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Nicolas S
43 abonnés
541 critiques
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3,0
Publiée le 17 octobre 2024
Avec sa narration non-linéaire, ses multiples expérimentations visuelles - dont d'incessantes incrustations de plans différents dans des cadres superposés - et sa thématique opaque, The Pillow Book fait davantage penser à une vidéo d'art contemporain qu'à un film de cinéma classique. Il faut un peu s'accrocher pour suivre l'histoire assez saugrenue de cette héroïne qui, pour venger son père, fait apporter 13 livres écrits à même la peau d'hommes rencontrés au hasard et d'amants à un éditeur qui a pour habitude d'abuser des auteurs qu'il punit. Ce n'est rien de dire que le film est étrange, donc. On y perçoit confusément une réflexion sur ce qui constituerait une oeuvre d'art totale, une œuvre qui viendrait s'inscrire sur la peau et coller à la vie elle-même. Tout cela est tout de même assez abscons et franchement souvent ridicule, d'autant plus qu'il est évident que Greenaway se prend très au sérieux. Malgré tout, le film a suscité mon intérêt, grâce en particulier à un sens de la lumière et du cadrage particulièrement épatant : c'est simple, quelques plans vus ici sont parmi les plus inventifs et beaux que je connaisse.
Un long poème visuel dédié à l'art de la calligraphie. Une œuvre originale, mystérieuse et sensuelle à la mise en scène super stylée mais niveau scénar, c'est très chiant.
Je ne suis pas "rentré" dans ce film, par ailleurs difficilement compréhensible s'il n'était accompagné d'un résumé succint. De prime abord, je ne vois pas l'intérêt d'écrire sur le corps humain, si ce n'est l'originalité du propos. Les calligraphes ont-ils jamais écrit sur de la peau humaine ? Autrement, la réalisation se veut également inventive mais n'apporte rien à la qualité des images. Restent quelques femmes et hommes nus. Greenaway serait-il homosexuel ? Les dialogues se voulant poétiques sont plutôt obscurs. Un film difficile.
Chef d'oeuvre artistique & calligraphique total. Musique superbe, acteurs magnifiques. Poésie inoüie. Chaque séquence - et des fois chaque plan - est une oeuvre d'art. On peut le regarder sans fin et le redécouvrir encore. Ceux qui trouvent ça lent, chiant ou intello n'ont rien compris à la poésie de ce film.
Tous les ingrédients que j'aime sont réunis dans ce film et pourtant rien ne prend. On pourrait croire à quelque chose d'original mais c'est que du bluff. Le cinéaste ne connaît rien à l'art japonnais. Aucune émotion.
Film rébarbatif, néo-intello, abscons au possible, mou du gland et potentiellement mortel. Si vous ne savez pas quoi faire pendant 121 minutes, évitez à tout prix ce "pb" au risque de vous tirer une balle.
Du cinéma-poésie, c'est rare. Ici, nous sommes à la limite du film expérimental. Greenaway, réalisateur atypique, prend son temps pour raconter cette histoire à forte charge poétique et symbolique. Tous les procédés techniques utilisés donnent au film une couleur inédite et fantastique : multiplication des écrans (mais ce ne sont pas des split-screens), couleur dans le noir et blanc, changement de format, répétitions inlaçables des mêmes thèmes, musicaux ou dialogués, inserts d'écriture... Le début est déroutant car il faut s'habituer au style et on attend un long moment avant que l'histoire ne commence vraiment Pour que le plaisir soit optimum, il ne faut pas réfléchir sur l'histoire, les situations ni même donner une interprétation à l'ensemble. Il suffit de prendre, d'accepter ce qu'on nous donne et de ce laisser bercer par le rythme du film. N'oublions pas que c'est de la poésie.
Le cinéma de Greenaway est à la fois une reflexion sur l'art et une tentative de créer une nouvelle forme d'art. Avec ce film, il poursuit ses expérimentations. Il allie la sophistication de l'image à celle de l'intrigue. Provocateur, un peu prétentieux, le cinéaste est un novateur qui est cependant guetté par la routine d'un cinéma éternellement expérimental. Le scénario de "The Pillow book", inspiré des "Livres de chevets de Sei Shonagun", a pour héroïne une jeune femme japonaise qui pratique la calligraphie sur le corps de ses amants. Elle l'écrit chapître après chapître, chacun sur un corps différent. Outre que cette pratique peu orthodoxe est une élucubration digne de l'extravagance du cinéaste, elle cache des motivations bien plus terre à terre. Elle est destinée à imposer le roman de la jeune fille à un éditeur homosexuel qui l'avait refusé dans un premier temps, et sert en même temps d'instrument de vengeance... Commencé sur le mode de la biographie stylisée, le film se transforme en polar macabre au fur à mesure que se concrétisent les chapîtres du livre. Si l'intrigue est déroutante, que dire de la mise en scène ? Le foisonnement d'images et de sons ne ménage aucune pause. En particulier lorsque des fenêtres-écrans de tailles diverse apparaissent, comme pour compléter l'action qui se déroule sur l'écran principal. Un procédé qu'on imagine laborieux, encombrant, et qui se révèle finalement très sensuel. Il faut dire que Greenaway est un maître de la composition plastique et des jeux de l'esprit. Peintre sensuel étonnant, parfaitement à l'aise pour filmer les corps nus et les ébats amoureux, il met en éveil tous les sens du spectateur. Même menacé par la gratuité du procédé, il évite en partie ce travers en sappuyant sur un découpage original qui alterne le récit et les scènes de calligraphie. Il retrouve par ailleurs son goût des listes qui donne au film un aspect ludique.
Film superbe dans son mélange art / érotisme, poésie / perversion, beauté / mort. < Les images comme le texte sont très recherchés, créant une impression de raffinement total ! Ce film presque experimental est donc une passionnante recherche initiatique sur la sensuallité, l'art et le corps... A ne pas louper !