On est en pleine comédie dramatique, dont l’objectif est de mobiliser en faisant à la fois rire et pleurer, équilibre ô combien difficile à trouver, surtout quand on part au feu chaussé d’aussi gros sabots. Malgré tout, la partie « comédie » est assez réussie, surtout grâce à une modestie des personnages et un casting d’enfer. Chacun trimballe un stéréotype pas très fin, mais efficace : le psychorigide, l’ado attardé, la hippie humanitaire, le coureur de jupons. Et cela fonctionne bien, il faut dire que c’est pratique quand ses potes s’appellent François Cluzet, Gilles Lelouche et Marion Cottilard. Bon camardes, ils passent les plats avec tout leur talent et leur métier et, grâce à des dialogues percutants et un certain talent pour créer des petites scènes décalées, l’ensemble est plutôt plaisant. On rit beaucoup et on rit souvent, ce qui n’est déjà pas mal. Cerise sur le gâteau, Benoit Magimel parvient à être juste et touchant dans un rôle assez « sérieux » et donne au film une agréable touche grave et décalée .
Malheureusement, Canet se sait pas s’arrêter à sa comédie sympathique et légère et s’oblige à être sérieux, à travers le fantôme de l’accidenté qui poursuit chacun des personnages, et des problèmes existentiels que chacun semble se poser, entre les névroses, les hésitations, les échecs amoureux ou l’incapacité de grandir. Le film s’avère alors incroyablement statique, incapable de traiter correctement à la fois la comédie et les drames. A force de tirer jusqu’à la dernière goutte chaque situation, Canet scénariste oublie de bouger, d’évoluer, d’emmener son film quelque part. Les personnages sont tels qu’ils sont et ne bougent pas d’un iota, et cela pendant les très longues 2 heures 34 du film..
Critique complète : http://dh84.over-blog.com/article-les-petits-mouchoirs-59397123.html