Le Club des monstres est un métrage à sketchs comme il y en a eu beaucoup dans les années 80, mais il semble avoir été relativement oublié, et cela, en dépit de son superbe casting. L’échec commercial qui le visa n’est sans doute pas indépendant de cet oubli, lequel est relativement injuste car le métrage à des qualités certaines, quoique le format choisi ne soit pas forcément celui auquel j’adhère le plus.
Le casting est clairement très séduisant. On se retrouve, imaginez, avec Vincent Price, John Carradine, Donald Pleasence, et même Stuart Whitman. Des acteurs qui, pour plusieurs d’entre eux, étaient vraiment en fin de carrière. Le métrage séduit par son interprétation, même si finalement Price et Carradine sont plus là en guest-stars, s’occupant de blinder les entractes, quoique des musiciens s’en chargent aussi. La vraie surprise du film, l’acteur qui m’a finalement le plus convaincu, c’est le Shadmock du premier sketch. L’acteur m’est inconnu, mais il est vraiment brillant, campant sans doute le personnage le plus attrayant du film. Il apporte beaucoup de subtilité, j’ai réellement beaucoup aimé son jeu sobre et pertinent. Dans les deux autres sketchs plus de stars, avec Pleasence d’un côté, Whitman de l’autre. Très corrects, pour autant en terme d’interprétation le premier sketch reste celui qui m’a le plus convaincu.
Les histoires sont de qualité, mais, là encore, je dirai que ça va un peu en se dégradant. La première est excellente, variation brillante sur le monstre, son isolement, sa recherche d’affection, sa vengeance…, la seconde verse plus dans l’humour noir pour un résultat attrayant mais plus classique à mon sens, tandis que la dernière est inquiétante mais manque d’enjeux. Honnêtement toutes se laissent suivre sans déplaisir, et j’ai trouvé de l’intérêt dans chacune, mais c’est sûr que la première a quelque chose de poétique, de gothique, de violent et de sentimental qui séduit de suite, et donne forcément sur les deux histoires suivantes l’impression qu’elles sont moins bien. Par contre je n’ai pas trop compris les entractes musicaux. Ça casse un peu le rythme de l’ensemble, et j’aurai autant aimé avoir une confrontation Price-Carradine plus fournie !
Visuellement c’est solide. Le premier sketch (décidément !) est le plus attractif, avec de beaux décors, une ambiance gothique séduisante, de vrais beaux plans et une photographie un peu grise de bon aloi. Les deux autres histoires restent soignées, la dernière offrant quand même quelques séquences réussies, et introduisant l’excellente idée des dessins qui apporte un vrai plus. L’ensemble du métrage est baignée par une bande son d’ambiance assez neutre, mais qui, si elle n’était pas là, manquerait à n’en pas douter. Les musiques d’entracte sont sympas mais un peu déconnectée du reste. A souligner que le film n’est pas gore, mais qu’il y a quelques scènes sanglantes, surtout dans le premier sketch.
Comme souvent dans ce genre de film il y a une certaine inégalité dans les histoires, et ici le premier truste toutes les qualités les plus notoires du film. Cela étant, en dehors des transitions qui m’ont paru hasardeuse, les trois histoires ont leur valeur, et ça reste d’un niveau convaincant. J’ai apprécié, et je donne 3.5.