Que Tom Cruise et la Paramount confie le quatrième volet Mission Impossible à un réalisateur de film d’animation pouvait causer quelques soucis, sur le papier. Oui, la franchise étant selon moi, montée en qualité au fil des épisodes, depuis la venue de J.J. Abrams, principalement, il ne fallait pas manquer le coche. Au final, qui ne pourrait ne pas être satisfait du travail de Brad Bird derrière la caméra et de Tom Cruise, qui assure plus que jamais le show malgré sa probable succession par Jeremy Renner? Oui, au final, nul amateur de film d’action ne se doit pas passer à côté de ce quatrième chapitre, totalement décousu de ses prédécesseurs, comme l’était respectivement les précédents. Un protocole fantôme quasiment parfait qui conjugue admirablement action, paysage et distraction. Une distraction, un divertissement majeur, voilà de quoi l’on parle ici.
Comme quoi, Brad Bird était l’homme de la situation. Si le réalisateur s’était fait un nom aux cotés de Disney Pixar, le voici homme à suivre de près en prises réelles. Il aura su prendre le meilleur de la starlette qu’est Tom Cruise tout en construisant autour de lui un univers tragi-comique qui doit beaucoup à la prestation du rigolo de service, le britannique Simon Pegg. Ce quatrième volet se caractérise aussi, il fait plus de deux heures, faut le souligner, par une absence remarquée de temps mort. L’action s’enchaîne très rapidement, de même que les trouvailles inventives, les gadgets par dizaine étant pour moi l’une des forces de divertissement du film. La recette est savamment cuisinée, de manière à ce que l’on en oublierait presque un scénario plus ou moins bidon qui verra un méchant quelconque tenter de tout saccager à coup de missile nucléaire.
C’est bête à dire, mais Mission Impossible, quatrième du nom, est un véritable film niais qui parvient à surmonter son handicap à grands coups de cascades, de poursuites et d’humour. Là est la prouesse de Bird, Cruise en encore Abrams, les deux derniers entre-autres choses à la production. Cerise sur la gâteau, la présence de Jeremy Renner, d’abord pressenti pour prendre la relève puis finalement qu’un maillon conséquent de plus dans l’accompagnement de l’agent Ethan Hunt. Oui, si l’on est d’abord un peu sceptique vis-à-vis de son implication dans tout ça, Jeremy Renner s’avère finalement un atout pour le film, dans l’humour comme dans l’action.
Un film prometteur pour les inconditionnels du genre pétaradant américain, du Blockbuster US qui, il faut l’avouer, depuis le cap 2010 passé, ne cesse de s’améliorer, dixit les Avengers, Iron Man et quelques autres exceptions. Certes, l’on navigue en eaux troubles, le niveau cinématographique faible étant caché par d’innombrables effets de manches qui permettent de rendre digeste, voire même agréable, un gros menu de Fastfood d’ordinaire immangeable. Affaire à suivre du côté des studios hollywoodiens. 16/20