des personnages. Film très long (2 h 13) et finalement peu gratifiant pour le spectateur stoïque.
Une grande qualité visuelle mais qui sombre parfois dans le maniérisme. Des acteurs magnifiques de bout en bout. Mais un récit qui s'étire en longueur et tend dans la dernière partie vers l'ennui. Quelques facilités, dont la crudité de langage érotique. Un peu un sentiment de gâchis.
Un film d'autant plus décevant que le premier quart d'heure est relativement intéressant et accrocheur. Mais il reste encore deux heures derrière, et le résultat n'est pas glorieux. Tran Anh Hung, réalisateur franco-vietnamien, s'expatrie donc au Japon, pour ce "Norwegian Wood" dont la caméra bouge sans cesse jusqu'à la mort de Naoko, le summum étant ce très énervant travelling aller-retour dans les montagnes lorsque Naoko explique ses problèmes intimes. Ce qui est encore plus déstabilisant, ce sont les dialogues souvent très crus. Et au final, prendre 2h15 pour nous parler de sexe, de dépression, d'amour et de mort... c'est long, très long. De plus, Ken'ichi Matsuyama, l'acteur principal, est désespérément mono-expressif. Bref, pas grand chose de positif, si ce n'est la bande-originale, composé à moitié de morceaux du groupe Can et de compositions originales de Jonny Greenwood, guitariste de Radiohead, groupe sonnant d'ailleurs de plus en plus comme Can. Mais ça ne suffit pas, et ce film qui se voudrait la chronique d'une passion romantique désespérée ne procure aucune émotion au spectateur. Gros échec.
Une belle balade mais qui reste un peu longue. Les épopées amoureuses de Toru sont intéressantes mais à petite dose seulement. Le film jouit d’un bon esthétisme, il a de beaux paysages et l’on se retrouve plongé dans le Japon des années soixante. Le défaut du film est que l’on n’arrive pas à s’attacher aux personnages qui pourtant traversent de nombreux aléas, dont un assez glaçant, amené avec innocence mais qui provoquera en nous la seule grande émotion du film. Au final, le film ne m’a pas laissé indifférent que ce soit en bien ou en mal.