Si le début du film est assez lent et répétitif, c’est pour mieux décrire au spectateur l’osmose morose que subit Harry, cadre dans une grande banque. Une vie compliquée et difficile, suite à sa séparation avec sa femme. Loin de ses enfants, il commence à être saturé par la vie qu’il mène au travail ou en dehors. Jusqu’au jour où tout va basculer quand il va faire la rencontre de Georges, un trisomique. Entre méfiance, gène, peur et amour, ils vont ensemble s’apprivoiser, apprendre à communiquer l’un envers l’autre. C’est ainsi que va naître une grande histoire d’amitié. Avec son second film, Jaco van Dormael (Toto le héros - 1990) nous montre là ses véritables talents, pour diriger ses acteurs, pour nous transporter, nous faire rêver, … . Aidé par un casting atypique, où l’on retrouve Daniel Auteuil, Miou-Miou et l’épatant Pascal Duquenne, Le Huitième jour (1996) est avant tout un film poétique (et musicale), touchant et sincère. Qui lui aura d’ailleurs valu lors du 49ème Festival de Cannes en 1996, le Prix d’Interprétation Masculine pour Auteuil & Duquenne, qui le méritent bien, à la vue de leurs épatantes prestations qu’ils nous ont offert durant près de deux heures !
Les intentions du réalisateur sont louables, mais la démonstration est lourde et croule sous les clichés (les rêves de George; la métamorphose de Harry à son contact). Le scénario aurait pu donner un bon film s'il avait été traité avec plus de finesse et moins de sentimentalisme dégoulinant. Sur le même "sujet" (bien que l'autisme et la trisomie 21 n'aient pas grand chose en commun), j'avoue préférer largement Rain Man, plus subtil, plus juste. Un gros plus cependant pour le duo Auteuil/Duquenne, qui fonctionne vraiment bien. Par ailleurs, cela me fait bondir de lire dans certaines critiques des choses du genre "les trisomiques sont simples, rêveurs, calins et drôles"... On croit rêver! Chaque personne trisomique est avant tout une personne à part entière, leur attribuer à tous un caractère prédéfini sous prétexte qu'ils sont atteints du même handicap est tout simplement stupide. Et je parle en connaissance de cause.
Ce long-métrage est très émouvant et remet magnifiquement en cause l'égoïsme et l'égocentrisme de certains "Monsieur-tout-le-monde" dits "normaux", alors que d'autres sont considérés, à l'instar de Georges (Pascal Duquenne si merveilleux et bouleversant !) comme des êtres "différents", qui n'éprouvent pas de sentiments, alors qu'en vérité c'est tout le contraire. Pas de démagogie ni de complaisance dans le film de Jaco van Dormael. Tous les acteurs sont impeccables. Je suis entièrement d'accord avec la dernière remarque d'un des internautes, Mexes, sur les Belges, dont certaines personnes se moquent.
Le Huitième jour est un film surprenant qui caractérise bien l'Art belge, Art de l'absurde et du surréalisme. Pour ceux qui trouvent que ce film dévalorise les handicapés mentaux, je trouve que c'est plutôt l'inverse. Cet univers de l'imaginaire des handicapés, tout comme celui de l'enfance, est un thème cher à Jaco Van Dormael et en aucun cas il ne cherche à les rabaisser. C'est une oeuvre poétique et très humaine réalisé par un cinéaste de talent.
Ca aurait du être un hymne à la tolérance ou en tout cas un joli film! A l'arrivée, on se trouve devant un truc long (très long) avec des scènes ridicules (les apparitions de Luis Mariano avec en point d'orgue son apparition en souris!) Dommage car l'interprétation était bonne (Auteuil et Duquenne forme un duo étonnant)!
meme si le fond est convenu (la tolérance c'est glop), même si la forme est par moment académique et le final prévisible, le tout est livré avec une belle énergie et une douce poésie par moment...alors pas trop mal
Un des plus beaux films jamais réalisés ! Pascal Duquenne et Daniel Auteuil sont incroyables dans leurs roles et le scénario nous propose un mélange de comédie , d'amitié , de respect , le tout basé sur une force émotionelle intense . "LE HUITIEME JOUR" , c'est un grand chef d'oeuvre du cinéma a voir et a conserver !
La mort, l'amour, la peur de la différence, la bonté, la pureté, la vie... Notre jeune trisomique nous présente tout cela d'un autre regard. Un regard candide, poétique et pur.Nous enseignant ce qu'est le véritable bonheur, le spectateur se rend compte à quel point il est mal à l'aise : la peur de la différence est ici critiquée d'une manière brutale. La souffrance du trisomique est dûe à nous : à notre regard méprisant, à notre jugement hâtif... Ce sont des personnes simples, rêveuses... des personnes qui souffrent de ne pas être "comme les autres". Véritables petits Peter Pan, ces trisomiques nous sont montré comme de grands enfants avides de câlins, de grands enfants qui ne veulent pas grandir.
Voilà un film surestimé... Force est de constater que le public aime la démagogie. Oui c'est un joli film humain et plutôt intelligent qui évite les écueils de la lourdeur. Mais l'histoire en elle-même est assez simple et n'offre pas une histoire très originale outre le fait que le héro soit un acteur réellement trisomique (léger tout de même). D'ailleurs c'est bien beau de crier à l'égalité des chances mais tous les trisomiques ne sont pas loger à la même enseigne ; ce que le film occulte un peu facilement. Rien de bien grave... Daniel Auteuil semble parfois coincé, comme si la dimension particulière du film pesait sur lui. Le film me fait parfois penser au superbe "Un singe en hiver"... Bref un joli film mais son succès est largement facilité par un paramètre essentiel. 09/20
Plutôt décevant avec une morale finale plutôt douteuse : pour vivre dans ce monde, il faut être dans la norme, ou riche... Si les acteurs sont plutôt convaincants, le scénario du type "Edification hollywoodienne" est plutôt alambiqué. Mention pour Miou-Miou qui dans ce rôle de femme fragile est étonnante de vérité. Pour le reste, plutôt ennuyeux.