Il y a tellement d’évidences dans le film de Coline Serreau qu’on se dit que la société est bien malade pour les avoir oublié, comme de voir la terre au féminin, de rappeler qu’elle se respecte, et de montrer des agriculteurs devenus les marionnettes des semenciers et des producteurs de saloperies chimiques. C’est de l’écologie brute, mais partir de la terre, la base de tout, montre bien que par quelque bout qu’on prenne la réalité, on retrouve derrière la même machinerie totalitaire du profit qui tire les ficelles, créé les besoins, et tire encore de nouvelles ficelles. Ce qu’il y a de fort dans les témoignages des gesn que fait parler Coline Sereau (qu’on aurait pris il y a qlq temps encore pour des allumés), c’est leur effarement devant l’ampleur des responsabilités politiques et industrielles dans la débacle de l’agriculture et dans le verrouillage de toute solution alternative , mais surtout qu’ils argument avec la certitude d’un changement innévitable. J’ignore quelle est l’efficacité politique d’un tel film, mais c’est comme une touche supplémentaire sur une sorte de pensée commune, difficile à former, qu’on sent tous confusément au fond de nous. Reste qu’une fois de plus ce sont les salles de cinéma qui servent de support au buzz. On ne va pas s'en plaindre ici mais c’est quand même révélateur du manque de relais grand public de l’écologie politique et du confinement du débat à une petite sphère ( au passage, si quelqu’un avait des places gratos à glisser à Génération écologie, ça leur permettrait de comprendre le minimum de travail de fond qu’ils ont à accomplir par eux mêmes, ou à soutenir, plutôt qu’à surfer sur la vague)