The American est un film assez déconcertant, et finalement pas vraiment enthousiasmant, malgré des qualités certaines.
Les acteurs font le travail. Clooney ne se force pas énormément en fait, avec en plus un personnage taciturne et assez monolithique, qui ne lui permet pas vraiment de pleinement s’exprimer. Il assure mais sans plus, et il faut se rattraper sur les seconds rôles pour voir du mieux. Violante Placido et Paolo Bonacelli notamment sont excellents, et remplissent bien l’arrière-plan du film. Ils ont des personnages solidement écrits, leurs prestations sont à la hauteur, ils viennent souvent briser la lenteur de l’ensemble. A noter aussi la présence charmante de Thekla Reuten, avec un rôle moins présent, et sans grand relief au final.
Le scénario souffre c’est certain de son rythme, soporifique. Je suis peut-être un peu méchant, mais enfin je veux bien qu’un film prenne son temps et soit contemplatif, mais là c’est mémorablement long. Ne serait-ce qu’un peu plus d’échanges entre les personnages, une musique parfois un poil plus punchie, aurait pu venir saupoudrer l’ensemble pour le rendre plus digeste. Là il faut s’accrocher quand même. Sinon l’histoire est assez basique, et se nourrit surtout comme je l’ai dis de ses personnages secondaires, pas tellement de Clooney. The American qui est assez prévisible par moment, notamment son final.
Heureusement en compensation des défauts susnommés, le film a des atouts, et notamment sa réalisation. C’est très raffiné, très élégant, très esthétique. La scène d’amour est superbement tournée par exemple, et l’utilisation des décors est brillante. Là-dessus rien à redire. Des décors naturels qui sont sublimes, utilisant à merveille la photogénie d’un petit village italien et de la campagne alentour. Cela donne une ambiance très plaisante au film, un cadre dépaysant, et qui mérite le détour. La photographie est tout aussi réussi, ne se permettant aucune fioriture et préservant l’esthétique simple et naturelle du cadre. Bon choix. The American a pris un parti musical très limité, mais que j’ai trouvé généralement pertinent. Encore une fois je regrette juste qu’un thème plus punchie n’apparaisse pas par moment.
Au final The American est un film qui peut mériter le visionnage, mais peut-être pas deux fois. C’est surtout un exercice esthétique agréable, mais au final c’est plutôt creux et mou. On notera quand même la belle révélation Violante Placido. 3.