Un film fidèle à l'époque de Louis XVI, l'atmosphère particulier de Versaille est bien recréé, en particulier celui de la Cour. Pour ne pas être perdu dans cette époque si différente de la notre, le héros principal est un ignorant à qui on explique le fonctionnement des choses, et donc au spectateur. On apprend que l'aile gauche est composé de ministres qui s'occupent des affaires du royaume, l'aile droite est celle de la Cour qui s'occupe de ses propres affaires. Dans un soucis de compatibilité avec le public, le héros est introduit et instruit par des hommes de sciences. Même si la médecine du vieillard apparait vite comme aberante et navrante, le tatonement de la physique et des sciences de la nature dore un peu le blason. Le baron est venu quémander de l'argent pour un projet hydraulique au roi, mais rejetés par des ministres soucieux des finances, il s'intègre à la Cour pour perséverer dans sa démarche. Remplis d'aristocrate, de noble et de riche, tout les protagonistes sont soûls de luxe, et l'ennui vient vite. Les seuls choses efficaces pour tuer le temps sont les "jeux d'esprit". Cette chasse à l'esprit est d'une futilité à toute épreuves mais dans leur bulle elle à toute son importance : elle est l'arme principale pour écraser l'autre. Le ridicule est pour eux comparable à la guillotine. L'esprit de l'Eglise est bien loin, même si elle comprend un représentant, le pardon, le péché et l'amour du second son ouvertement bafoués. L'abbé en est même le principal moqueur, on le compare à un serpent. Pris dans cette comédie, le baron doit se faire aux moeurs et aux manières de ce nouvel environnement pour plaire. Car c'est là sa seul chance de rencontrer le roi. Ce dernier est bien protégé par des gardes, des généalogistes, économistes, religieux etc... Le souverain brille par son absence, mais on lui devine les traits d'un enfant pourri gâté qui a la France à ses pieds. De cette condition né un homme déconnecté de la réalité, qui est prêt à ruiner le pays pour quelques projets fantaisistes. Mais cette garde si protectrice ouvre vite ses portes quand le baron se fait connaître. Jeux d'esprit et jeux de mots, il utilise les bon leviers pour atteindre son objectif. Ainsi toute cette mascarade de noblesse, devient vite obsolète quand on connait la bonne personne. Oubliez les quartiers et les actes de naissance datant de deux siècles, l'esprit passe avant tout. A contrario, la plus ancestrale noblesse devient vite ridicule si elle n'impose pas sa présence par son habile intéligence. L'intrigue se base sur le parcours du héros pour atteindre sa majesté et l'histoire est comblé par un quatuor amoureux (rien que ça). La grande finesse de l'oeuvre réside dans les dialogues. Lorsque un mot peut élever ou abbaisser considérablement un homme, on n'a pas le droit à l'erreur. La langue française est bien manié, et même si beaucoup d'expression anciennes son utilisés, il n'y a rien d'insurmontable. En somme un film fin et singulier qui peine un peu à démarer mais se rattrape vite avec les règlements de comptes verbaux de la cour.