Basé sur des faits réels, "Killer elite" est sensé viser la crédibilité de son histoire. Le fond est là, mais survolé, et donc le film s’en trouve superficiel. En effet, j’aurai aimé plus de détails sur la recherche des personnes visées, car on ne comprend pas trop comment elles ont pu être retrouvées, surtout en sachant qu’elles appartiennent à des unités d’élite. Vous me direz que là n’est pas le plus important, puisque "Killer elite" est tourné de façon ostensible vers l’action. Je reconnais cependant que les scènes d’action sont bonnes, leur chorégraphie étant particulièrement soignée, ce qui sublime la pratique des arts martiaux de Jason Statham, devenu ces dernières années le bourre-pif numéro un du 7ème art. Il se voit offrir une belle opposition par Clive Owen, alors dans la pure lignée de "Shoot’em up". Les deux hommes nous offrent une belle confrontation, avec des duels épiques subjugués par une perceptible guerre des nerfs qui fait appel à toute leur science du combat. Pour ce long métrage, le nouveau réalisateur n’a pas fait dans la dentelle puisqu’il a aussi sous sa coupe Robert De Niro, toujours juste dans son jeu, mais dont on peut se questionner sur la raison de sa présence dans le casting d'un film qui voulait mettre au grand jour une histoire sérieuse, mais dont on ne sent à aucun moment les véritables enjeux, excepté un irrésistible désir de vengeance et la survie de Hunter. D’ailleurs je m’interroge sur le comment ce dernier a pu se laisser prendre alors que ces ravisseurs veulent s’en prendre au S.A.S. … C'est un mercenaire quand même ! Certes vieillissant, mais... Sur cette sombre histoire de vengeance (encore une), nous avons donc affaire à une petite leçon sur l'amitié et la loyauté, nous disant du même coup jusqu'où elles peuvent aller quand elles sont indéfectibles. Malgré les points négatifs, "Killer elite" est agréable à regarder, mais ne suscitera guère d’émotions en dépit de quelques trop rares scènes prenantes. Ce film est donc loin, très loin d’être inoubliable, la seule chose que je retiens étant la prestation de Dominic Purcell dans le rôle de Davies dit "le gallois", seule véritable gueule du film, et parfait en homme que rien n’émeut ni n’effraie, et qui ne recule devant rien.