This Must Be The Place convainc dès les premières minutes par une lenteur excellente dans la mise en scène, que ce soit lorsque Penn descend en escalator ou encore quand il marche dans la rue, cette lenteur permet d'accrocher le spectateur, de le lier au personnage de Cheyenne, qui parait repoussant pour les gens, mais attirant pour nous.
D'ailleurs Sean Penn signe ici un rôle excellent, une prestation vraiment belle, humaine et délicate, qui s'observe notamment par la totale opposition entre son corps, vulgaire et dur, et sa voix, douce et infantile. Il s'agit donc d'un film lent et dramatique par l'avancée de l'action et l'évolution de Cheyenne, sa traque de nazie ou encore son road trip.
C'est un road movie mais différent des autres, on retrouve ici un personnage seul, en quête de se découvrir, ou plutôt de se redécouvrir, non loin du personnage dans Monsieur Schimdt finalement.
La photographie est magnifique, certains plans sont superbes, soignés, comme les couchers de soleil par exemple.
Mais l'aspect le plus réussi est Cheyenne, sa personnalité à la limite du pathos et du burlesque, ses phrases d'un comique excellent, "je tenais à m'excuser mais sachez que je l'ai fais exprès", la, tout est dit !
This Must Be The Place, titre inspiré d'une chanson, la seule que cette ancienne star de la musique joue durant le film, se révèle donc comme un road movie excellent, triste et drôle, qui reste gravé dans les mémoires, et réussi grâce à une fin plus que réussie, qui nous montre l'aboutissement, le résultat de cette recherche personnelle. Mention spéciale à Frances McDormand qui est ici au sommet de son art, et qui disparaît durant la deuxième partie du film, permettant seulement au spectateur de constater l'évolution du héros. Foncez vite.