Le Japon continue encore son engouement pour le « V-Cinema », ces films indépendants ultra gores malgré leur petit budget dont la société Sushi Typhoon a fait sa spécialité. Par le passé, le V-Cinema nous a déjà permit de découvrir de véritables petites perles comme "The Machine Girl", "Vampire Girl vs Frankenstein Girl" ou "Tokyo Gore Police" où l’ingéniosité côtoie la générosité pour un résultat étonnant d’efficacité. C’est donc pour cela que je partais confiant avant de visionner "Samurai Princess", je savais à quoi m’attendre (et c’est d’ailleurs pour ces raisons que nous regardons ce genre de films !) : du gore qui tâche, de l’humour potache, des jolies idoles ou des ex AV Idols (AV = Adult Video…les pinku quoi !!), une dose de sexe, le tout saupoudré de joie et de bonne humeur et soumis à un rythme effréné malgré un budget totalement dérisoire. Je m’installe donc et lance le dvd : on se retrouve alors un Japon se mélange ambiance féodale et ère moderne (un peu comme du steampunk). On est y voit une jeune femme se faire violée et assassinée par des être mi-humains mi-robots appelés « Méchas ». Découverte par un savant fou qui va la « ressusciter » en faisant d’elle aussi une Mécha, elle va alors partir dans une vendetta personnelle... Voilà donc le pitch de ce "Samurai Princess" qui se révèle être, il me faut bien l’avouer, assez décevant. Pourtant, le film avait de bonnes cartes en main : 01) Kaji Kengo, le réalisateur, n’est autre que le scénariste de "Tokyo Gore Police". 02) Les effets spéciaux et maquillages sont signés Yoshihiro Nishimura qui a déjà travaillé sur "Suicide Club", "The Machine Girl", "Cold Fish", "Meatball Machine", "Strange Circus", "Gothic & Lolita Psycho", "Yakuza Weapon" ; mais qui est aussi le réalisateur de "Tokyo Gore Police", "Mutant Girls Squad", "Vampire Girl VS Frankenstein Girl" et "Hell Driver". 03). Le scénariste, Sôtarô Hayashi, est déjà responsable du scénario du troisième "Eko Eko Azarak", de "Travelers : Dimensional Police" et de "Rabbit Horror" 04) Le rôle principal est tenu par Aino Kishi, une ancienne AV Idol (une demoiselle qui ne craint pas donc de dévoiler ses formes devant caméra !) On peut donc dire qu’il s’agit d’une sacré équipe qui a été rassemblée autour de "Samurai Princess", mais malgré tous ces atouts, il est douloureux d’admettre que le film ne décolle jamais. Pourtant il y a de bonnes choses dans ce métrage : les Méchas qui sont des espèces de créatures de Frankenstein, certaines armes de ces derniers (
j’aime beaucoup la jambe-tronçonneuse et les seins « démontables» pour faire une grenade surpuissante
), des effets numériques plutôt funs dans l’ensemble et quelques bons effets gores (
avec plein de membres coupés qui expulsent d’énormes geysers d’hémoglobine dans tous les sens !!
), les ennemis psychopathes s’amusant à découper des hommes (
et ce pour les modifier et en faire des « œuvres d’art » !
), les personnages du savant fou et ses deux acolytes ainsi que ceux des deux chasseuses de Méchas qui apportent la fraîcheur d’un humour décalé typiquement manga. Malheureusement, le film est gâché par de nombreuses erreurs : l’histoire n’est finalement qu’un banal rape & revenge sans inventivité, le rythme du métrage est finalement lent voire chiant avec son décors unique (cette foutue forêt : à force de ne voir qu’elle à l’écran, on a envie de la faire cramer !!) et des situations peinent réellement à bouger, les personnages et leurs motivations sont à peine effleurées, les acteurs se tapent un peu trop souvent la pose (et c’est trop ridicule par moments) et le final est tout simplement oubliable avec son big boss raté, des effets spéciaux à côté de la plaque et un combat vite expédié…on sent vraiment qu’on était arrivé au bout du budget et au final on se retrouve avec un produit fini bâclé qui laisse un bon goût d’inachevé dans la bouche. Bref, "Samurai Princess" est un film moyen qui se laisse regarder mais qui ne marquera pas le genre auquel il appartient… pour le coup, je vais me remater "The Machine Girl" et "Tokyo Gore Police" : je me sentirais bien mieux après !