On dit de ce film qu’il est parfaitement écrit et maîtrisé par Guillaume Canet. On dit que malgré sa durée (2h35) il n’a pas de temps morts ni de longueurs. On dit que les acteurs sont tous épatants. On dit qu’il est par moment très drôle et à d’autre moment proprement bouleversant. On dit beaucoup de choses sur ce film qui marche très fort. Et bien, je vais vous dire, de mon point de vue, tout ce qu’on dit sur le dernier film de Guillaume Canet est absolument vrai ! C’est un film qui vous embarque dés la première scène (saisissante !) pour ne plus vous lâcher. En alternant des scènes de comédie pure (et très drôles !) et des scènes intimistes pleine de retenue, Guillaume Canet traite l’air de rien de sujets essentiels : la sincérité, l’amitié, l’honnêteté et de leurs inévitables pendants : le mensonge, l’égoïsme, la lâcheté. Car ces potes en apparence très soudés sont pétris de contradictions, très centrés sur leur petit nombril et leurs frustrations, leur rapport à l’argent, empêtrés dans leur problèmes au point d’en perdre de vue l’essentiel. Et au-delà des clichés sur « les états d’âmes des bobos parisiens » qu’on peut lire ici ou là sous la plume de quelques aigris, ça devrait parler à tout le monde. Au bout du compte, tout bien considéré, ces personnages sur l’écran, c’est nous. Tous les acteurs sont formidables, sans exception. Mais pour la forme j’adresse deux petites mentions spéciales, la première à François Cluzet en maniaque colérique (à la fois drôle et pathétique) et la seconde à Gilles Lelouche. J’aime beaucoup cet acteur, je ne comprends pas que le cinéma français ne lui propose que des seconds rôles. Guillaume Canet se fait plaisir en invitant deux guest stars issues du monde de la musique : Matthieu Chédid et Maxim Nucci. Pas sur que ce soit la meilleure idée qu’il ait eu, à côté des tous ces acteurs formidables, leur « limites » apparaissent assez cruellement ! Je veux quand même, au milieu de toutes ces louanges glisser un léger bémol sur la fin du film. Alors, autant le dire tout de suite, moi, la fin, je ne l’avais pas senti venir. Comme les personnages du film, trop focalisée sur les petits travers et les problèmes d’untel et untel, j’en avais oublié l’essentiel, comme quoi le scénario fonctionne parfaitement ! Du coup, j’ai pris la fin du film « en pleine poire » et j’ai vécu toutes les scènes de la fin comme un supplice, trop longues, trop pénibles, trop dures ! Le film m’a suivi au sortir de la salle, il m’a suivi dans la rue jusqu’à chez moi et je crois qu’il me suit encore… Je prends le pari que tous ceux qui le verront auront bien du mal à s’en défaire, c’est aussi ça, la marque des grands films !