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    We Need to Talk About Kevin
    Note moyenne
    4,0
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    414 critiques spectateurs

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    Xyrons
    Xyrons

    688 abonnés 3 360 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 7 décembre 2011
    We Need to Talk About Kevin est un beau drame qui peut nous permettre de nous poser des questions.

    Jusqu’à quel point une mère peut aimer son fils, quand celui-ci commet des actions terribles. Une chose est certaine, le sujet du film est intéressant. Le scénario est travaillé, il y a de très bons dialogues et la relation entre la mère et le fils est bien exploitée. Néanmoins, le film est peut être un peu trop longuet à cause de scènes inutiles.
    J’ai beaucoup apprécié la mise en scène de Lynne Ramsay. Il réussit à créer une ambiance particulière et sa direction d’acteurs est efficace.
    Tilda Swinton est très convaincante dans son interprétation et j’irais même jusqu’à dire qu’elle est époustouflante. C’est un rôle que l’on retiendra dans sa carrière. Ezra Miller est également très juste dans son jeu et le jeune Jasper Newell est étonnamment convaincant. Compte tenu de son jeune âge, c’est impressionnant.

    Bref, c’est un film dérangeant, mais il vaut le déplacement.
    http://xyrons-mesnotes.over-blog.com/
    Jean-philippe N.
    Jean-philippe N.

    109 abonnés 925 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 1 octobre 2014
    Montrer du malsain juste pour faire du malsain est un postulat que je ne cautionne pas. En tout état de cause, il y a de meilleures façons de procéder...
    Pascal I
    Pascal I

    777 abonnés 4 137 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 4 février 2012
    Je fais parti de l'ultra minorité de ceux qui n'ont pas aimé, mais pas du tout la présentation du thème faite comme cela. Egalement, les multiples incohérences totalement invraisemblables (j'en rajoute) qui ponctuent et anéantissent le déroulé : spoiler: pourquoi rester dans la même ville où le drame a eu lieu , Impossible mais totalement impossible que le père passe à travers et ne vois rien ! Aucun signales d'alarme par la mère (service sociaux, amis ...) ! Aucun instinct de dire non alors qu'elle se doit e protéger sa fille et cela sur plusieurs années ! Bref, on se retrouve bien dans une fiction à l'Américaine romancée
    . De plus, cette relation voulu "exclusive" avec sa mère penche doucement vers du délire psychique et s'éloigne énormément du contexte primaire ! Encore une incohérence magistrale ! Le choix des flash-back incessants enlèvent jusqu'à plus soif l'effet dramatique laissant se dévoiler un psycho dès sa naissance qu'une mère n'a pas sut gérer. Alors à parler de responsabilité d'éducation, ce n'est plus un fossé, c'est un océan très maladroit. Interprétation assez mauvaises et longueurs de scènes soporifiques avec des silences qui n'évoquent rien du tout si l'on prends tout cela ! Une fiction bien mauvaise ! 1/5 et je suis gentil !!! A fuir !!!
     Kurosawa
    Kurosawa

    591 abonnés 1 509 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 27 mai 2018
    Précédé d'une réputation sulfureuse, "We need to talk about Kevin" n'a en réalité pas grand chose du film-choc. En ne voulant surtout pas qu'on oublie qu'elle "met en scène", Lynne Ramsay signe un film d'une lourdeur peu commune en caricaturant ses personnages et en mettant en place une narration dont la non-linéarité reste un mystère tant elle est inopérante sur le plan dramaturgique. Construit comme une tragédie – le fils est maudit et se voit destiné à massacrer tout le monde – le film fait succéder des scènes d'une banalité sans nom qui n'ont pour fonction que de surligner la détestation entre une mère et son fils. Mais le véritable intérêt du film, et que Ramsay ne comprend pas puisqu'elle ne le traite pas, c'est l'amour inconditionnel d'une mère pour son fils psychopathe : ces deux êtres se détestent mais ne peuvent se quitter. Mettre en scène ce problème, qui ne reste qu'en surface, aurait créé un trouble ambigu qui aurait peut-être pu écraser la démonstration à l'oeuvre : que ce soit l'écriture des situations, l'interprétation ou certains effets de mise en scène, tout est appuyé et signale l'absence totale de distance de la cinéaste avec ce qu'elle filme. "We need to talk about Kevin" est un film qui fait beaucoup de bruit mais dont la fureur autiste ne porte aucun écho extérieur.
    tixou0
    tixou0

    709 abonnés 2 003 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 29 septembre 2011
    L'histoire (portraits croisés de Kevin, ado effrayant quelque part entre une version corrigée - parce qu’il est supérieurement intelligent, lui - du "criminel né" cher à Lombroso et le Damien Thorn de "La Malédiction", et d'Eva son exceptionnelle génitrice) vaut ce qu'elle vaut, mais le traitement (tissage subtil fait de moments de vie, travail sur les couleurs - symboles, ponctuation et éclairage...) qu'en réussit la Britannique Lynne Ramsay en fait quelque chose de grandiosement différent. Rien de didactique ou de pesant, juste la vision d'un enfer maternel : fascinant. Tilda Swinton : qui d'autre à la réflexion aurait pu habiter ce rôle écrasant - elle est époustouflante. Et, tenant l'autre partie du couple mère/enfant, Ezra Miller est tout aussi REMARQUABLE. J’aurais pour ma part volontiers donné à ces deux-là les prix d’interprétation au dernier Cannes. Plongez sans réserve dans la tourmente de cet amour-monstre et conséquences.
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 12 novembre 2011
    Très bon film de Lynne Ramsay, sur la relation torturée, méphistophélique, vicieuse et impossible entre une mère et son fils, en mode adaptation du roman éponyme de Lionel Shriver. Le titre est très bon parce qu'il ne dit rien du film : à proprement parler, on ne dit rien et on ne veut rien dire à propos de Kevin (bon Ezra Miller), parce que Kevin s'est déplacé dans le domaine du non-discursif, de l'in-dicible ou du cri qui nimbent l'acte typiquement sauvage, diabolique, du massacre monomaniaque, du coup de folie, que sais-je. Sans mots, l'acte de Kevin est sans image : soleil noir de We need to tal about Kevin, la monstrueuse tuerie de l'adolescent, pourtant événement central du film, n'est pas montrée. Et malgré de nombreux flash-backs qui tirent le présent infernal d'Eva (l'anéantie, la divinement tourmentée Tilda Swinton) vers la naissance implacable de cette spirale centrale, l'action de Kevin demeure invisible, trop dure, trop laide, trop.



    Le film aborde le thème du mal, non pas comme théodicée, cosmodicée ou même anthropodicée, mais comme mal, seul, cru, sans autre justification que lui-même (selon le terrible mot de Kevin à la fin du film : "avant je pensais savoir pourquoi, maintenant je ne sais plus..."). En même temps, le film ouvre et clôt la possibilité d'un mal en soi, d'un mal racinaire, originel, d'une sorte de réserve de mal que rien, ni l'amour ni la haine d'une mère, ne peuvent atteindre. Si le film se clôt sur une indécision - une sorte de rédconciliation, ou d'absolution -, le traitement du thème est crédible, du moins original et troublant. Le jeu des acteurs n'est pas sans importance dans tout cette dimension du film : le jeune Ezra Miller - comparé à la fragilité que laisse paraître Tilda Swinton -, sans jamais trop changer de mimiques, parvient à insuffler, quelque part entre son regard insistant et son attitude nonchalante, quelque chose de singulièrement odieux et dérangeant.



    Formellement, le film est une réussite, avec de beaux ralentis, de belles métaphores en couleurs (le rouge qui traverse tout le film, de la fête tomateuse jusqu'au coeur coeur de la cible en passant par la peinture jetée sur la façade d'Eva comme forme primaire de justice populaire, mais aussi le noir du deuil, de la honte absolue ou du regard satanique), une réalisation générale plutôt sobre, mais classe, magnifiant le jeu de Tilda Swinton, l'actrice principale, en tous points parfait. La musique offre également un splendide contre-argument aux détracteurs du film, de sa simplicité et de son rabâchage thématique (la couleur rouge, par exemple). La bande son est en effet composée de plusieurs morceaux enjoués, anachroniques, intempestifs, rompant avec le cauchemar éveillé de la mère, attaquée aussi bien "de l'intérieur", par la remontée de souvenirs tendant à une auto-culpabilisation, que "de l'extérieur", par les coups et la haine des victimes directes ou indirectes du fiston.



    We need to talk about Kevin possède tous les éléments formels d'un excellent film ; malheureusement (parce qu'on aurait voulu l'aimer davantage, emporté par ses promesses aurorales), il manque, peut-être, d'un approfondissement au niveau du fond ou du scénario ; car si le "coup" scénaristique des antivols fait plutôt son effet, celui de l'arc est un peu trop voyant, et ne parvient pas de toute façon à convaincre totalement de la possibilité de la chose. Quelque chose de gênant, de trop simple peut-être, interdit finalement de pénétrer dans toute la noirceur dévastatrice du film. Au final, une impression demeure ; celle d'un goût amer, qui, si We need to talk about Kevin avait su affronter tous les démons qu'il aurait voulu soulever, se serait converti en un profond vertige, que l'on a pu deviner, pressentir, mais jamais vraiment goûter. Zou, 16/20.

    Et bien sûr toutes les critiques sur le Tching's Ciné : http://tchingscine.over-blog.com/
    anonyme
    Un visiteur
    1,5
    Publiée le 31 décembre 2011
    We need to forget about Kevin ...........................................................................................................................................................................................................................
    S M.
    S M.

    34 abonnés 557 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 3 janvier 2014
    Un drame effrayant et excellent, parfaitement bien réalisé. Un film oppressant et dérangeant à souhait qui traite de la relation difficile entre une mère et son fils. Tilda Swinton est époustouflante. Une oeuvre qui ne vous laissera pas de marbre et que vous n'oublierez pas!
    stillpop
    stillpop

    83 abonnés 1 444 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 16 octobre 2011
    L'histoire d'un gentil garçon qui aimait beaucoup sa mère, si si, d'une certaine manière...
    Pour la première fois de ma vie de cinéphile, je suis arrivé avec 20 minutes de retard, voyageur en panne sur la ligne de métro (on dit malade?), et copine déjà dans la salle, bref, coincé.
    Mais comme le film a la bonne (?) idée de faire dans le flashback incessant et non chronologique, je m'y suit retrouvé, enfin j'espère !
    Le mythe dont raffole les médias avide d'espaces publicitaires que l'enfant roi est la plus belle chose au monde est rarement contredit dans la vraie vie, sauf avec les faits divers sur les djeunes racailles de plus en plus djeunes (même à 6 ans désormais, les p'tits gars tuent leurs copines d'un coup de pied à la cantine, qu'est ce que ce serait s'ils étaient méchants). Par contre, au cinéma, le slogan « au innocents les mains pleines » est un peu moins tabou. Il y a eu le merveilleux court métrage sur Bergman enfant voulant étrangler sa sœur hurlante sur les conseils amicaux de son frère aîné, il y a eu les petits rigolos à Colombine avec Gus Van Sant, il y aura désormais l'histoire de Kevin.
    Au moins lui n'a t'il jamais été gentil avec sa mère, pas de surprise pour elle.
    On peut critiquer le manque de recherche d'aide psychologique de la part de la mère, mais ce n'est pas si irréaliste de la part d'une artiste avec un poste à responsabilité qui pense qu'elle peut s'en sortir toute seule, tout le monde n'est pas forcément né pour être assisté.
    Il y a la difficile vraisemblance du couple, vous imaginez King Kong avec Audrey Hepburn anorexique, mais bon, on passe pour s'intéresser au sujet.
    Les étapes de Kevin ont un casting plutôt réussi, et les interrogations des étapes de la perversité ordinaire qui aboutissent à la folie dangereuse sont mises en place sans linéarité, et malgré le manque de suspense à cause des retours dans le futur, restent haletant. Si l'on accepte la mise en scène très auteur et les scènes parfois totalement déconnectées donc incohérentes pour le suivi logique. C'est bien sûr voulu, mais on peut objecter à la réalisatrice qu'elle n'est pas Van Sant et que le personnage de Kevin aurait même pu supporter une linéarité chronologique « à l'ancienne ».
    C'est vraiment très bien joué, c'est très esthétique, une ou deux scènes sont magnifiques, c'est dur, et le plus intéressant, c'est ce choix final de la mère. Qui laisse son lot de questionnements sur ce lien maudit qui poursuit, pour le meilleur ou pour le pire celles qui ont un jour accepté de prendre ce risque.
    Après, tout n'est que liberté individuelle et niveau intellectuel. Celui de cette femme est assurément trop haut et logique pour être acceptable au commun des mortels, surtout ceux qui sont morts d'ailleurs !
    Stéphane R
    Stéphane R

    33 abonnés 455 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 20 février 2012
    Impressionnant. Une fois accoutumé au montage particulier de ce film, on est captivé par l'histoire terrifiante qui se déroule tranquillement sous nos yeux. Tout est tellement glacé dans ce scénario que les rares moments de tendresse et de lumière semblent irréels. Ce qui est bien palpable, c'est la croissance du mal. Et la question du pourquoi ne trouve pas de réponse.
    Frédéric M
    Frédéric M

    19 abonnés 323 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 2 février 2012
    Que de critiques positives pour ce film ! Le rouge doit fasciner et attirer, sinon je ne comprends pas. Plus l'enfant fait des crasses à sa mère, plus cette dernière lui dit "que je t'aime mon fils !". C'est à mourir de rire. Ce qui est le plus poilant, c'est que la mère et le père ne se parlent pas, si bien que toutes les crasses du fils sont tues, alors le père ne cesse de penser que sa femme est folle... quand elle essaie malgré tout d'expliquer le comportement de leur fils. Vous avez compté le nombre de baffes que la mère a données à son fils diabolique ? Que je suis bête, aucune puisqu'elle l'aime !
    Film d'un ennui abyssal.
    officiel76
    officiel76

    47 abonnés 411 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 19 octobre 2011
    quelle daube, et on voudrait nous faire croire au chef d'oeuvre avec ce truc vu et revu du gamin qui traumatise sa mère pendant que le père est persuadé qu'il est mignon....il parait que les gens en ressortent pétrifiés, moi c'est d'ennui que j'étais pétrifié, on sait ce qui va se passer du début à la fin, c'est d'un ennui, le jeu de l'actrice est morne et sans relief, pouah....et dire que je suis resté parce que je me disais, à la lecture des critiques que la fin allait me scotcher, c'était pas possible que ce soit aussi...évident comme déroulement !
    Christoblog
    Christoblog

    835 abonnés 1 684 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 1 octobre 2011
    Le problème avec les films comme We need to talk about Kevin, c'est que leur scénario est tellement fort qu'il vampirise le film.



    Autrement dit, l'histoire garde sa force que le film soit un chef d'oeuvre, ou qu'il soit tourné avec les pieds, ce qui est plutôt le cas ici.



    Rappelons brièvement le pitch : les relations amour / haine d'une mère et de son fils, conduisant (ou pas ?) ce dernier à tuer quelques uns de ses camarades de classe, dans la plus pure tradition Columbine.



    Ce que je reproche au film tient principalement en deux points : il n'a pas de style, et il est beaucoup trop explicatif.



    Sur le style, pas la peine de s'étendre, il ne ressemble à rien. Les flashbacks sont placés au petit bonheur, Lynne Ramsay semble toujours expérimenter de nouveaux trucs sans en fixer un en particulier, et sa direction d'acteur est très sommaire. Tilda Swinton joue sur un seul registre : bouche mi-ouverte, regard égaré. Ezra Miller a invariablement l'air de celui qui sait des choses que les autres ne savent pas, habité à l'évidence par des forces malfaisantes.



    Le film nous assène ensuite tous les clichés imaginables dans ce type de situtation, dont le plus énorme : si Kevin a fait ça, c'est à cause d'Oedipe bien sûr. Et pour qu'on comprenne bien, le film accumule les scènes édifiantes : petit Kevin assiste à une fellation de maman sur papa, grand Kevin est surpris par maman en train de se masturber. Bref, c'est lourd, c'est surligné au fluo, c'est léger comme un char d'assaut. De plus Lynne Ramsay évite de nous montrer les scènes charnières du film (ce qui concerne la petite fille, le massacre lui-même). Vous allez me dire que c'est plein de délicatesse, mais je pense que c'est plutôt un évitement. Je trouve enfin que tout le film baigne dans une atmosphère non réaliste qui est assez gênante.



    Si We need to talk about Kevin laisse tout de même une "impression durable de malaise", suivant l'expression consacrée, c'est donc presque à son insu. D'autres critiques sur Christoblog : http://chris666blogsallocinefr.over-blog.com/
    ninilechat
    ninilechat

    74 abonnés 564 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 22 octobre 2011
    J'avais adoré le livre de Lionel Shriver qui racontait avec une grande simplicité et une parfaite linéarité le calvaire d'une mère qui donne le jour à un enfant qui incarne le mal. Et comme c'est impossible, qu'un enfant soit le mal incarné, elle cherche, désespérément, à comprendre, à savoir ce elle a fait de travers, où, pourquoi, comment. Bien sûr, elle aimait son travail, voyager, toutes choses auxquelles elle a du renoncer. Mais, dès l'arrivée de Kevin, elle s'est consacrée à son devoir de mère avec un zèle exemplaire.

    Pendant sa première année de vie, Kevin crie, tout le temps. (Au point que le film nous montre Eva arrétant la poussette près d'un marteau piqueur pour que le bruit du marteau camoufle, un moment, les cris du bébé). Ensuite, il ne veut pas marcher, il ne veut pas jouer, il refuse toutes les sollicitations de sa mère, mais le diagnostic médical est sans bavure, non non, Kévin n'est pas autiste, juste un peu en retard pour certaines choses peut être. A sept ans, il faut encore lui mettre des couches. Mais plus il grandit, plus son hostilité à l'égard de la mère s'accentue: par exemple, quand elle recouvre de façon originale les murs de son bureau, il vient les saloper à grands coups de feutre et de peinture. Avec le père, Franklin (John Reilly) son comportement est presque normal, au point que celui ci ne veut pas voir que Kevin va mal. Quand arrive une petite soeur, Kevin ne manifeste pas d'aversion très apparente, mais il va lui faire du mal, subtilement, sournoisement, la traiter comme un chien au point que la pauvre petite pense qu'elle est très bête, tuer son hamster.... Et, avec la mère, un soin perpétuel, sans relache, mis à blesser, à rejeter, à ridiculiser tous ses efforts de rapprochement affectif. Et elle, toujours d'humeur égale, s'employant à demander, à solliciter, à comprendre....

    Jusqu'au jour où ça finira très mal -comme à Columbine.

    Kevin, avait t-il senti, dans sa vie intra-utérine, que sa mère ne le désirait pas vraiment? Mais tant d'enfants ont été ballotés dans l'utérus d'une mère désespérée, au bord de l'avortement, et sont devenus des chics types -bien incapables de massacrer la moitié de leur classe....

    Pour en revenir au film de Lynne Ramsay, puisque c'est quand même de cela qu'il s'agit, il est très beau, estéthique, chic et choc, martelé par la couleur rouge. C'est un puzzle éclaté entre plusieurs époques un puzzle souvent difficile à suivre-la vie amoureuse des parents, puis le bébé, puis l'enfant de sept ans, de 16 ans, et après, quand Eva tente de survivre seule, vie rythmée par ses visites à Kevin en prison. Très chouette....sauf que toute la profondeur du livre a disparu. Tous les ajouts (dieu sait qu'il y en a!) qu'elle a fait pour mélodramatiser l'histoire, le surplus de gore à la fin, tout est mal venu.

    Les enfants acteurs sont extraordinaires. Non seulement Ezra Miller qui incarne Kevin adolescent d'une façon qui vous fait froid dans le dos -oeil pervers, regard en dessous, sourire ambigu avec sa bouche de fille, mais aussi Jasper Newell, angelot bouclé de sept ans qui arrive, lui aussi, petite boule d'hostilité, à être vraiment effrayant. Tilda Swinton est évidemment très bien, même si j'aurais préféré voir Eva incarnées par une actrice plus ordinaire, moins typée.

    Bien sûr que je vous conseille d'aller vous ce film. Cet excellent film. Nonobstant: Lynne Ramsay est une conne.
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 14 novembre 2011
    C’est un monstre. Un petit monstre d’abord, haut comme trois pommes, mais tyrannique et cruel. Puis un grand monstre, cynique, méprisant, et enfin dangereux. Ce n’est qu’un garçon, mais il a commis l’irréparable. Sa mère remonte le temps et nous avec pour essayer de comprendre.

    Accueilli relativement fraichement au festival de Cannes, c’est un film d’horreur comme on en a rarement vu. Car sans beaucoup d’effets spéciaux ou de phénomènes paranormaux. L’horreur est à notre porte et nous guette à travers un événement généralement considéré comme plutôt heureux et épanouissant : la naissance d’un enfant. Sauf qu’ici, rien ne semble se passer comme prévu : de son berceau jusqu’à ses premiers pas, de ses premiers jeux jusqu’à son adolescence, le petit Kevin ne semble faire que ce qui peut contrarier sa mère au mieux, la faire souffrir au pire. Les médecins ne veulent pas s’inquiéter, le père de famille ne se formalise pas, mais la mère prend petit à petit conscience de la distance qui la sépare de son enfant…

    Le film commence par la fin, et ne nous livre pas tout d’emblée, mais le spectateur comprend vite qu’un drame sera la base et le commencement d’une introspection dans le passé et dans l’histoire de cet enfant.
    Plutôt que réaliser une œuvre linéaire et de faire monter la pression petit à petit jusqu’à une chute violente, la réalisatrice Lynne Ramsay pose d’emblée le malaise, la violence, la haine et pose des questions en prenant bien soin de ne jamais y répondre. Pourquoi Kevin (incroyable Ezra Miller) est-il une boule de haine et de danger ? Pourquoi les efforts de sa mère (formidable Tilda Swinton) ne sont-ils jamais récompensés ? Qui est responsable des actes d’un enfant ? Jusqu'ou est-il allé ?
    La mise en scène assez radicale à base de répétitions de couleurs, de voyages auditifs et sensoriels mixés avec des scènes de familles détournées peut parfois déstabiliser, mais elle entretient le malaise général d’un film qui en devient un formidable objet de curiosité. Captivant de bout en bout, déstabilisant et éprouvant, le film nous prend aux tripes en s’intégrant pleinement dans un réalisme profond, et nous pousse à la manière d’un Haneke à nous demander ce que l’on cherche dans un tel spectacle.

    La réalisatrice semble avoir choisi : elle ne donnera pas de réponse sur les origines du mal, mais le décrira du début à la fin avec une précision millimétrée et un talent certain, qui force le respect. Alors, si un heureux événement n’est pas prévu dans les prochains mois, laissez-vous tenter …
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