Just because of you, I'm beging on you, you know it's for you... Ca vous rappelle quelque chose? La musique des Bronzés font du ski bien sûr! C'est un peu ma manière d'introduire la critique du nouveau film de Patrice Leconte, réalisateur de la fameuse saga mettant en scène Popeye, Jean-Claude Dusse et toute leur clique. Saga dont je suis très loin d'être fan et qui se conclut par un troisième épisode qui est un des pires films que j'ai pu voir. Une insulte à l'intelligence et un hymne à la vulgarité, bref de la merde. Cette fois-ci pas d'aventures au Club Med ni de planté du bâton. Place à un film d'animation dont l'ambiance dégagée dans la bande-annonce nous laissait croire à du sous-Tim Burton. Néanmoins ça annoncait un film doté d'un humour noir que j'affectionne beaucoup. Mais bon entre une bande-annonce et un film il y a parfois un fossé. Que dis-je un fossé? Un canyon plutôt.
Un point du film m'a plutôt plu dans sa globalité, c'est son aspect visuel. L'ennui c'est que ce dernier reste très inégal. Les dessins sont bien sympathiques, l'animation des personnages passe bien aussi, ça se voit qu'il y a quand même eu un beau travail de forme. Patrice Leconte ayant été dessinateur de BD forcément ça aide, il y a du métier derrière. En revanche, une fois encore on se tape une 3D aussi inutile qu'un parapluie au Sahara. Cette technologie est tellement peu utilisée à bon escient que ça devient franchement lassant de devoir se taper des films avec un relief basique et qui n'apporte strictement rien à la forme.
Je pense surtout à ceux qui ont dû payer un supplément pour la 3D, déjà qu'on casque pas mal pour aller au cinoche. Heureusement que Dieu/Allah/Yahvé/Bouddha/Chuck Norris (au choix) a inventé les cartes illimitées. Ca me ferait mal de payer au détail pour ce genre de films, surtout vu le vide qui caractérise le Magasin des suicides.
Comme je l'ai mentionné en introduction, le film semblait être rempli d'humour noir. En contient-il? Oui. A faible dose. Trèèèès faible dose. Je reproche à Leconte d'avoir réalisé un film édulcoré au possible alors qu'avec un sujet comme celui-ci il y avait franchement moyen de livrer un film noir, cynique, politiquement incorrect. Un beau défouloir bien méchant en somme.
Apparemment le film est tiré d'un livre qui lui est comme j'imaginais le film. Et les fans du bouquin ont eu l'impression de s'être fait uriner dessus par Leconte. En fait le Magasin des suicides se révèle être une sacrée belle guimauve.
Ce magasin est tenu par un couple et leurs deux enfants qui respirent chacun le malheur de vivre mais qui refusent de passer l'arme à gauche volontairement pour pouvoir tenir la boutique et rendre service aux multiples clients qui viennent s'acheter de quoi mourir. Mais un nouveau-né arrive dans la famille et, horreur, celui-ci est gentil et joyeux.
Le point de départ paraît sympathique, le film l'est moins. En fait le scenario est incroyablement vide. Il ne se passe rien, les péripéties sont peu présentes, les personnages complètement laissés à l'abandon. Le film accuse de sérieux problèmes de rythme, preuve que Patrice Leconte n'a strictement aucun talent.
Mais alors ce qui m'a vraiment donné envie d'être client de ces gérants de magasin, ce sont les chansons. Le film est ni plus ni moins qu'une comédie musicale. Je n'ai rien contre le genre, rien que L'étrange Noël de Mr Jack et Les Noces funèbres qui arborent l'empreinte de Tim Burton me plaisent beaucoup. Et dans le genre comédie musicale farfelue et plutôt noire, je peux toujours citer le génial The Rocky Horror Picture Show qui pour le coup contient de vraies musiques qui te restent en tête pendant des semaines.
Mais là non seulement ça chante tout le temps et en plus les chansons manquent cruellement de rythme et de texte. Sérieusement c'est d'une nullité, il n'y a rien de bon, hormis peut-être le premier titre qui est plutôt pas mal. Quand on a l'intention de réaliser une comédie musicale, autant en faire une avec de vraies paroles... Ici on a l'impression d'être dans un mix entre un mauvais Walt Disney et un sous-Tim Burton quand lui-même fait du sous-Tim Burton (tout un concept)
C'est tellement agaçant, à s'en taper la tête contre les murs. Déjà que ces scènes de chant constituent quasiment la moitié du film, il fallait se taper en prime des scènes dégueulasses dont une qui m'a profondément gêné tant l'inceste qui en découle est abject (et pourtant, Dieu/Allah/Yah... bref, tout le monde sait qu'il en faut beaucoup pour me débecter de la sorte).
Pourtant avec un tel potentiel, le magasin des suicides aurait pu être, ne serait-ce que correct. Il n'en est rien, Leconte effleure un bon potentiel de départ pour tourner un film minable malgré une animation convaincante.
(suite dispo: http://thelastpictureshow.over-blog.com/article-le-magasin-des-envies-de-suicides-111118999.html )