Andreas Schnaas n’est clairement pas le réalisateur de genre que j’affectionne le plus. Pour ma part ça reste avant tout un passionné qui tourne pour son plaisir de faire des effets gores avec une équipe de potes, mais il ne cherche guère à évoluer, à faire mieux que ce qu’il pourrait faire, et il sert des métrages au contenu très limité qui n’ont pas l’ambition des premiers Jackson par exemple, dans le genre.
Alors la première partie de Violent Shit III est assez consternante. Amateurisme total, tant de la part des acteurs, que du réalisateur, que des maquillages, que de la musique, que de l’histoire et des dialogues, bref, c’est un film qui pendant une demi-heure au moins est assez consternant. On craint vraiment le pire lorsque le réalisateur nous assène trois fois de suite des scènes de mort redondantes, on craint qu’on reste sur ce concept très « snuff » du pauvre pendant 1 heure 30, ce qui pour ma part n’est pas du tout satisfaisant sur le plan cinématographique.
Violent Shit III aurait duré tout du long sur ce rythme « film de vacances gore », il n’aurait pas volé haut en terme de notation.
Et puis, étrangement, ça se réveille petit à petit, avec un grain de folie supplémentaire dans la dernière partie qui vient rehausser l’intérêt de ce film. Si l’on n’évite pas l’amateurisme généralisé, les acteurs dans la dernière partie m’ont paru un cran au-dessus, et surtout Schnaas se prend beaucoup moins au sérieux et nous propose une intrigue. Un bien grand mot sans doute, mais au moins il y a un semblant d’histoire, et vu que c’est bien plus fantaisiste (sorte de Power Rangers gore !), que c’est bien plus rythmé, et que ça reste toujours aussi sanglant, et bien le divertissement prend. Ninjas combattant des chevaliers en armure faite en plaques d’inox, têtes qui explosent et bras qui traversent les poitrines, Violent Shit III est un condensé de scènes gores imaginatives mais très artisanales, et mélange les genres avec une efficacité relative mais une générosité certaine, dès lors que l’on passe la partie exposition laborieuse.
C’est sûr, si l’on adhère pas au minimalisme formel de Schnaas qui a tourné ça pour dix marks maximum, si l’on accroche pas au cinéma gore, et si l’on cherche une vraie histoire dans un métrage, même d’horreur, alors mieux vaudra passer votre chemin. Néanmoins, après le laborieux départ Schnaas signe un film agréable dans son jusqu’au-boutisme foutraque. 2.5