Bon, The Torturer est un métrage décevant de Lamberto Bava. Non pas que le film soit totalement raté, mais il sent souvent l’amateurisme. Heureusement pour lui, il rappelle avec une réelle efficacité la grande époque du cinéma d’horreur italien en utilisant tout ses ingrédients traditionnels.
Parmi eux, de jolies jeunes femmes. Il faut reconnaitre que The Torturer est très attractif de part son casting féminin riche et hautement sexy. Pour être honnête, la seule qui joue vraiment bien, en dehors de Carla Cassola, c’est Elena Bouryka. Non pas qu’elle soit exceptionnelle, mais enfin elle offre une certaine crédibilité, et assurément utilise à merveille sa photogénie. Malheureusement les autres sont loin d’être au point. Leur jeu est assez atroce, et n’est pas arrangé par des dialogues ineptes par moment. Elles n’arrivent même pas à crier potablement pour rendre les scènes de torture plus intenses. Coté masculin on se retrouve avec un Simone Corrente pas désagréable, qui s’avère un peu excessif mais passable. Le pire vient d’Emilio de Marchi. Il est au summum du surjeu, et sur la fin il gratifie le spectateur d’un pétage de plomb royal en matière d’interprétation.
Le scénario s’en sort par un certain suspens, quelques idées bienvenues (celle des voix par exemple), et une certaine générosité. Il est par ailleurs plutôt dynamique. Néanmoins il y a de vrais points noirs. Un découpage à l’arrache. Le film est très fortement haché et le manque de fluidité est parfois consternant. Par ailleurs il y a des lieux communs assez nombreux, notamment le final qui s’avère sans surprise. Malgré un rythme globalement solide, il faut reconnaitre quelques longueurs, notamment des dialogues redondants est balourds.
Visuellement The Torturer dispose d’une ambiance agréable. Lamberto Bava fait des efforts de mise en scène, notamment lors des séquences de meurtres. Tout son travail est loin d’être une réussite, mais au final il faut reconnaitre qu’il parvient plutôt bien à compenser le manque de conviction des actrices, et à offrir une belle nervosité. La photographie est soignée, avec de belles couleurs, des effets de style efficace, de la recherche. C’est propre. Les décors eux sont très limités, mais au final compte tenu du choix du huis clos, cela passe sans difficulté. De plus la quasi absence d’extérieurs donne une atmosphère claustrophobique très réussie. The Torturer est riche en scène de torture. Si les premières ne sont pas excellentes, ensuite le film gagne en qualité et perd le coté « amateur » de sa première partie. En effet le sang devient plus crédible, on sent moins les prothèses. Globalement The Torturer n’est pas excessif, mais l’ambiance est vraiment morne, sans espoir. Il y a une réelle cruauté et quelques effets visuels qui le conseillent plutôt pour un public habitué. L’ambiance musicale est trop peu travaillée pour retenir l’attention, dommage pour un film d’horreur italien.
En clair, The Torturer est un film un peu juste. Il se veut plutôt ambitieux, mais comme souvent, Lamberto Bava qui a plus de bonnes intentions que de talent passe un peu à coté. L’ensemble est un film d’horreur loin d’être déplaisant, et loin d’être quelconque, plus savoureux en tout cas pour les amateurs que nombre de produits américains. Néanmoins, pour vraiment l’apprécier il faudra être capable de passer outre un casting pas du tout au niveau hormis quelques interprètes, et un scénario sans vrai surprise qui avance très péniblement.