S’agissant ici du troisième film d’Olivier Barroux, toujours avec un Kad Merad jamais loin dans les parages, le réalisateur se débarque de son univers 100 pourcent délirant que l’on avait eu avec Safari, il se met ici au service d’une comédie de mœurs à l’idée originale, c’est Nicolas Boukhrief qui a eu l’idée initiale, on aurait préféré que Olivier Barroux donne plus dans la profondeur de certaines scènes traitant de sujet grave, avec un kad Merad assez juste qui arrive à se contrôler et assumant le fait que le film repose entièrement sur ces épaules, trop propre dans la vision sociale qu’il essaye de nous montrer et au final assez anecdotise, le film ne fera que passer dans notre mémoire, dommage…
On reconnait tout de même que le pitch n’était pas facile à aborder, d’autant plus que de vouloir le glisser dans une comédie populaire, sens de l’humour qu’on aurait aimé retrouver dans la réalisation et le jeu des deux compères qui autre fois nous offrait des séquences d’anthologie, ils restent (sans doute des restes de Nicolas Boukhrief réalisateur assez sombre)sur des scènes qui donnent le sentiment d’inachevées et pas assez comiques que ce que le scénario sur papier laissait entreprendre, Kad reste assez en retenue face à ce rôle comme-s’il se sentait pris par le personnage et n’arrivant pas à exprimer la gravité des propos présent dans le film. Au lieu de cela, on a le droit à des absurdités dans le scénario, qui accepterait de se faire exclure de son territoire et de se retrouver en prison plutôt que l’assumer la vérité ? Comment un père peut-il fermé les yeux aussi facilement devant les faits qu’a commis son fils ? Olivier Barroux qui possédait ici un très joli potentiel et qui offrait de quoi nous faire passer un excellent moment n’arrive pas à saisir les meilleurs instants des scènes pour en sortir un coté comique mais aussi assez durs, puisque le sujet abordé touche beaucoup de gens encore en France, dommage que les seconds rôles n’occupent pas une place plus importantes, ils auraient sans doute pu sauver certains passages qui sont au final assez longs. Olivier Baroux n’améliore pas son image de réalisateur n’arrivant pas à mener à bien une comédie digne de ce nom, certes l’ensemble de ces films comportent des séquences réservant leurs lots de surprises mais cela ne permet pas au film d’être considéré comme la comédie de l’année , certains pourront y voir d’une certaine façon un remake de Don Camillo si ce n’est que la calotte est remplacé par la barrette et le carême par le ramadan. On ne peut donc reconnaitre au film que de l’estime et de l’attachement par la suite au vue des efforts suscité par le réalisateur de s’aventurer sur deux terrains assez difficiles qui est l’intégration et la religion, le duo a peut-être eu la bonne idée de ne pas s’aventurer à pieds joints dans le registre du rire, le scénario prend donc un tour de religion, une fois les effets comiques escomptés, le sujet de la religion est ici présenté de façon élogieux, les préceptes sont expliqués avec un respect important, dommage que certains gags comiques, qui aurait très bien été venu dans une autre scène gâche ici la scène et le sujet aussi sensible soit-il que beaucoup de film français n’arrive à très bien cerné, le problème avec l’italien vient du registre dans lequel celui-ci doit se trouver, est-ce une satire ou une comédie ? Olivier Barroux propose donc un film qui ne peut laisser indifférent sur le moment mais qui ne dispose pas de l’envergure nécessaire pour amener au mieux le film au sommet. La morale du film est donc d’ouvrir nos horizons et de nous sen sensibiliser aux diverses difficultés que rencontrent les immigrants en France, on regrette que certaines pratiques ne soit pas mieux expliquées comme le ramadan, au lieu de cela, on a le droit à quelques explications abstraites : « c’est la relation : on se pose pas de questions » et l’humour sans doute langage universel pour beaucoup de monde n’est ici pas utilisé de la meilleure façon qu’il soit. Néanmoins, le réalisateur arrive par moment à renvoyer une belle sincérité, à ses peurs et idée reçues, alors certes cela aurait mérité une écriture plus soignée mais Olivier Baroux s’en sort tout de même avec quelques honneurs, tache à lui d’arriver à ce reconcentrer sur des comédies pleinement assumés soit sur des sujets plus sensibles. Kad Merrad dans ma retenue montre ici des talents que son dernier film laissait à désirer, peut être que le réalisateur devrait aussi s’essayer dans des films sans son acolyte de toujours.
critique sur:cthiboy.blogs.allocine.fr