On me dit « phénomène de société marocain ». Présenté comme ça, ça intrigue et ça donne plutôt envie... Me voilà donc dans la salle, devant un film que j'attendais comme un petit électrochoc, quelque chose d'original et de... marocain! Or voilà, le film paraît être un film américain tourné au Maroc! Le style adopté, certains tournants de l'histoire, et la musique, sont très américains. Dommage, car j'attendais également dans ce film d'être bercé par une musique rythmée, propre au Maroc. Et ç'aurait été, je pense, déjà incomparable. Car si le film réussit parfois à être touchant, il est surtout extrêmement redondant, la musique de fort mauvais goût. Le style choisi est assez lourd, et ne travaille pas assez, je trouve, les différentes caractéristiques des personnages, alors qu'il aurait largement eu le temps en 2h05. Seule une carte postale assez ringarde pour l'un et une femme blanche comme neige pour l'autre nous indiquent une certaine sensibilité chez les deux personnages. Est adopté ici un style plutôt effet coup de poing constant, qui se donne des airs rythmés, mais se révèle plus lourd qu'autre chose finalement! C'est assez violent, et ça donne vraiment l'impression d'une violence gratuite, violence pour la violence. Et si quelques scènes sont à sauver et si l'interprétation laisse entrevoir une partie de talents qui ne demandent qu'à éclore, le reste du film est finalement assez exaspérant. Le film ne trouve pas son rythme à travers un scénario basé sur la répétition pour nous immiscer dans ce quotidien sordide, et aurait pu être largement coupé pour rajouter un peu de simplicité. Car le film, tout en se donnant des airs très américain, est finalement assez prétentieux, alors qu'il n'en vaut pas vraiment le détour. Et si des propos dépeignent surement très bien la réalité, le style est si maladroit et si lourd que le film en devient même, sur la fin, énervant. Je suis donc sorti de la salle très déçu par un manque de rythme, de rigueur, de beauté, d'acidité.