Après le crocodile de la mort de Hooper j’avais envie de revoir Crocodile du même réalisateur que j’avais vu il y a assez longtemps, et qui ne m’avais pas laissé de souvenirs impérissables. Je comprends pourquoi au revisionnage.
Ce film n’est d’abord pas aidé par son casting, composé essentiellement de jeunes acteurs méconnus dont aucun n’a percé depuis d’ailleurs. Jouant assez mal, voir surjouant littéralement mais dans le mauvais sens du terme, ils n’ont rien d’enthousiasmant, mais à la limite, on aurait pu l’accepter s’ils avaient eu des personnages à peu près potables. Mais non. Ils héritent des jeunes lourdauds les plus caricaturaux qui soient, et, summum de tout, le film semble en plus les trouver suffisamment intéressants pour nous abreuver de leurs dialogues ridicules, de leurs situations débiles, et de leurs problèmes de grands ados. En plus c’est réellement difficile de savoir si on est là premier degré ou pas, car contrairement à Piranha 3d je film ne choisit pas de façon claire son chemin.
Le scénario ne vaut guère plus. Le film en effet se montre trop bavard, trop balourd, et insiste finalement beaucoup plus sur ses jeunes bouffons que sur la dimension film de crocodile avec ce que cela implique. Il y a de grosses plages de dialogues bidons, des attaques très subreptices que peine à rattraper une dernière partie un peu meilleure, forcément me direz-vous car il y a déjà moins de jeunes pour discuter ! Après c’est une production Nu Image, et comme souvent le problème vient d’un rythme faible, d’une créature très peu présente, cela sur un scénario qui ne se démarque nullement de la concurrence.
La réalisation est signée Hooper, mais il faut avouer qu’on évolue ici dans une production téléfilmique des plus quelconques. Le réalisateur n’apporte sa patte finalement qu’en de très rares occasions, et même s’il se débrouille tout de même mieux qu’un pauvre tâcheron au gré de quelques scènes assez réjouissantes et légèrement second degré, dans l’ensemble les fans absolus de Hooper devraient éviter ce métrage au risque de piquer une crise. Les décors pour leur part manquent beaucoup de relief, avec un manque d’ambiance criant, et une photographie des plus quelconques qui n’aide pas. Je relève qu’elle se fait même bien sombre lors des passages obscurs, et qu’on ne voit pas grand-chose à ces occasions. Le film a cependant fait un effort sur les effets spéciaux. Le crocodile lors de ses quelques apparitions a de l’allure, et s’avère meilleur par exemple que ceux des suites de Lake Placid ou des productions Asylum. C’est au moins un bon point, avec les quelques effets horrifiques pas déplaisants qui émaillent le métrage, restant cependant relativement soft. Là-dessus le film est tenable. Pour la bande son après un début très dynamique et très « djeuns », le film finalement ne réserve pas grand-chose.
Je conclurai ainsi sur ce film en disant qu’on assiste à un spectacle malheureusement décevant dans sa globalité. En fait on retrouve la plupart des problèmes des productions Nu Image : un rythme trop faible, une avarice quant aux apparitions des créatures, des dialogues mal écrits pour compenser les trous, et un aspect visuel pas assez travaillé pour compenser ces difficultés, malgré, ici, l’effort sur les fx. Le fait de s’entourer d’un casting fade n’était pas aussi une très bonne idée. Je lui donne 1.5, car l’ensemble n’est pas complétement à la ramasse non plus, mais enfin, voilà un métrage faible.