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Benito G
661 abonnés
3 161 critiques
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2,5
Publiée le 9 février 2016
Vu totalement par hasard. Voici le mouvement punk hongrois au temps du communisme, vu par ses anciens membres. Un témoignage précieux, 20 ans après la chute du régime communiste, non seulement sur cette époque-ci, alors qu'ils étaient les rebelles, les résistants au système, mais également un précieux témoignage sur l'Europe d'aujourd'hui. Un film qui possède une bien étrange et inquiétante résonance. A travers ses 20 années, via une certaine liberté retrouvée, les ex-rebelles se rendent compte que l'ennemi n'a peut-être que changé de visage : de la dictature étatique étouffante à la dictature capitaliste et ses laissez-pour-compte, il n'y a qu'un pas. Du punk d'extrême gauche au nazi d'extrême droite ; il n'y a également qu'un pas. Entre nostalgie et peur, voici un regard assez glaçant sur l'Europe de 2016 : amer constat politique, inefficacité du système à réduire la pauvreté, consumérisme destructeur...etc, et, en Hongrie comme ailleurs (France, Allemagne...), le glissement pernicieux de l'ancienne gauche révolutionnaire vers une droite de plus en plus stricte, de la droite 'on est pas loin de l'extrème droite). Un vrai message d'alerte qui n'a à mon sens qu'un défaut, mais de taille : son format absolument pas engageant fait de plans fixes, anodins et lassant qui ne mettent pas en valeur le discours pourtant au cœur de l'actualité ; ou l'on ait en plein dedans et mériterait donc d'être vu même si ce n'est pas spécialement le genre de "film docu" que l'on va voir au cinéma. Donc pourquoi pas (ma note n'ait pas en corrélation avec mon comm car je ne suis à la base pas à fond dans les docus^^).
"East Punk Memories" est avant tout un regard en arrière sur la politique communiste et sur la société des années 80 en Hongrie suivi d'une réflexion sur le présent et le futur. Tout cela se fait à travers les témoignages d'anciens punks. Ce documentaires est d'ailleurs quasi-exclusivement composé de témoignages. Les propos sont souvent pertinents et intéressants mais souffrent de nombreuses redondances.
Ils sont plus calmes et ont construits une vie de famille, mais la colère réside-t-elle encore au fond d’eux ? La réalisatrice retrouve douze anciens punks des années quatre-vingt et présente des images d’archives en Super 8 pour montrer ce qu’ils étaient avant. Elle les retrouve ensuite pour commenter leur jeunesse de liberté chaotique. East Punk Memories est un documentaire qui met en lumière un mouvement anti-juif et anti-tzigane. Documentaire très spécialisé, celui-ci ne s’adresse donc qu’aux férus du mouvement punk. Les autres trouveront sympa de voir quelques avants-après, mais se lasseront vite. D'autres critiques sur ma page Facebook : Cinéphiles 44
Un témoignage sur le punk en Hongrie, dont les images tournées en super 8 par la réalisatrice en 1983, alors toute jeune étudiante, sont les plus passionnantes (on regrette qu'il n'y en ait pas davantage). La musique colle bien aux images et a - du reste - bien passé l'épreuve du temps ; là où le bât blesse, c'est dans le recueil des témoignages contemporains des acteurs de cette période de fin de guerre froide. Aucune originalité n'est déployée alors, la caméra reste frontale, ce qui aurait suffi si ces discours étaient quelque peu intéressants. Hélas, ces anciens punks (ou affiliés à la punkitude locale) n'ont rien à dire : ils sont incapables d'analyser ce qu'ils ont vécu alors et ce qu'est devenue leur vie depuis, ou, lorsqu'ils y parviennent (le dealer), cela laisse le spectateur de glace... C'est toute la difficulté de l'exercice du cinéma documentaire et du montage d'un matériel hétéroclite. Lucile Chaufour a échoué cette fois mais le projet, original, valait la peine que l'on s'y colle.
Jeune étudiante aux Arts Déco, Lucile Chaufour avait franchi le Mur au début des années 80 pour aller filmer les punks de Budapest. Trente ans plus tard, elle est retournée en Hongrie, a retrouvé les protagonistes de ses vieux films en 16 mm et les a interviewés. Unis hier dans une même exécration du système communiste, ils ont suivi des chemins bien différents. Les uns se sont parfaitement intégrés au systeme capitaliste, les autres sont restés des marginaux accrochés à leurs rêves nihilistes.
Lucile Chaufour tenait un matériau exceptionnel qui lui permettait de dresser une radioscopie historique de la Hongrie, avant et après la chute du Mur. Ce matériau, elle le gâche par une mise en scène terriblement plate. Avec une régularité métronomique, elle alterne les interviews face caméra et les images d'archives. Les interviews sont organisées autour d'une série de questions qui ne ménagent aucune surprise : comment êtes-vous devenu punk ? aviez-vous des motivations politiques ? avez-vous été en butte à l'hostilité du régime ? comment avez-vous vécu la chute du Mur ? quelle vie est la vôtre aujourd'hui ? que signifient aujourd'hui pour vous les valeurs qui étaient les vôtres à l'époque ?
La morale de ce documentaire est désespérante. Les punks d'hier sont devenus des capitalistes cyniques ou des épaves pitoyables. Éloignés les uns des autres dans le cadre asphyxiant où les enferme la documentariste, ils ont perdu l'énergie festive qui embrasait leur jeunesse. Un film sorti en 2012 du documentariste allemand Marten Persiel, "Derrière le mur, la Californie" racontait l'histoire similaire des skateboarders de Berlin-est. Si sa conclusion était la même, sa façon de restituer cette histoire haute en couleurs était autrement enlevée.
Le mouvement punk hongrois au temps du communisme, vu par ses anciens membres. Un témoignage précieux, 20 ans après la chute du régime communiste, non seulement sur cette époque-ci, alors qu'ils étaient les rebelles, les résistants au système, les révoltés qui s'élèvent artistiquement contre un ordre établi, mais également un précieux témoignage sur l'Europe d'aujourd'hui. Un film qui possède une bien étrange et inquiétante résonance. A travers ses 20 années, via une certaine liberté retrouvée, les ex-rebelles se rendent compte que l'ennemi n'a peut-être que changé de visage : de la dictature étatique étouffante à la dictature capitaliste et ses laissez-pour-compte, il n'y a qu'un pas. Du punk d'extrême gauche au nazi d'extrême droite ; il n'y a également qu'un pas. Entre nostalgie et peur, voici un regard assez glaçant sur l'Europe de 2016 : amer constat politique, inefficacité du système à réduire la pauvreté, consumérisme destructeur...etc, et, en Hongrie comme ailleurs (France, Allemagne...), le glissement pernicieux de l'ancienne gauche révolutionnaire vers une droite de plus en plus stricte, de la droite vers l'extrême droite, et la montée des partis nazis. Un vrai message d'alerte qui n'a à mon sens qu'un défaut, mais de taille : son format absolument pas engageant fait de plans fixes, anodins et lassant qui ne mettent pas en valeur le discours ; discours O combien important qui mérite pourtant d'être vu par le plus grand nombre.