Tout d'abord, comment classé cette oeuvre ? Drame, Satire, Road-movie ou Thriller-Comicaustique, Etrange et plutôt Zarbie . . .
Ensuite, presque deux parties assez distinctes.
Une première phase plutôt statique, tantôt amusante ou grave durant laquelle on suit sans trop de difficulté, à petits pas et l'un après l'autre, la vie de Cheyenne, ex-célèbre Rock-Star encore lookée Monster-Grunge ;-)
Une vie de Châtelain pour un type qui suivrait depuis pas mal d'années The CURE massive de TRANXENE, histoire de s'assagir un brin après s'être retiré des voitures une bonne fois pour toutes (on saura d'ailleurs vite quelles raisons graves le poussèrent à la retraite).
Puis après un bon 3/4 d'heure passée en Grande-Bretagne, tout bascule: Une missive des USA et Cheyenne qui se décide: "il faut choisir, dans l'existence, le moment, le seul où la peur disparaît".
C'est alors les "States", ses Mégalopoles et grands espaces, les "Trous du Cul du Monde" aussi, les déserts majestueux, des plaines verdouillantes et collines majestueuses, des ciels d'un bleu délavé, c'est l'Amérique quoi !
Avec aussi ses Motels vides, ses parkings où la nature reprend vite ses droits, des armuriers "phylosophes", et tous ces tanks 4x4 qui ne servent qu'à se véhiculer sur des rubans d'asphaltes se perdant dans l'infini...
Oui ça peut être tout moche et glauque mais ça doit être certainement très beau là-bas aussi.
Sauf que Cheyenne, il s'en contrefout un peu du paysage, lui se qu'il désire vraiment, c'est aller au bout de sa quète, retrouvé et en finir une fois pour toute avec cette ombre, la plus sombre et répugnantes des ombres, certainement.
Comme sur le chemin de sa rédemption... Se retrouver en finisant le Job qui fut avant lui commencer par son Père, un homme qui l'a renié depuis . . . depuis qu'il fait la Rock-Star, qu'il est différent, qu'il est devenu ce qu'il est.
Ce film de Paolo Sorrentino m'a un peu rappelé "Paris, Texas", ce que la présence furtive d'Harry Dean Stanton n'a fait qu'amplifier d'ailleurs, un peu "Bagdad Café" aussi et puis "L'Anglais" de S. Soderbergh, revu il y a peu.
L'histoire d'un type paumé qui recherche un semblant de virginité, paraître comme présentable... Tout au moins à ses yeux car le regard des autres... il s'en tamponne depuis toujours !
Et puis et encore des Acteurs, Sean Penn évidemment ENORME, presque "trop" par moments, Frances McDormand drôle et touchante sur la première partie du film... Kerry Condon lumineuse et David Byrne, tel que lui-même avec ses musiques, ses petits délires.
Mais j'ai été un peu secoué par la beauté des images, certains plans, mouvements de caméras, par des lieux, des espaces, des éclairages et des ombres, des volutes de fumée, de drôles de tronches, des regards superbes et cette bande-son très propre, ses musiques et chansons... Le Chant d'un enfant aussi.
Bien sûr que tout n'est pas parfait et je conçois tout à fait que ce type de cinéma puisse agacer, voire emmerder certains !
Lorsqu'un Metteur en scène européen débarque aux USA, la claque, ça donne parfois ça...
Antonioni et "Zabriskie Point", Wim Wenders et "Paris, Texas".
Allez donc vous faire votre opinion mais si vous êtes Fan de Sean Penn, vous n'aurez pas trop à forcer.