Les producteurs de film ne savent plus quoi inventés, parfois ils ont de très bonnes idées, si on repense à Pirates des Caraïbes qui vient à la base d'une attraction. Pourtant on se demande encore ce qui a bien pu leur passer pour adapter au cinéma la bataille navale, le jeu avec les petits pions qu'on plante dans les bâtons en plastique et durant lequel on crie « couché coulés ». Mais en regardant ce film, on n'a qu'une envie c'est de se dire: maudite sois-tu, idée préconçue, maudit soit aux détracteurs ! Car Battleship, dans les limites imposées par son statut de gros blockbuster, n’est pas sans une certaine saveur...
Bien évidemment il est loin le temps où dans ce genre de film on voyait les américains combattre d'autres pays. Ce temps est révolu, maintenant on s'attaque à beaucoup plus gros, les extra-terrestres.
Il faut bien dire qu’en termes d’astuce et de grand intérêt, c’est hélas à peu près tout ce qu’on a à se mettre sous la dent : tout le reste, du début du film (qui met d'ailleurs longtemps à démarrer) jusqu’à la façon dont la bataille navale elle est incluse dans le film (la scène ne durera que quelques minutes, c'est très peu sur un film de plus de 2 heures) en passant par le héros benêt évidemment amoureux du big-boss jusqu’aux tours de passe-passe scénaristiques navrants dont on préférera ne pas relever, tout respire une grande stupidité navrante (on comprend aussi mieux pourquoi le film s'est vautré). La grande force de Battleship est d’être un film geek pleinement assumé (voir trop par moment) qui aurait dû de se contenter de cela durant tout le reste du film, Battleship était pensé pour rentrer dans les cases d'un blockbuster, hélas il est passé à travers.
En fait, tout l'intérêt du film est de voir une baston, navale. La mise en image de ce film est aussi répugnante, elle rejoint la mise en son : brutale, assommante, elle ne vise qu’à renforcer le côté écrasant, massif du film et montrer durant tous les plans du film la quantité d'effets spéciaux utilisés. Pour ce qui est du scénario, celui-ci a quelques difficultés à faire le lien entre les morceaux de bravoure, produisant un film au rythme disparate dont on connait la fin tragique dès les premières minutes.
Et pourtant... Il faut croire que Battleship a réussi à cibler son public en reliant, dans ses bandes annonces, le film à la saga des Transformers (c’est d’ailleurs totalement assumés par le studio). Le public cible est le même (et assumé) mais, miraculeusement, l’absence du brutal Michael Bay semble ici éviter au film la lourdeur de la saga des robots géants. Débarrassé des tics démesurés de Michael Bay, le film a pour seules caractéristiques des intentions idiotes mais sympathiques et assumées, assorties d’un humour adolescent crétin qui pourra faire passer pur certains un bon moment en regardant ce film.