Un scénario aussi mince et aussi plat qu'une feuille de papier à cigarette, une réalisation tape-à-l'oeil, des plans étirés pour arriver à une durée acceptable... Voilà le prototype du film raté. Disons que le sujet aurait pu faire l'objet d'un court-métrage intéressant... à condition d'être mieux filmé ! De plus, ce navet se veut poétique et produit des ellipses à mourir de rire tellement elles sont floues et naïves. À oublier au plus vite malgré une interprétation de qualité (Hiam Abbass surtout, mais qui a l'air de se demander tout du long ce qu'elle est venue faire dans cette galère).
"Chaque jour est une fête", ou la réitération de l'ellipse ! De raccourci narratif en raccourci narratif, on peine à saisir au vol les cohérences du récit et partant, à se pencher sur le sort des héroïnes : la femme qui apporte à son mari gardien de prison l'arme de service qu'il a oubliée, la femme qui veut divorcer de son mari prisonnier sujet de toutes ses détestations, et la jeune mariée élevée à la française en Afrique qui s'est unie à un Arabe dont elle ne parle pas la langue (lui aussi prisonnier ?). Pendant une très longue heure 22 le spectateur irréfléchi qui reste en place dans l'espoir toujours déçu de comprendre et de s'intéresser suit l'errance de ces trois femmes dans la Montagne libanaise désolée, cherchant à gagner "la prison des hommes" située à 3 heures de Beyrouth après la mort du chauffeur de car devant les y conduire, tué net par une balle (perdue ?) d'obscurs activistes, lesquels investissent la prison où elles arriveront enfin (voix off de la jeune mariée : elle ne trouve pas son mari, mais les deux autres tombent sur les cadavres de leur conjoint respectif - ouf !). Ce n'est pas fini cependant - il y a une postface tout aussi obscure, sur fond de Méditerranée...). A noter : on perd rapidement de vue les autres occupantes du car. Dommage (????). Cela se veut sans doute ambitieux, profond etc. C'est d'un vide sidéral, et donc mortel d'ennui.
Il est navrant qu'un film aussi fort passe presque inaperçu faute de promotion et de plus de salles disponibles. Des femmes se retrouvent seules, perdues dans le désert hostile du Liban, après que le bus les conduisant à la prison reculée où sont enfermés leurs maris ait été attaqué. Cette surprenante odyssée donne lieu à des scènes inattendues et à de beaux portraits de femmes, tout en stigmatisant avec habileté la situation absurde d'un pays éclaté. Le sentiment du danger est d'autant plus intense que la guerre et la violence qui rodent autour des protagonistes ne sont jamais directement montrées. La seule légère déception vient d'une conclusion pas vraiment maîtrisée. Encore un témoignage majeur du nouveau cinéma du Moyen-Orient.
Chaque jour est une fête il faudrait rajouté " sauf le jour ou vous irez voir ce film " . Le problème ici est que les personnages manquent terriblement de charisme ,le film nous donne pas assez d'information sur l'intrigue et le passé des personnages ,dommage car le film à des qualités .
J'ai eu la chance de découvrir ce film magnifique lors du festival de Bastia. Avec des plans d'une beauté plastique impressionante, il nous emmène dans un univers qui vascille entre poétique et réaliste, à la découverte d'un Liban singulier loin des clichés habituels. Hiam Abbass y est boulversante comme d'habitude. La réalisatrice brosse un portrait de trois femmes de manière sensible et surprenante. Un film étonnant A NE PAS RATER!!
superbe! Ce film offre une vraie vision de cinéma, qui, sans être prétentieuse, nous emporte dans un univers de sensation, d'emotion et de poésie. Je connais mal la situation du Liban pourtant l'histoire de ces trois femmes m'a énormément touché. On ressent une extrême violence sans qu'elle soit montrée, face à laquelle ces femmes se montrent fortes et décidées mêmes sil elles ont commen engluées dans une situation politique qui les dépasse. Le film laisse une grande part au spectateur, qui peut lui même interpréter les situation. D'où vient cette balle perdue? Quel plan prépare ce chauffeur de camion? Peut importe au final. Le résultat est là: une tension constante plannant sur la tête de ces trois femmes, qui décident d'avancer malgré tout. Quand je lis certaines critiques: je suis triste de voir quel point aujourd'hui certains spectateurs vont au cinéma pour consommer une histoire où tout est écrit, où il n'y a aucune place à l'imagination. Chaque jour est une fête m'a emmené dans un voyage personnel et intime qui a fait écho à mes propres peurs, mes propres angoisses. Bravo à la réalisatrice pour savoir créer de telles images à la fois fortes et ouvertes! Voilà une vraie proposition de cinéma, singulière et tellement touchante.