Voici un excellent film que ce "We need to talk about kevin". Passé le 1er 1/4 d'heure difficile à suivre tant les flash back sont nombreux et la mise en scène volontairement déroutante, on se retrouve aspiré dans le tourbillon infernal et mortiphère de la relation toxique qui se noue et qui évolue au fil des années entre cette mère et son fils... Le film, qui commence comme un drame social sur fond d'ambivalence de sentiments de Tilda Swinton à l'endroit d'un fils qui est aussi un monstre, le désarroi aussi indicible qu'inaudible des familles de meurtriers, la complexité des relations qui se nouent au sein d'une famille, avec ses fêlures, ses failles, ses manques... et il se mue petit à petit en véritable thriller tant on est happé par la volonté d'une femme qui a tout perdu de savoir ce qui s'est passé, et pourquoi cela s'est passé. A noter les interprétations magistrales d'une Tilda Swinton toujours aussi juste et vraie, et la découverte d'Ezra Miller dans le rôle de Kevin adolescent, impressionnant de par son interprétation glaçante du rôle... En bref, un film magistral, à voir de toute urgence si ce n'est déjà fait..
ce film est incompréhensible avec un scénario très brouillon on ne comprend rien le film mais beaucoup de temps à ce mètre en route et c'est extrèmement moue c'est d'un ennuie redoutable
"We need to talk about Kevin" est l'un de ces films qui prend aux tripes,et dont on se souvient longtemps après la projection.Et pourtant,il prend racine sur le terrain archi-défriché de la confrontation mère/fils,de l'enfant maléfique,et de la déliquescence familiale.Oui,mais Lynne ramsey fait exploser la moindre convention.Elle destructure tant la narration de son film,qu'elle prend le risque de le rendre trop opaque,trop conceptuel,donc vain.L'écueil est évité de justesse,car elle met la pédale douce sur les flash-backs au bout du premier tiers.Son autre façon de se démarquer,c'est de métaphoriser cette relation infernelle et l'inévitable dénouement,par l'omniprésence de la couleur rouge,et par des expérimentations visuelles et sonores troublantes(gros plans sur des bouches en train de mâcher,musique paradoxalement enjouée).Tilda Swinton,encore une fois,extraordinaire,pour retranscrire les femmes en perdition morale trouve un alter-ego fulgurant avec le jeune Ezra Miller,18 ans,au charisme raffiné et diabolique.les références à "La malédiction" ne sont d'ailleurs pas cachées.On s'interroge donc sur la source du mal.Kevin agit-il ainsi par désoeuvrement,par manipluation,parce qu'il pense que sa mère ne l'aime pas,ou à l'inverse qu'ils ont une connexion inaltérable?Le film ne donne pas la réponse,et c'est tant mieux car il n'en est que plus déconcertant et malaisant.
Un film d’une violence et d’une cruauté extrème. Le scénario est assez original, voir décalé. Cette mère qui essaye de comprendre la méchanceté gratuite, violente, « inhumaine » de son fils. Pourquoi en veut-il à sa sœur ? jusqu’à lui faire mal physiquement, pourquoi ce sadisme, envers lui et envers sa famille. Les acteurs sont excellents, mais le film met souvent mal à l’aise. On est pas sûr de bien comprendre ce qui se passe, ou tout du moins de la cohérence de la démonstration. C’est très bien filmé, au couteau, sobre et apuré, c’est du beau cinéma. Mais le thème très sulfureux, nuit parfois au film. Ne s’approche- t-on pas d’une violence gratuite ? d’un film Gore intellectualisé. Un film rare mais compliqué.
Grande déception. Tilda Swinton, en premier qui fait de son mieux pour être dans son rôle cantonnée dans celui de la mère paumée et de femme bafouée et ne donne rien de la grande actrice qu’elle est ! À qui la faute ? http://cinealain.over-blog.com/article-we-need-to-talk-about-kevin-85240092.html
avec un parti-pris de déconstruction dramaturgique, la réalisatrice contraint le spectateur à se faire piéger dans un étau dominé de rouge, sans respiration et souvent manichéen. Car les protagonistes sont exacerbés dans leurs personnalités qui manque cruellement de subtilité. La mère est TRES dépressive et TRES culpabilisée, le fils est TRES méchant et TRES déséquilibré, le père est TRES irresponsable et l'entourage général est TRES hostile. ce 'très" finit donc par faire "trop", et passe à côté de questions naturelles comme le fait qu'à aucun moment l'idée d'un suivi psychologique n'est évoqué. Les acteurs sont tous impeccables, mais la place au questionnement et à la réflexion du spectateur est bien mince devant autant de démonstration.
Une mise en scène stylisée et une atmosphère angoissante de bout en bout. La première demi-heure n'est pas très passionnante mais une fois passée, j'ai accroché et je suis rentrée dans l'intrigue. Le genre de film qu'on aime ou qu'on n'aime pas.
C'est dans un feu d'artifices de couleurs tape-à-l'oeils et dans un décor d'Amérique que l'écossaise Lynne Ramsay signe un film... britannique. Loin des radiographies mornes mais essentielles de tant de cinéastes des contrées anglaises, la cinéaste brode ici un film-objet puissant sur la thématique si rebattue de la relation mère-fils. Point d'Oedipe malsain ici, juste une mère dépitée qui se plonge dans ses souvenirs pour essayer de comprendre pourquoi (pourquoi quoi, se dit le spectateur). Le montage, d'une inventivité déstabilisante, détruit toute linéarité au hachoir avec une esbroufe pourtant irréprochable de maîtrise. De l'enfermement du bébé jusqu'à la tuerie de l'adolescent en passant par l'audace intriguante du petit garçon, tout chez Kevin amène à un malaise de cinéma et rend palpable l'angoisse d'une mère bouche bée face au drame, et le montage de rendre brillamment la mécanique criminelle de l'enfant. Tilda Swinton, impériale d'effacement et de fatigue, le visage troué d'exaspération et de désespoir, porte le personnage de la mère avec une droiture et une rigueur de comédienne plutôt radicale et qui se développe dans la dé-chronologie du film. Loin de la psychologie familiale, Lynne Ramsay espère capturer le fils pour le comprendre, de sa naissance à son emprisonnement. La sensation maternelle est rendue aussi à l'écran, avec grande rudesse par le jeu de Swinton et son air d'avoir accouché d'un monstre au magnétisme aussi angélique qu'infernal. La fonctionnalité et la bonhomie du père est peut-être trop caricaturale dans le récit mais c'est pour mieux faire naître la cruauté et l'incompréhension finale que Ramsay (adaptant Lionel Shriver) laisse l'indice d'une famille naïve et heureuse par certains côtés. Sa mise en scène, elle, ose le tout pour le tout, dans l'allusion la plus insistante. Rien n'est montré mais, paradoxalement, tout semble plus puissant que la réalité tant la cinéaste rabâche ses idées visuelles pour ne plus nous lâcher, qu'il s'agisse d'une utilisation abondante du rouge (à presque chaque plan!) pour pallier l'absence de sang à l'écran, ou l'effet de cauchemar éveillé qui ressort de nombreuses séquences, parfois tournées comme des essais fantastiques ou d'épouvante. L'influence de l'objet sur la mise en scène est parfois trop appuyée et c'est pour cela que le film tourne court en plein milieu, mais c'est aussi une preuve d'audace et de singularité remarquable qui sait servir le film avec une efficacité nouvelle et anti-mélodramatique. Lynne Ramsay est définitivement douée pour mettre à mal le cocon intérieur des êtres humains, filmant ici l'essence du Mal dans ses formes les plus innocentes - mais déjà présentes. L'enfant, à tout âge, semble avoir été cerné par l'esprit fasciné de Lynne Ramsay face à son sujet, tout comme l'enfant face à sa mère, objet ultime d'une quête de différence et de violence qui n'aboutira qu'à l'étreinte surprenante des deux dans le décor gris d'une prison. Audace morale, précipitation des effets, montage démonté, opposition des styles, "We need to talk about Kevin" semble finalement être un cinéma multi-genre au sein d'un drame de cinéma ordinaire.
Présenté à Cannes ( CO 2011), " WE need to talk about Kevin" est à ce jour le troisième opus sur les quatre mis en scène par la réalisatrice Linne Ramsay.
Le scénario touche à un tabou. Le déclic ( pourtant bien réel) d'attachement qui ne se produit pas à l'accouchement entre une mère et son enfant, avec les conséquences que cet état de fait aura pour son enfant.
Kevin va devoir grandir avec des parents incompétents. Non pas maltraitant physiquement avec leur fils, mais incapables de se positionner au plan psychologique, de manière adéquate vis à vis de lui.
Le père adopte l'attitude du copain, refuse de voir la réalité et surtout de se remettre en cause. La mère est trop distante, n'arrive pas à adopter des gestes simples, réconfortant, des gens d'amour véritables à l'endroit de son fils.
Pourquoi cette mère ne ressent elle pas ce déclic avec son enfant ? la réponse est sans doute dans sa propre histoire qui ne sera pas montrée à l'écran.
Tilda Wilson est en adéquation avec son personnage, interprété avec subtilité, dans le rôle central qu'elle occupe dans ce film.
La thématique trouve une résonance avec celle de " vipère au poing" ou avec ce titre formidable de Claude Miller " je suis heureux que ma mère soit vivante".
Film introspectif dont le ton frise parfois avec le thriller et remet en cause l'idée de l'instinct maternel. Concept théorique qui ne correspond malheureusement à rien de réel. Les enfants concernés par le sujet en savent quelque chose.
A la sortie du film je ne savais pas vraiment si j'avais aimé ou non le film. Disons que je savais que ça ne m'avait pas déplu, mais qu'est-ce que j'en avais pensé vraiment ? Difficile à dire. Difficile encore aujourd'hui. Et c'est aussi ça la force de We need to tak about Kevin, c'est que finalement il laisse une sorte de trouble sur le spectateur. Bon, dans ce que j'ai aimé en tout cas c'est les choix de montages, que certains trouveront abusifs par certains moments tellement ils sont lourds en symbolique, mais en même temps - certes, c'est vrai -, le choix de cette narration me semble plus intéressante dans ce film qu'une narration chronologique. Et puis y a quand même des scènes très fortes dans le film. Même si, parfois, il est vrai, le film s'égare un peu et a tendance à tourner un peu en rond.
We need to talk about Kevin est une oeuvre froide et austère qui n'est pas sans rappeler les ambiances glaciales des films de Haneke (on pense par moments à Benny's video et Funny Games), mais malgré un sujet fort et passionnant (les rapports complexes entre une mère et son fils psycopathe), le film a tendance à en faire trop. Le caractère symbolique trop présent (la couleur rouge qui apparait tout le temps de la feria jusqu'à la confiture de fraise) est rapidement trop tape à 'loeil, quand au portrait du film , il manque cruellement de finesse (on a l'impression d'avoir à faire, pa moments, à un remake de Damien, la malédiction). Mais, malgré ces défauts, le film réussit à distiller le trouble, notamment au travers de quelques scènes époustoufflantes (la soirée d'Halloween, la découverte des corps morts du mari et de la fillette). Tilda Swinton, incroyable, donne corps à ce personnage de femme complexe et ambigüe. Sa prestation vaut à elle seule le détour. Si on peut regretter un traitement trop éclaté pour convaincre pleinement, le début du film angoissant et mystérieux rattrappe une suite parfois un rien consensuel. Bref, un film intéressant et mis en scène avec sophistication mais qui manque de véritables enjeux dans le traitement de la psychologie de ses personnages. Le parti pris de froideur a parfois ses limites surtout quand il met en relief des situations parfois assez clichées (la scène du restaurant entre la mère et le fils, peu convaincante) mais l'ensemble est assez curieux et intéressant pour s'y laisser prendre.
We Need to Talk About Kevin est un drame qui glace le sang mais qui montre aussi les effets négatifs du prozac. Ce film cruel et féroce raconte l'histoire des rapports entre une mère et son fils qui a vraiment en lui haine et méchanceté. Ce film psychologique noir, intense et méchant vous prend aux trippes...
Miné par une mise en scène à la prétention sans borne, We need to talk about Kevin (pouviez pas trouver plus long comme titre?) est grosso modo la version hardcore d'un épisode de Pascal le grand frère, dans lequel l'éducateur télégénique finirait criblé de flèches au même titre que le reste de la famille!
Pourvu d'une approche visuelle inutilement alambiquée de la réalisatrice persuadée de distiller du génie à tout va, le film ennuie plus qu'il ne choque avec cette vision hyper réductrice de la famille engendrant un mass murderer, sans que jamais il ne soit question d'aborder véritablement le fond, noyé dans une forme à la rhétorique simpliste et esthétiquement agressive (la symbolique pompeuse du rouge) éludant par là même toute crédibilité quand aux destinés strictement cinématographique de personnages ressemblant plus à des lignes de scripts qu'à des êtres sensibles bien réels (toutes les scènes se déroulant après le drame
Ainsi donc, le film de Lynne Ramsay ressemble à une déclinaison mal assumée d'un Damien la Malédiction (l'élément fantastique en moins) ou l'histoire d'une famille somme toute ordinaire engendrant malgré elle une figure diabolique (plus suppôt de Zitoire que suppôt de Satan vu comme on se fait chier!), que ni la passivité du père, ni l'hypocrisie de la mère ne peuvent justifier réellement, le tout emballé dans un format ne répondant qu'aux impératifs narratifs (n'oublions pas que le Kevin en question, en vérité un petit bourgeois littéralement "mal élevé", saurait difficilement continuer dans sa posture de petit capricieux après avoir découvert les joies de la prison!) ne fournissant au final qu'une réflexion minimaliste (et donc inutile) d'une problématique moderne hélas bien réelle.
Et dire qu'avec quelques paires de baffes, tout ça aurait pu être évité!
Comprendre et questionner sur l'origine du mal et sa mise en oeuvre à travers une tuerie froide et calculée voilà un beau challenge relevé avec une certaine réussite par Ramsay. La réalisation avec ses allers-retours présent/futur peut déstabiliser mais reste important pour tenter de comprendre. Le tout portée par la magnifique et talentueuse Tilda Swinston. A voir.