Federico Fellini adapte au cinéma un mythe à savoir le Don Juan le plus célèbre de l'histoire, Giacomo Casanova. Le réalisateur livre une fresque absolument démentielle de près de deux heures trente pour distiller le portrait de cet homme qu'il dit haïr lui-même. Fellini décide de présenter l'homme interprété brillamment par le géant Donald Sutherland non pas comme un grand séducteur pour la romance mais comme un opportuniste, un cynique qui ne pense qu'au sexe. Le film développe une succession d'intrigues plus cocasses, plus drôles, plus orgiaques les unes que les autres et qui affichent clairement les moeurs du dix-huitième siècle au sein des familles très aisées. Le film propose au spectateur de parcourir l'europe et de montrer que chaque pays de cette époque ne songeait qu'à s'amuser, à manger et à s'envoyer en l'air. On s'éloigne ainsi de l'idée des grandes manières dont nous nous forgions les idées dans les livres d'histoire, Fellini dresse un portrait saisissant non seulement de son personnage mais cette époque. Si le but est simple, le scénario lui est extrêmement bien ficelé ajouté à des dialogues percutants qui atteignent le spectateur de manière jouissive et qui n'ennuie pas un seul instant malgré sa longueur. La musique de Nino Rota qui accompagne le film est envoûtante, étrange et apporte une ambiance qui fige le spectateur qui ne peut se débarrasser de la magie qu'elle crée. Donald Sutherland se fond dans le personnage de manière presque naturelle et effectue par cela la plus grande composition du personnage de Casanova. Federico Fellini décide de tourner en ridicule le mythe du début à la fin et délivre un film unique, extraordinaire muni de moyens colossaux pour accomplir les décors splendides, les costumes d'époque et engager des acteurs hors du commun qui achèvent de propulser cette superproduction en un véritable chef-d'oeuvre du septième art à ranger dans la même catégorie que des films tels que Barry Lyndon. En un mot, sublime!
Probablement un des films les plus grotesques de l'histoire du cinéma. Une gigantesque daube en carton pâte, pas même sauvée de l'abysse par quelques passages chantés réussis, et un malaise qui confine parfois - mais c'est bien rare - à la fascination. Fellini, le réalisateur le plus surfait du siècle.
Certainement le plus grand film de Fellini. Peinture sombre d'un etre poete, boheme et libertin, oeuvre magistrale et magique sur la gloire et la déchéance de l'etre humain. La maitrise de Fellini n'est pas tant dans la manière d'une redoutable poésie de nous raconter une histoire tourmentée et d'une noirceure sans égale mais bien dans la mise en scène. Il nous livre son film le plus abouti, le plus habilement et lyriquement chorégraphié, aux scènes anthologiques et aux prises de risque d'une rare audace. Un bijou admirablement porté par un Donald Sutherland inspiré et par une musique ennivrante. Une beauté orgasmique, un génie sans égal, une fantaisie fellinienne, simplement.
Un rythme absolument déconcertant. Un scénario bancal, sans ramification, sans personnages secondaires forts, bref, tout le contraire de ce que fut la vie de Casanova. Alors oui je sais, c'est une métaphore, mais bon, Fellini n'a jamais lu les Mémoires, et en plus de ne pas aimer Casanova, il ne l'a jamais compris. L'art du faux n'est pas ici poussé à son paroxysme, mais le film est comme son message : sans vie, oublié dans la solitude. L'hymne à la vie et à l'amour est totalement effacé. La photo, je la trouve personnellement très moyenne, surexposée, le son est volontairement désynchronisé, quant à la musique, mais pourquoi des sons électroniques...? Non franchement, grosse déception... Mais pourquoi Fellini a pris Casanova ?
Le "Casanova" de Fellini est un film volontiers antipathique, le réalisateur ne cachant pas son mépris du personnage, en faisant un fat, aussi vain que ridicule. En somme, trés loin du sympathique libertin que l'on aime à se représenter (pour cela, allez voir du coté de Comencini), Fellini marque la différence fondamentale qui existe entre un "libre penseur" et un "penseur libre", l'hédonisme n'ayant que peu de crédit aux yeus du créateur épris de sens. On pourra trouver cela puritain, mais ce serait un contresens. Et surtout Fellini capte admirablement Venise (que j'adore, ne me méprenez-pas!), ce théatre sur l'eau, rêve plus que ville, à l'ambiance mortifère autant que dramatique (quiconque connait cette ville sait combien les clichés romantiques sont surfaits). La scène finale est admirable.
Le CASANOVA tel que Fellini le percevait, le « vivait » même. Dans ce vaste et irrespectueux opéra, les personnages semblent errer tel des pantins sans réelle âme humaine, s'adonnant sans cesse aux orgies de sexe, d'alcool et de « bouffe ». CASANOVA, c'est Donald Sutherland, divin, monstrueux, noble, repoussant, angélique, libidineux, grotesque. CASANOVA, c'est bien sûr Fellini, Fellini et ses élans de poésie ésotériques, mais avant tout sublimes pour qui les ressent. CASANOVA, c'est aussi Nino Rota et ses compositions d'orfèvre, picorant cet enchaînement de plans somptueux et baroques de mélodies subtiles et épurées. Du grand art.
Tout commençait pourtant assez bien. Donald Sutherland nous présentait de façon assez crédible Casanova, personnage excentrique et en perpétuel quête de sexe, enchaînant femmes après femmes non stop. Mais vite on comprend à quoi on a à faire : une mise en scène vulgaire et grossière,une misogynie de mauvais goût, des enchaînements de parties de jambes en lair complètement insignifiante et grotesquement filmé, des rajouts de couleurs, de costumes excentriques,de chant de la part de Fellini pour cacher la faible épaisseur dun scénario que même le réalisateur ne semble ny contrôler, ny comprendre. Casanova est certes, teinté de jolies couleurs, dun baroque et dune folie quelques fois appréciable mais le film semble réellement se perdre dans cette facette originale et demeure un opéra fantasmagorique usant et fatiguant.
Je l'ai vu seul, dans le noir, allongé sur mon lit, tard le soir. Du début jusqu'à la fin je crois que mes yeux n'ont pas cligné une seul fois.
C'est un film etrange et merveilleux, il fait parti des rares films qui vous donne l'impression d'avoir pris une drogue, qui lorsque l'on s'endort vous plonge dans des rêves fantastiques et aphrodisiaques.
Ce film mélange la philosophie, le fantastique, l'amour, tout cela dans des décors merveilleux, des musiques étranges, et des personnages fabuleux.
C'est un film à ne pas rater!! Mais surtout, je dis bien surtout, regarder le de préférence seul dans le noir sans rien qui puisse vous dérangez, je vous garantie à 100% que l'effet est inévitable.
Ce film est peut-être le meilleur Fellini. Le cinéaste disait en tout cas que c'était son oeuvre la plus courageuse. Donald Sutherland est brillant et incarne à merveille un Casanova en route vers le néant. L'Europe dépeinte n'est pas réelle, historique: il s'agit d'une Europe de fantasmes et de fantômes. Quelques scènes d'anthologie, comme l'operette grotesque de Dubois ou la cour du Duc de Würtemberg. Une musique étonnante et totalement anachronique: une des plus grandes réussites de Nino Rota. Visuellement, une merveille. Des plans beaux comme des tableaux, extraordinairement travaillés.
Casanova m'a totalement bouleversé à cause de son ambiance blafarde,ses décors presque extra-terrestres,ses personnages fantômatiques... Toute la vanité et la superficialité de l'Europe aristocratique est présentée de façon effrayante et surréaliste à la fois. La musique de Rota est la plus incroyable BO que je connaisse.De plus elle n'est pas utilisée comme un simple support à l'image,elle a sa vie propre et représente à mon sens le reflets des pensées et des émotions de Casanova. Ce chef d'oeuvre a définitivement changé ma perception du cinéma.
Décousu et théatral. Comme dans un songe, les scènes s'enchaînent dans une atmosphère apocalyptique. Heureusement que Donald Sutherland avait les épaules pour supporter le rôle.