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Olmo
47 abonnés
72 critiques
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5,0
Publiée le 5 mai 2010
Le Casanova de Felini, voilà un film qui pourrait résumer à lui seul le terme baroque. Fellini l’a dit, il déteste Casanova, il l’exècre et il a déchiré une à une les pages de ses mémoires. Donald Sutherland y livre sans doute sa plus belle performance, et restera à jamais graver dans son mémoire, avec son maquillage dégoulinant de sueurs et ses performances olympiques. A travers ce film, Felini va se projeter, et y inscrire toutes ses peurs, ses angoisses les plus profondes et ses désirs. Le film n’aborde pas son sujet de manière réaliste, c’est plutôt une mise en scène du XVIIIème sous la forme d’un spectacle de marionnettes, une direction artistique d’exception pour des décors exceptionnelles conçu presque entièrement au Cinecitta. Il est vrai que ce film ne traite pas de la période de gloire du plus célèbre des libertins mais bien de sa chute, sa descente aux enfers dans la solitude…car si il aime les femmes, celles ci ne font que lui rappeler à quel point il n’est qu’un jouet pour eux, un gamin immature qui parcours une Europe corrompu est décadente avant de terminer sa vie loin de sa ville natale, Venise, humilié et oublié de tous, Felini construit les Lumières. Chapeau l’artiste.
Au bout du film, on a l’impression que pour Fellini la sexualité masculine et la civilisation du libertinage et des lumières sont l’une comme l’autre assimilables à la maya hindoue. La séduction est illusion et imposture, le sexe est mécanique et artifice, l’art est un fard sur du décati. Le maître de tout cela, Casanova, n’est rien d’autre qu’un aventurier carriériste et un baiseur de poupées. Le cinéma de Fellini nous met dans un espace onirique totalement personnel, hors de ce que le cinéma peut avoir d’industriel, de genre, mais avec un sens formidable de l’artifice. Le nihilisme est assez déconcertant, mais donne à penser.
Je ne suis ordinairement pas un grand amateur de Fellini, mais ce film m'a beaucoup plu. Le début est assez surprennant avec ses décors artificiels et kitsch. Mais bien vite, tout cela prend forme telle une vaste fable, érotique et onirique. Une allégorie de la vie, dans tout ce quelle a de singuliier, de grotesque, d'avilissant, de sublime et de génial aussi parfois, malheureusement trop souvent confiné au ridicule et à la médiocrité. La mise en scène est réellement magistrale pour le coup et l'intérêt du film va grandissant, jusqu'à la fin qui est assez sublime de noirceur, d'amertume et de douleur; d'un être qui a vécu de manière dissolue, trahi par ses émotions, par ses instincts les plus bas, par ses vices; d'un érudit, qui s'est joué de toute l'europe et dont la vie s'est jouée au final. Certes, il est regrettable que le film mette un peu trop l'accent sur les turpitudes sexuelles du sieur Casanova et pas assez sur la complexité du personnage elle même, mais le tout reste de très bonne facture tout de même.
Federico Fellini nous offre un portrait à contre-courant de ce séducteur mythique. Un regard froid sur la solitude d'un homme poursuivi par sa renommée. Le cinéaste itlaien démystifie le séducteur légendaire, les obsessions sexuelles felliniennes ne se reconnaissent pas dans un personnage perçu explicitement par le réalisateur comme puéril et égoïste. Federico Fellini filme avec brio l'irrémédiable décrépitude du personnage et son enfoncement dans la vacuité morale, existentielle et sexuelle au bout d'un parcours qui multiplies aventures érotiques originales. " Casanova di Federico Fellini " débute par une représentation ironique d'un homme insolemment vaniteux, ce long-métrage construit sa complexe, mais parfaitement maîtrisée, structure narrative au grée du déroulement de l'existence de Casanova, au sein de ce qui ressemble fort à un théâtre hyperbolique. Malgré une tonalité, de prime abord, satirique, Federico Fellini ne tarde guère à plonger l'ambiance dans une certaine emphase aux raisonnances psychédéliques ; le temps s'écoule, le héros, vieillsant, entâme sa propre décadance, consciente et déséspérée. Dès lors, le réalisateur noie le séducteur Vénitien dans un océan nausééux et malsain où flottent cadavres de souvenirs régressifs et autres restes psychiques en putréfaction d'orgies inoubliables.
Difficile de ne pas succomber au mysticisme de façade offert par Fellini, mais plus difficile encore est de ne pas se dégoûter de la complaisance sans borne du "Maestro", qui nous impose "son" Casanova, à la sexualité qui relève plus de la pathologie que du désir réel. Reste une ambiance flottante, souvent crasse, pathétique, caricaturale, mais qui paradoxalement sert le propos. Mitigé.
Etrange film où Fellini offre un film à la démesure de son talent dont l'esthétisme et la méticulosité n'est pas sans rappeler Visconti et Kubrick. Dans ce film Casanova est futile, cynique et pitoyable. Ce n'est pas un réel séducteur mais plus un maitre étalon qui survit grâce à sa réputation. Le film en lui-même est d'un style assez difficile d'approche. Filmé comme un théâtre géant et décadent, une comedia del'arte à la flamboyance funébre mais dénuée de souffle. Le film souffre d'un rythme trop aux antipodes, entre folie sexuelle et intimité nostalgique et contemplative. Film au style trop inégal pour vraiment convaincre malgré les qualités indéniables.
Majestueux dans les moindres détails, d'un esthétisme délirant et psychédélique, une musique surprenante, on se plaît dans la sombre ambiance de ce manifeste d'une sexualité effrénée, troublante voire cauchemardesque. Une prouesse d'acteur pour un rôle d'un excentrisme sans précédent, même si une mysoginie extrême en retire au sublime d'un chef d'oeuvre.
Univers étrange dans lequel nous plonge Fellini. C'est parfois drôle, plus souvent ça nous laisse sceptique, car en voulant ridiculiser le séducteur vénitien, Fellini se ridiculise avant tout lui même par des décors grotesques et des scènes pour le moins bizarres.
Un film artificiel:tout semble tourné en studio,Casanova n'est plus qu'un automate du sexe qui a vieilli et qui cotoie une aristocratie poudrée décadente, voir vulgaire.J'en retiens surtout la musique de Nino Rota.Mieux vaut voir la version de Comencini,"Casanova,un adolescent à Venise".
Un classique des classiques ou ; Mis à part l'épisode significatif des 2 harpies de la diligence ; Fellini opte pour le ton décalé & ironique de la comedia dell'arte, représentant la vie de cet homme comme une orgie non-stop assez joyeuse et bien délirante, mais ou ce rire obligé envers ceux qui n'ont rien peut lasser quelque peu au bout des 3/4...
Au 1er abord, le film peut rebuter : outrancier, saccageant la légende d'un Casanova considéré comme le summum du romantisme, Fellini en dresse un portrait bien loin du folklore, un vieux gars qui va enchaîner les prouesses sexuelles afin d'exhiber sa légende, le tout au sein d'une Europe largement décadente, du moins dans ses hautes sphères, une Europe défraîchie qui se complaît dans une crasse luxueuse, remplie de bouffe grasse, de discussions vaines et de sexe mécanique. Casanova aime mais la réciproque est loin d'être vraie, on aime l'athlète du sexe (représenté de façon très grossière, sans aucune âme ni beauté), l'esprit brillant mais c'est tout. Un personnage pathétique qui culmine dans un final mélancolique déchirant, achevant un portrait peu flatteur du personnage, sans doute plus proche de la réalité que les écrits. Des décors impressionnants, des costumes magnifiques et grandiloquents, des scènes démesurées parfaitement mises en scène, un gigantisme et une beauté troublante rarement égalée. Oui mais voilà, ce film a un rythme trop faible, un son assez médiocre (la musique est entêtante et parfois très discrète) et une interprétation un poil trop exubérante (qui convient toutefois au style du film), dominée par un D. Sutherland excellent de bout en bout. Un grand film à n'en pas douter, qui mérite plusieurs visions. D'autres critiques sur
Un budget largement dépassé, une ambiance loin d'être au beau fixe sur le plateau (notamment entre Federico Fellini, le réalisateur italien et son acteur principal, Donald Sutherland), une sortie houleuse teintée de scandale, tels sont les défis que rencontra le "Casanova" de Fellini. Le parcours de ce grand séducteur du XVIIIème siècle est ici abordé sous un angle fantasmagorique, surréaliste, et parfois, complètement barré. Cet univers aussi féérique que dantesque est constitué à l'aide de décors et de costumes démesurés et sublimes. Donald Sutherland, méconnaisable, excelle dans le rôle de Casanova en livrant une performance fiévreuse et passionée. De son côté, Fellini nous expose le parcours d'un homme précédé par sa réputation et voué à une déchéance sociale et sexuelle. Portée par l'une des meilleures compositions de Nino Rota, cette histoire emprunte à la fois au rêve et au cauchemar. Le film bénéficie en outre d'un humour versant dans l'excessif et dans l'absurde au cours de situations endiablées où Casanova fait face à des populations plus curieuses les unes que les autres. D'un autre côté, l'oeuvre de Fellini apporte une vision profondèment pessimiste du personnage, un homme voué à la nostalgie de Venise et à l'errement à travers le continent et, la vieillesse venant, obliger de recourir à des relations aussi sordides que douteuses. "Casanova" provoqua un choc lors de sa sortie dans les années 70. Encore aujourd'hui, le film fait office d'OVNI cinématographique. Mais ce qu'il faut retenir, c'est que Federico Fellini a réalisé un film tout simplement fou dont l'univers, le lyrisme et le désenchantement ambiant en laisseront plus d'un sur le carreau. Dommage, car l'expérience reste véritablement inoubliable et bouleversante.
Un film incroyablement baroque qui n'a pas pris une ride . Les adjectifs manquent pour décrire cet univers débridé ces femmes plus hallucinantes les unes que les autres cette peinture de Venise esthétique et décadente à la fois et Sutherland qui a sûrement trouvé dans ce film son plus beau rôle .
Donald Sutherland est très bon en Casanova. Mais le film est pas toujours passionnant, on passe d'un vacarme énervant a des murmures inaudibles, pourtant les dialogues sont magnifiques quand on y comprend quelque chose (en plus la version française est très mal doublée). Tous les décors sont beaux et la réalisation impeccable.
Entre théâtre et onirisme, l'histoire qui nous est contée n'est pas arrivé à m'intéresser malgré la bonne performance de Sutherland et un foisonnement de personnages. J'imagine que le meilleur du spectacle a du être le tournage en lui-même. Un bonus pour la musique.