Film très discret dans l'impressionnante filmo de Jacques Audiard, ce héros est peut-être son oeuvre la plus audacieuce. Le réalisateur y embrasse à la fois l'Histoire d'un pays (la France, qui s'est reconstruite, après guerre, sur une imposture), y élabore la métaphysique d'un personnage (toujours ce thème de la constitution d'une identité qui est à la base de tous ses films) et y peaufine une esthétique poétique très personnelle, qui est avant tout un travail sur la sensation (aussi bien dans le filmage que dans la construction dramatique). Ce programme écrasant est pourtant exécuté avec une légèreté et une liberté sidérantes. Audiard donne à ce récit intimiste et mental la puissance épique des grandes fresques, tout en conservant l'ambiguïté d'une figure d'imposteur malgré lui, personnage proche de l'Idiot Dostoievskien dans sa terrible candeur, mais qui conserve jusqu'au bout sa part de mystère irréductible (puissamment incarnée dans son double vieillissant qu'est ici Jean-Louis Trintignant). Avec ce deuxième film d'une audace folle et d'une grâce absolue, Audiard finit de s'inventer une cinématographie unique, ouverte sur la puissance du mythe mais aussi vibrante d'humanité, très loin du psychologisme français. Une singularité qui le propulse parmi les plus grands. Oui, le cinéma français a encore un avenir !
On retrouve le duo kasso/audiard dans ce film , encore plus réussi que le premier film issu de leur collaboration. L'usurpation d'identité a toujours été un thème pouvant générer de grands films lorsqu'il est bien traité , un héros très discret le démontre.
L'histoire tout à fait passionnante d'un petit garçon qui, devenu grand, fait de son univers rêveur une réalité. Ses mensonges et impostures n'ont d'autre but que de le faire exister aux yeux des autres. Pas de malveillance, seulement une envie d'être quelqu'un. En cela, le scénario est très bien vu, avec des conséquences bénéfiques du mensonge, mais aussi des effets pervers. Et l'on se demande s'il tiendra longtemps dans la peau du résistant qu'il n'est pas. L'idée de Jacques Audiard de traiter cette histoire sous forme d'un semi-documentaire, avec des interviews actuels de personnes ayant cotoyé son personnage à l'époque, est déroutante mais fonctionne plutôt bien. En tout cas, c'est un style bien à lui. Si la légère lenteur du film n'est pas trop dérangeante, la mise en place est peut-être un peu longue, car les choses ne commencent réellement qu'à la moitié du film. Mais dans l'ensemble, un bon film, singulier.
Un bon film français, c'est celui qui m'a fait découvrir Jacques Audiard. On reconnaît son talent pour la mise en scène et surtout pour le scénario et les personnages bien travaillés. Une histoire très intéressante, qui a du existé au lendemain de la seconde guerre mondiale.
Avec "Un héros très discret", Jacque Audiard nous donne un aperçu de son talent qui arrivera réellement avec ses derniers films. Avec ce dernier, la réalisation est déjà grandiose, mais pas autant qu'aujourd'hui. C'est avec un réel plaisir que nous suivons ce scénario, nous montrant Albert Dehouse faire son parcourt en se réinventant toute une vie. En partant de rien, en partant d'en bas, il se retrouve avec une vie complète, tout en haut... une vie de "rêve", mais totalement basé sur une succession de mensonge. Ce film est très efficace, il ne subit aucun temps mort, aucune longueur, le rythme est présent et très stable, on ne s'ennuie guère et c'est avec joie qu'on suit le parcours de ce protagoniste. Un film qui vaut le détour.
J'ai découvert ce film assez tard, après avoir déjà appris à apprécier Audiard. On retrouve ici, dans ses débuts, sa signature, et ce travail soigné. Malgré quelques maladresses, le film est très prenant, et Kassovitz convaincant. Du bon cinéma.
Un des meilleurs Audiard juste derrière le prophète. Un scénario assez vertigineux sur un homme qui veut se faire passer pour un grand resistant. A noter une tres belle prestation de mathieu kassovitz. Il faut finir par dire que kassovitz est meilleur acteur que réalisateur. Rien a voir, mais ca me fait plaisir de le dire.
très intéresant car celui qui a manipulé tout le monde dans le film. On le voit aussi en vrai rancontant les faits. Je trouve que c'est ca qui fait la particuliarité de ce film. Aussi une trés belle citation " les vies les plus belles sont celles qu'on invente".
Le vrai thème du film étant la manipulation Audiard a la bonne idée de jouer avec sa mise en scène, le cinéma n'étant au final qu'un grand exercice de manipulation. Ainsi le film brise plusieurs fois la règle du quatrième mur, on peut voir à plusieurs reprises l'orchestre qui joue la musique du film, la narration est interrompue par des témoignages contradictoires concernant le héros du film. On l'aura compris, Audiard a de l'idée pour faire corréler le fond et la forme de son film, par contre il n'a pas l'air d'être très à l'aise dans le genre du film d'époque voir de guerre, puisque sa réalisation manque d'ampleur, les plans ne respirent pas assez. Il fera preuve d'une autre maitrise dans le polar, genre qui lui sied bien mieux à priori. Le film est assez fluide dans son déroulement malgré de très courts passages à vide, l'intrigue se relance régulièrement donc on ne s'ennuie pas, les acteurs sont bons sans plus. A noter une séquence très forte avec François Levantal, le point culminant du film. Dommage qu'il n'y ai pas d'autres séquences de cet acabit tout le long du film. Un Audiard mineur.
Ce film souffre d'un problème de rythme incroyable. Une demie heure semble durer une éternité. Malgré la présence de Dupontel que j'affectionne particulièrement et de Kassovitz qui est vraiment pertinent, je n'ai pu continuer de voir ce film pour le moins soporifique.
La preuve qu'avec un rythme lent, aussi bien dans la mise en scène que dans le jeu des personnages, on peut faire quelque chose de grandiose. Ici, la discrétion du héros fait mouche et, avec ses dupes, on entre dans le jeu et la crédibilité en est tout simplement époustouflante, parce que ce film dit finalement la vérité sur le mensonge, et qu'on le ressent bien. Cependant, il faut bien rentrer dedans dès le départ sinon on est perdu, il faut s'y plonger avec une certaine concentration, et si ne le fait pas, le film peut paraître ennuyeux et confus.