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Acidus
736 abonnés
3 720 critiques
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4,5
Publiée le 5 novembre 2015
"We need to talk about Kevin" part d'un concept peu crédible qui donnerait raison à cette théorie fumeuse du "criminel-né" de Cesare Lombroso. C'est soit cela, soit le film est un remake non assumé de "The Omen" (1976) et Kevin serait alors le fils du diable. Dans tous les cas, la base de l'histoire est dur à assimiler. Mais, ma foi, le reste est tellement réussi que l'on oublie vite cette exagération. La cinéaste Lynne Ramsay manie formidablement bien la caméra et nous propose une mise en scène sublime, visuellement intelligente et belle (avec toute la symbolique autour du rouge par exemple), avec des cadrages au poil auxquels se superpose une très bonne BO. Mais cela ne serait rien sans l'ambiance dérangeante, cette tension et cette sensation pesante de malaise qui sont omniprésentes. A cela s'ajoute une touche mystèrieuse puisque les problèmes passés et présents se dévoilent petit à petit mais laisse néanmoins le spectateur se questionner. Du grand art !!!!
Cet arty show se regarde beaucoup trop le nombril. Mâdame a décidé de faire un film esthétique et artistique, qui prend son temps et qui avance sur 2 plans parallèles. Les explications avancées pour justifier la création d'un monstre sont banales : mère non aimante, jeux videos... Jusque là, ça s'annonce mal. Néanmoins, le résultat peut avoir quelques bons côtés : Tilda, le malaise très bien construit (on se sent mal tout le long, et pas simplement parce que c'est interminable), de la musique bien choisie... Et finalement, encore une preuve qu'être (encore) en vie est parfois la pire chose qui puisse nous arriver.
Lynne Ramsay confine à son cinéma une note viscérale intense, presque dérangeante. Elle réussit à poser un regard critique sur une société américaine, loin des habituels clichés critiques et déposés post-« Elephant » de Gus Van Sant. Sa mise en scène s’approprie les abîmes de l’âme humaine et du mal qui peut l’habiter parfois. On oscille donc dans une réalisation pleine d’innovation et d’introspection sensorielle, cette mise en scène donne en outre un aspect tangent à l’œuvre qui selon certains pourront faire naître un malaise. Pour ceux qui en sortiront indemnes alors une intense expérience cinématographique aura été mise en œuvre. http://requiemovies.over-blog.com/
Pour ceux qui aiment les drames, ils seront servis avec cette histoire emprunte de violence, de cruauté, plutôt légères mais très proches de la réalité et c'est ce qui rend ce film bon. Tilda Swinton le porte sur ses épaules et nous gratifie d'une performance excellente, comme le reste de la distribution d'ailleurs. Cependant, je ne peux pas taire les moments d'ennui parsemés ici ou là et qui déconcentrent pas mal. De plus, le fait qu'il faille attendre la fin pour connaître la raison du drame est destabilisant je trouve et n'évite pas les creux et les baisses de rythme !!
Avoir un enfant c'est un grand bonheur. Mais lorsque ça ne l'est pas ? Et que la pression sociale vous dicte l'attitude à avoir ? Comment réagir par la suite lorsque son enfant se complet dans la cruauté ? Peu de films abordent cette problématique taboue. Lynne Ramsay s'y confronte et appui son propos sur la performance de Tilda Swinton qui a un rôle ingrat mais incroyablement riche. Elle s'en sort de façon prodigieuse, entre attitude glaciale et douleur intériorisée. Le propos se révèle un peu court (un enfant mal-aimé se transforme en psychopathe), mais il donne des pistes passionnantes. Le film est froid, désagréable parfois, mais fascinant.
Eva a mis sa vie professionnelle et ses ambitions personnelles entre parenthèses pour donner naissance à Kevin. La communication entre mère et fils s’avère d’emblée très compliquée. A l’aube de ses 16 ans, il commet l’irréparable. Eva s’interroge alors sur sa responsabilité. En se remémorant les étapes de sa vie avant et avec Kevin, elle tente de comprendre ce qu’elle aurait pu ou peut-être dû faire. Le film est angoissant mais je n'ai pas réussi à le trouver complètement malsain et du coup, je trouve que Lynne Ramsay rate quelque peu son coup. La scène d'introduction est incompréhensible et assez laide visuellement mais dès que le récit démarre, on est assez vite happé même si l'on regrette de ne pas suffoquer plus. Quant aux acteurs, ils sont formidables : Tilda Swinton est incroyable de justesse et le jeune Ezra Miller absolument terrifiant et déjà au panthéon des méchants les plus marquants de l'Histoire du cinéma. Petite déception tout de même mais le film est intéressant.
C'est excellent! Véritable vignette clinique d'une destruction mutuelle, d'une relation mère-enfant placée sous le signe de l'absence d'amour, le film met à mal - à juste titre- l'idée "d'instinct maternel"..Tout amour maternel est à construire, c'est un amour "en plus" comme l'a si bien écrit Elisabeth Badinter, et l'on voit ici les souffrances qu'entraîne son absence. Le film est construit selon la vison de la mère et de ses souvenirs qui se mêlent au présent, dont on comprend rapidement qu'il est tragique. Tilda Swinton est impressionnante de subtilité, de fragilité et de haine assemblées , Ezra Miller, en Kevin adolescent, est glaçant de détermination désespérée.Deux êtres qui voudraient s'aimer, mais ne le pourront pas.Tilda Swinton excelle à rendre son personnage borderline,violent, malgré tout attachant. On pense à Haneke ,pour la réflexion sur l'éducation, le rapport à la violence, pour la cruauté des dialogues entre la mère et le fils - « Maman était heureuse avant que Kevin arrive, tu le sais » Du désamour maternel à la haine filiale, le film dérange, car il renvoie à la haine du parent envers son enfant, quand celui-ci déçoit en lui ses désirs inconscients de "réparation" narcissique ..renvoie aux mythes, à l'abandon parental ( cf Le Petit Poucet) à la dévoration possible - Saturne dévorant ses enfants - à la violence familiale. (Montre bien également la différence d'attitude maternelle avec un autre enfant) Le trouble que provoque "We need to talk about Kevin" dure longtemps après la projection, à l'image d'un film comme "La pianiste". Il se trouve que le hasard des sorties propose trois films sur la question du sentiment maternel, celui-ci donc, "Un heureux évènement"- qui bat en brèche aussi quelques idées reçues me semble-t-il, et "La brindille", où il est question d'accouchement sous X. à propos de ce film , j'ai lu que c'était le portrait d'un" enfant effrayant"..Or la mère ne l'est pas moins ! A voir.
Un thriller machiavélique terrifiant qui offre un sérieux coup de massue, le film est à la fois déroutant, terrifiant, dur, tout y est pour conforter ce point, une mise en scène froide, une T.Swinton qui rappelle Shelley Duval dans Shining, bref effroyable, Kevin nous hantera un petit bout de temps.
We Need to Talk about Kevin est avant tout un film boursouflé, prétentieux, clicheteux, appuyé dans ses poncifs et métaphores, des personnages qui n'existent pas (sauf la mère jouée avec pudeur par la remarquable Tilda Swinton) au scénario plus malin qu'intelligent et à la mise en scène artificielle. Le film donne pourtant à voir des sous thèmes forts intéressants intégrés dans la relation mère-fils dont le problème de la psychiatrie, de la complicité où de l'éducation. Aucune explication réelle et pertinente n'est apportée sur la monstruosité de l'enfant mais bon peu importe, la réalisatrice échoue là aussi. La crédibilité est absente comme le père certes. Seule une visite à un ORL est prévue... D'autres films ont bien mieux montré, avec plus de subtilité les troubles de la relation filiale (voir Shining, Psychose, J'ai tué ma mère, Les arnaqueurs). Le pire est l'utilisation de ces images racoleuses sursaturées d'un rouge redondant. Toutes les scènes sont empreintes de prévisibilité. Dès le rêve en incipit où des personnages baignent dans un océan de sauces tomates. Le rouge couleur de la violence de l'agressivité, prévisible. Les oeufs cassés renvoient à l'échec de la mise au monde. L'oeil crevé de la petite soeur suivi du litchi mangé par le fils tueur est à fuir. Le montage n'est qu'une idée facile et déjà vu. Une seule belle scène, celle des cadavres dans le jardin la nuit, voir Melancholia et une réplique de Kevin : "Le concept c'est moi", idée non développée. La réconciliation ultime est un acte pitoyable. Un film raté sauvé par une actrice superbe.Le film baigne dans une sauce tomate sans les nouilles : les cinéphiles !
Un peu long, mais quel coup de maître au niveau psychologique. A part ça, le film est très curieux, et on s'ennuie un peu. Dommage, mais le film n'est pas trop impersonnelle, et on sent cette indépendance dans ce film. We need to talk about kevin s'inscrit comme un film, soulignant les gros problèmes relationnels entre la mère et son fils. A vrai dire, cette histoire est dure, voire choquante. Mais, un film satisfaisant.
Voilà un film hyper intéressant, avec un sujet assez effrayant, c'est à dire avoir un enfant machiavélique, qui détruit tout autour de lui, et le sujet qui va avec, est-ce que l'enfant est comme ça dès le départ (ce que laisse supposer le film), où est-il comme ça par son éducation et le cheminement de sa vie? Les acteurs sont excellents, et le film est très beau, mais j'ai trouvé la réalisation complexe, et j'ai parfois eu du mal à suivre, notamment au début. Un bon film tout de même.
Sans être transcendant, le film touche en plein coeur par son âpreté et sa construction atypique. Les acteurs sont réellement bons, mais il semblerait que de nombreux pans du livre aient été oubliés. On ressort de cette expérience cinématographique avec un sentiment mitigé, entre réussite et oeuvre inachevée.
Film très intéressant sur le non désir d'enfant chez la femme et sur la relation mère/enfant. Je conseille à tous le livre, truffé de passages, malheureusement retirés du film, qui donnent encore plus de relief sur la relation d’Éva à son fils et à sa maternité.
Son montage mixant la chronologie des événement permet de comprendre rapidement la finalité de la situation... A cela j'y ai vu points positifs et points négatifs : - on prête particulièrement attention aux comportements du personnage de Kevin qui est merveilleusement interprété - une tension angoissante et même effrayante habite le film - le rythme peu soutenu, et l'intrigue vite résolue donne parfois quelques longueurs... Mais attention, on a beau avoir le sentiment de comprendre comment tout ça va finir, la surprise n'en reste pas moindre! J'ai fini déstabilisé et conquis...
Bouleversant, dérangeant, intelligent, terrifiant, fascinant... "We Need to Talk About Kevin" ne peut laisser indifférent ! La réalisation est parfaite et le jeu des acteurs est époustouflant (Tilda Swinton réalise une véritable prouesse). Que l'on aime ou pas cette réalisation une chose est certaine : on ne l'oublie pas.