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Chaill
19 abonnés
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3,0
Publiée le 19 juin 2019
Cette comédie ne rencontra pas son public, les deux réalisateurs pensant sans doute que la notoriété de leur émission "groland" qui eut son petit succès il y a une quinzaine d'années suffirait à attirer le spectateur; hélas le film est rarement drôle quoique parfois osé et choquant comme à l'accoutumée avec ce type d'humour propre à l'émission satirique de Canal. On est plutôt devant une heure trente de dénigrement du "petit peuple", de la "France d'en bas", tous les personnages, prolos ou classes moyennes, font preuve d'une bêtise certaine, de la femme du héros à son patron, en passant par le boucher, la nièce, etc... la palme revenant à Depardieu lui-même , dont le personnage, abruti notoire, part à la recherche de ses bulletins de salaires passés pour pouvoir bénéficier de sa retraite, rencontrant ainsi une autre galerie de pauvres imbéciles, créant au final un melting pot de bêtes provinciaux que Kerven et Delepine ont raillé tout au long de leur carrière. La petite popularité du film est due à la présence de Gérard Depardieu, acteur "mammouth" idéal pour interpréter sans forcer ce rôle, joué tout en retenue pour coller au mieux à ce personnage d'ahuri.
C'est vrai qu'il est bien appréciable ce petit vent frais qui souffle sur ce « Mammuth » tant il nous apparaît bien loin de l'académisme propret que l'on a si souvent l'occasion de voir au cinéma ces dernières années. Bourru, pas vraiment classe, gros, Mammuth n'en demeure pas moins un personnage sympathique et qui assez miraculeusement échappe joliment à la caricature. Au-delà de tous ces muscles, de toutes ces boursouflures, de cette limite assez évidente dans son vocabulaire se trouve quelque chose de profondément humain, de généreux. En témoigne toutes ces « scénettes » forcément inégales mais parfois vraiment très drôles, ou un personnage joué de manière réjouissante par Siné va jusqu'à lui dire qu'il est con sans que l'on puisse vraiment le contredire, ou plus graves lorsque la toujours excellente et très belle Anna Mouglalis abuse lâchement de lui... C'est peut-être aussi pour cela qu'il est attachant ce « Mammuth », à travers toutes ces failles, ces limites, il n'en garde pas moins un optimisme émouvant, un peu naïf sans aucun doute mais toutefois développé de manière suffisamment sobre pour que l'on se laisse porter du début à la fin... Dommage néanmoins que malgré cet aspect assez plaisant de l'ensemble, le film finisse à la longue par tourner un peu en rond, comme si les deux trublions du Groland Delépine-Kervern avaient déjà fait le tour de la question bien avant le générique. Reste que l'oeuvre demeure atypique et attachante, porté par un Depardieu en très grande forme : l'une des jolies surprises de l'année.
Quatrième long-métrage pour le célèbre duo du magazine satirique "Groland" (Canal+). Après Aaltra (2004) & Avida (2006), deux road-movie intimistes et très particuliers et Louise-Michel (2008) leur premier film dit "tout public", ils reviennent avec un énième road-movie, plutôt étonnant, dans lequel Gérard Depardieu, tout en surpoids et affublé d'une longue tignasse, parcourt des km à moto à la recherche de ses anciens employeurs afin de récupérer ses anciennes fiches de paie pour pouvoir profiter pleinement de sa retraite. Gustave Kervern & Benoît Delépine réalisent ici une oeuvre déroutante tant dans son traitement que visuellement parlant (le film a été entièrement tourné en Super 16 inversible et quelques plans en Super 8). Une comédie dramatique séduisante malgré ses quelques baisses de régime disgracieuses.
Le célèbre duo Kervern-Délépine nous offre un petit bijou. Un vieux routard qui a roulé sa bosse se paie un road-movie en bécane pour récolter les feuilles de payes qui lui manque pour une retraite décente. A partir de là le film va petit à petit se transformer en voyage initiatique sur soi. La première partie est excellente et tient à la perfection notamment dans la perception du départ à la retraite avec cynisme et perspicacité (le pot de départ est génialissime). La seconde oublit peu à peu la quête au papelard pour se transformer en voyage quasi mystique pour se retrouver lui-même auprès de personnage tous plus ou moins marginaux. On retrouve tout l'humour décalé, immoral... Le grain colle au réalisme du fond et les seconds rôles tous marquants avec des clins d'oeils hilarants. Mais aux côtés de l'humour noir il y a une bonne dose d'émotion (avec Adjani notamment). N'oublions pas Depardieu qui retrouve là un de ses meilleurs rôles depuis longtemps.
En voyant ce "Mammuth", on ne peut s’empêcher de penser au "Wrestler" d’Aronofsky. Certes, on n’y retrouve pas le talent de mise en scène du grand Darren, mais malgré tout, nos deux larrons de « Groland » font preuve d’une jolie générosité dans leur façon de nous peindre avec tendresse ce personnage un peu rustre et peu finaud. Alors oui, c’est vrai, il faut faire un sacré paquet de concessions : tous les effets ne sont pas réussis, parfois on grimacerait même tellement la photographie est hideuse, et il faut bien avouer aussi qu’après trois très bons premiers quarts d’heures, ce "Mammuth" devient par moments répétitif ou banal. Mais bon, malgré tout cela, moi j’y ai trouvé mon compte ! C’est que je n’ai pas pu m’empêcher de me prendre d’affection pour cette œuvre si simple, modeste, mais terriblement honnête et généreuse. De plus, il est bon de préciser que les amis Delépine et Kervern ont su ici se retenir au niveau de l’humour bien gras, misant davantage sur le bon vieux burlesque. Autant dire que c’est du pain béni pour Gérard Depardieu et Yolande Moreau qui semblent du coup en avoir tiré le plus grand des plaisir. Eh bah ça tombe bien, parce qu’au final moi aussi...
Deux ans après le trash et délirant Louise-Michel revoilà le duo grolandais Benoit Delépine-Gustave Kervern. Cette fois-ci ils nous offrent quelque chose de beaucoup plus tendre même si cela reste assez décalé. Le tout est plein de mélancolie et de nostalgie tout en étant très drôle avec l'humour si particulier des auteurs. Ils arrivent à faire passer l'essentiel : nous émouvoir et nous faire rire, donc c'est gagné. Le film est une grande réussite. On ressent d'entrée de l'empathie pour tous les personnages. Ils sont magnifiquement interprétés par un casting en or. Depardieu est formidable. Le rôle a été écrit pour lui et ça se sent. Sa meilleure prestation depuis bien longtemps. Yolande Moreau est comme on l'aime, égale à elle-même. Petite prestation d'Adjani, mais comme toujours parfaite. Ils ont bien changé depuis leur rencontre dans le Barocco de Téchiné en 1976 et même depuis Camille Claudel. Participations sympa de Benoit Poelvoorde, Anna Mouglalis, Philippe Nahon ou Bouli Lanners. Au final un très joli film, qui peut paraitre sombre mais révèle une vraie poésie et une grande tendresse, jolie ode à la vie et au temps qui passe. J'ai beaucoup aimé mais je conçois que cela peut dérouter ou ennuyer. A vous de voir.
Un bon petit road-movie plaisant à suivre avec son lot de personnages loufoques avec un Depardieu en grande forme. On pourrait repprocher toutefois à "Mammuth" son manque de souffle, des rencontres pas toujours marquantes qui nous empêche de tomber corps et âme dans cette aventure.
Un film énorme , très surprenant , qui arrive sur un non sujet, sur un faux road movie, à nous toucher au plus profond. Depardieu est un brave type , un peu simplet et gentil qui veut se reconstituer ses points retraite, pour finaliser sa demande . C'est tout simple , et pour cela il doit aller à la recherche de ses anciens employeurs . On aura alors à faire à un catalogue complétement déganté , de personnages plus surréalistes les uns que les autres , et très originaux. Peut - être la scène la plus "crazy" est celle de la tentative de gâteries manuelles , avec le père Delpy. Enorme ces deux vieux sexagenéres qui veulent se rappeler leur adolescence et la découverte de la sexualité, et se faire un petit plaisir. C'est à la fois tendre , poètique et misérable. Le personnage de la nièce est ausi énorme, elle mutile les poupées, fait des oeuvres d'art oniriques et macabres. Yolande Moreau joue aussi très bien ,et on découvre avec des flash backs intéressant comment son amour pour son gros Mammuth est né, c'est tendre et romantique et Depardieu est formidable , juste, tout en finesse ( ce qui est maintenant très rare) . Une galerie de portrait incroyable, pour un film plus tendre que "le Grand soir", plus poétique mais tout aussi révolté. C'est un cinéma jouissif, hors des sentiers battus , dans la grande tradition du cinéma libertaire des années 70. Un vrai souffle d'oxygène .
On avait oublié - honte à nous - après des décennies de rôles caricaturaux et faciles, de films sans grâce, d'apparitions publiques antipathiques, combien Gérard Depardieu était - est - un acteur sublime, lui qui fut dans sa jeunesse l'égal des plus grands. S'il n'y avait qu'une seule bonne chose à dire de "Mammuth", c'est qu'il nous rend l'immense, le génial acteur des années 70, de l'époque Duras, Blier, Téchiné, etc. La subtilité, la légèreté dont fait preuve Depardieu ici, pour donner vie à un personnage qui se prêtait pourtant à tous les excès, laissent tout simplement pantois ! On passera donc une heure et demi émerveillés devant la finesse bouleversante de chacun de ses gestes, de ses mots, et on oubliera d'autant plus facilement les (nombreuses) facettes déplaisantes du film : cette arrogance "arty" qui tire de road movie de Kevern et Delépine vers le bas, loin des modèles Wenders et Jarmusch, clairement évoqués ; cet humour "grolandien" qui en réjouit beaucoup mais me semble assez consternant de facilité ; ces excès de trivialité dépressive qui décrédibilisent nombre de thèmes pourtant pertinents (la dévalorisation du "travail bien fait", la haine de l'autre comme mode de communication systématique, la laideur du milieu urbain "moderne", et globalement la perte générale d'innocence, remplacée par un cynisme déplaisant...). Oui, on passera généreusement sur tout ce qui empêche "Mammuth" d'être du vrai, du grand Cinéma : merci, Monsieur Depardieu !
Pendant un long moment, je me suis dit que j'allais accorder deux étoiles. Mais j'ai fini par me raviser. Impossible pour moi d'être généreux. Pourtant, elle avait du chien cette histoire : celle d'un mec, fraîchement retraité qui enfourche sa bécane pour aller chercher les justificatifs lui manquant afin d'obtenir sa pension de retraite à taux plein. Mais assez rapidement, on se rend compte que tout ça n'a quasiment aucun intérêt. On parle d'humour acide ? Alors, j'accepte volontiers que quelqu'un prenne le temps de m'expliquer où il peut se nicher. Parce que moi, j'ai vu que dalle. En plus d'un intérêt quasi nul, d'un manque d'humour, il faut se taper tout le long des images tournées en super 8 provoquant une esthétique parfaitement dégueulasse. J'en viens même à me demander ce que notre Gégé national, Isabelle Adjani, Anna Mouglalis et Benoît Poelvoorde sont venus faire dans un truc pareil. Après « Saint-Amour » que je considère comme navet retentissant, voilà que je flingue ce « Mammuth », je dois être allergique au cinéma de Kervern et Delépine.
Après le jeux de massacre jouissif du grand capital dans « Louise Michel », les Kaurismaki français font cette fois dans la tendresse et l’humanisme, avec ce portrait de « looser » incapable de méchanceté, même quant on lui marche sur les bottes. Un « faible » comme diraient les Sarkozystes. Film drôle et touchant donc, avec toujours la même galerie de tronche : Philippe Nahon, Yolande Moreau, Siné, Benoît Poelvoodre et une nouvelle venue bien barjo, la révélation du film pour moi : Miss Ming.
Mammuth est moyennement réussi car affichant trop lourdement son "regardez comme les petites gens sont humains" et "regardez le Gégé comme vous ne l'avez jamais vu". Une fois cette réserve posée, c'est néanmoins un film qui se regarde avec plaisir car certaines scènes ou répliques valent le déplacement, car le personnage de l'amour de jeunesse est intéressant, car la nièce artiste est un vrai personnage surréaliste comme on en voit peu. Si on aime la farce on ne sera pas déçus car les répliques et gags bien lourds abondent. Si on aime l'humour un peu plus subtil on trouvera aussi son compte -par moments-. Au final, ce qui me gêne sans doute le plus c'est cette troupe de bobos tentant de nous faire croire qu'ils font partie de la "France d'en bas".
Mammuth est une comédie assez loufoque dans le style bien connu de Gustave Kervern et de Benoît Delépine. L'intrigue : Mammuth se retrouve à la retraite que certains trimestres n'ont pas pu être déclarés et doit du coup traverser le pays pour récupérer des justificatifs administratifs auprès de sociétés dans lesquelles il avait travaillé plusieurs décennies de cela. Ce micmac administratif est un prétexte pour rire de ce genre de situation ubuesque mais également pour rencontrer des personnages humains et touchant. Gérard Depardieu s'amuse dans ce rôle et son duo avec Yolande Moreau fait mouche. Quelques très bons seconds rôles (Benoît Poelvoorde ou Isabelle Adjani pour ne citer qu'eux). Une comédie humaine comme ne sait le faire que le duo Kervern – Delépine.
Après le jouissif Louise-Michel, le duo Délépine-Kervern revient avec un film plus émouvant, un film toujours profondément ancré dans le réel qui dit un nouveau gros «Fuck» au monde capitalo-sarkozyste dans lequel nous sommes tous contraints de vivre. Serge Pilardosse, jeune retraité de 60 ans doit partir à la recherche de ses points retraites manquants. Enfourchant sa vieille moto, Serge va retrouver ses anciens employeurs, mais aussi ses souvenirs et un peu plus encore. Emmené par le mastodonte Gérard Depardieu, le film propose une galerie de personnages complètement frappés. Yolande Moreau est encore une fois magnifique, drôle et poignante à la fois. Les deux stars sont accompagnées par une cohorte de seconds rôles gratinés, Benoît Poelvoorde en chercheur de pièces exécrable, Anna Mouglalis en vamp fatale et un peu salope, Bouli Lanners en patron libidineux et bien taré, le film fait aussi appel à la « star » Adjani dans une apparition à contre-emploi où elle est moins insupportable que l’on pouvait le craindre. Mais c’est surtout la jeune artiste autiste Miss Ming qui est une vraie révélation, celle qui va réveiller son gros « tonton pomme de terre », lui ouvrir les yeux, le toucher par sa poésie et sa grâce extra-terrestre. Un grand souffle de liberté coule sur cette œuvre différente et magnifique, le film met en avant ceux qui sont toujours relégués au dernier rang de la société, ceux qu’il ne faut pas voir, les gens différents qui ne font pas bien dans le tableau… Esthétiquement, le film est plongé dans une ambiance très 70’s qui lui colle parfaitement. Sa véritable force est d’être aussi drôle qu’émouvant, certaines scènes nous faisant d’abord rire (souvent jaune) avant de nous confronter à une réalité pas si amusante que ça et souvent terriblement effroyable (le pot de départ morose, l’homme qui appelle sa fille dans le resto routier…). Mammuth est donc un film très fort, drôle, romantique, émouvant et poétique beaucoup plus profond qu’une simple comédie.