Comédie dramatique sortie en 2010, signée Guillaume Canet -mais sans Guillaume Canet, ces "Petits mouchoirs" ont été étrillés par une bonne partie de la critique presse et spectateurs, quand le film se classait pourtant dans le peloton de tête du box-office de l'année, avec un très honorable 5 millions et demi d'entrées. Le bouche-à-oreille a donc parfaitement fonctionné. Alors ? Le public se serait-il à ce point égaré, ou les critiques sont-elles injustement sévères ? Toujours est-il que, pour ma part, et malgré quelques gros points négatifs, j'ai plutôt bien aimé. Disons le d'entrée : la palme du rôle inutile revient à Matthieu Chédid. Le chanteur n'apparaît que dans une seule scène, peu flatteuse, et de surcroît, mal jouée. Pour le reste, le choix des différentes personnalités qui composent cette bande d'amis s'avère bon pour que la dynamique de situations fonctionne. L'histoire est connue. La bande d'amis en question décide de maintenir ses vacances d'été entre potes au Cap-Ferret alors que l'un des leurs (Jean Dujardin), victime d'un accident de la route, se trouve en soins intensifs sur un lit d'hôpital. Profiter malgré tout, faire comme si, mettre un mouchoir sur cette petite voix intérieure qui reproche, l'étouffer pour ne pas se sentir coupable et risquer de se gâcher les vacances… Interprété par Joël Dupuch, Jean-Louis, l'ostréiculteur au grand cœur, remettra un peu d'ordre et d'humanité dans cette confusion de sentiments… Dommage que la scène finale -personnages éplorés, abondance de larmes et de nez qui coulent- soit si lourde dans la démonstration. Là, ce ne sont plus les petits mouchoirs qu'on veut nous faire sortir mais les draps de bain !! Je n'ai jamais trouvé Guillaume Canet maître dans sa direction d'acteurs. Une fois encore, il ne me convainc pas. Une bande de potes à la ville ne suffit pas à faire un film réussi sur une bande potes. La direction n'est pas assez serrée. On a l'impression que chacun part en roue libre. De fait, certains acteurs sont mauvais, notamment Laurent Laffitte, dans le rôle de l'amoureux benêt. Problème aussi avec Marion Cotillard. La caméra (tenue par le mari) s'attarde si lourdement sur ses grands yeux et sa moue boudeuse que la comédienne en fait le minimum. Interprète de Max (celui qui invite chaque année ses amis dans sa maison du Cap-Ferret), François Cluzet crève l'écran. Colérique, un brin névrosé, servi par une excellente Valérie Bonneton (qui joue sa femme) et d'excellents dialogues, il est de toutes les meilleures scènes du film !!