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🎬 RENGER 📼
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3,0
Publiée le 10 août 2012
Le Juif qui négocia avec les nazis (2008) est un documentaire hallucinant nous racontant comment Rezso Kasztner, un juif hongrois est parvenu à sauver près de 1700 juifs en négociant avec Adolf Eichmann. Ce dernier s’apprêtait à les convoyer vers un camp de la mort, mais Kastner est parvenu à organiser ce qui semble être la plus grande opération de sauvetage de ce genre durant la Shoah. En effet, par le biais d’un échange d’argent, d’armes ou de matériels (le film vous le dévoilera), Kasztner est parvenu à faire convoyer le train jusqu’en Suisse. Pourtant, malgré cet acte héroïque, il fut rapidement considéré comme un traitre par Israël (où il avait émigré). Accusé d’avoir collaboré avec les nazis, celui qui aurait dû passer pour un héros fut finalement lynché sur la place publique et son nom souillé. Avant même la fin de son procès (en 1958), il fut assassiné (en 1957) par Zeev Eckstein (un jeune activiste d'extrême droite), celui que l’on présentait comme déséquilibré (il fit seulement une peine de 7 années de prison !). Fruit d’un travail de huit années de recherches et d’investigations, Gaylen Ross est parvenue à nous restituer un passionnant, palpitant, troublant et émouvant documentaire sur un homme au combien mystérieux et aux multiples zones d’ombre.
Si Rezsö Kasztner est bien "Le Juif qui Négocia avec les Nazis" pour sauver un bon millier de ses coreligionnaires hongrois en 1944, on n'apprend en fait pas grand chose dans le film sur cette opération en elle-même. Par contre, on s'intéresse beaucoup à la controverse qu'elle suscitera dans l'opinion publique de la jeune nation israélienne jusqu'à l'assassinat de Kasztner par des extrémistes de droite en 1957 (d'où le titre en VO, "Killing Kasztner", plus adéquat) et à ses répercussions sur les personnes sauvées et sur la propre famille de Kasztner encore de nos jours. Le sujet est donc vraiment passionnant, mélangeant allègrement l'histoire (la Shoah, les premières années d'Israël...) et la psychologie (confrontation de la fille de Kasztner avec l'assassin de son père, sentiment de honte et de culpabilité des survivants de la Shoah...). Mais alors le traitement... S'il n'y a pas grand chose à reprocher au fond, à part une inclination certaine et fâcheuse pour le sensationnalisme au niveau de l'enquête, la forme, par contre, a quelque chose d'agaçant. En plus de se mettre en scène, et pas aussi adroitement qu'un Michael Moore ou qu'un Marcel Ophüls savent le faire, la réalisatrice Gaylen Ross sort l'artillerie lourde en matière d'effets dramatiques : une musique horrible, grandes orgues et violons (et je vous passe l'Hatikvah massacré par une espèce de Céline Dion pas vraiment aidée par un arrangement des plus variétoche), qui vient appuyer le propos ou les images avec la finesse et la légèreté d'un groupe de hooligans bourrés, des zooms et des gros plans quasi leoniens sur les visages des intervenants dès que leurs yeux se mouillent ou que leur lèvre inférieure tremblote... Et puis, comme si la comparaison avec Schindler n'était pas assez évidente, elle nous refait quasiment la scène finale du film de Spielberg avec la réunion des survivants de la liste de Kasztner. Mais bon, à voir quand même, bien sûr.
Je reviens du Brady, dernière salle à Paris où le film passe encore, et c'est tout à l'honneur de ce cinéma. Je me suis fait un peu violence pour aller à la séance du matin mais cela valait vraiment l'effort! J'ai vu un "film rare" qui perce un peu de la nature humaine, son comportement de meute ( ici contre un homme qui aurait pu être reçu en héros mais qui se retrouve au ban de la société), comment la politique, l'idéologie mène à la mort de l'autre et comment certains avancent à contrecourant malgré tout. La réalisatrice est d'une grande humanité, je reconnais avoir d'abord été agacé par les interventions de l'assassin de Kasztner, et j'ai attendu la fin du film pour que cela se renverse, comme dans "M Le Maudit". Là encore, cela permet d'entendre un peu de l'esprit de meute qui est en soi-même et comme il est difficile de ne pas céder au plaisir de haïr. Ce film est très impressionnant, il demande du temps pour être bien vu, j'ai cru d'abord à un montage paresseux, trop généreux en détails, et quand le "filet" remonte avec les différentes informations sur les uns et les autres, on en reste ébaubi. Ce Kasztner a fait exactement ce qu'il fallait pour sauver des milliers de personne mais les logiques bien au-dessus de lui, de la politique, de l'identité des uns et des autres, ont mené à son bannissement puis son assassinat...
Un bon documentaire sur une histoire méconnue en France bien qu'elle ait été (qu'elle soit?) l'objet de controverses. Au delà du témoignage historique, c'est le combat d'une fille pour la (bonne) mémoire de son père.
ce film ressemble à un sous "liste de schindler" ,on apprend rien de nouveau juste qu'il y a un nouveau héros qui à sauvé des vies innocentes bref bof bof ....
Un documentaire remarquable et touchant sur une histoire hors du commun et controversée. Une très belle réalisation un poil longue mais qui nous plonge dans l'univers atroce de la shoah. Un film à voir pour comprendre et ne pas oublier.
Ce film raconte l'histoire de celui que la presse appelle maintenant "le Schindler juif". Kasztner, Juif hongrois, a du négocier avec les pires criminels pour sauver des vies. Je n'ai pas eu envie de décider s'il avait eu raison ou tort, je me suis demandée ce que j'aurais pu faire dans une telle situation. Ce film est essentiel parce qu'il nous oblige à nous poser des questions essentielles, dont certaines dérangent. Je vous conseille ce film intelligent, profond. Pour comprendre un peu mieux l'histoire de la Shoah et en parallèle le contexte dans lequel l'état d’Israël a été créé. Pas de parti pris et une réelle volonté de donner une vision impartiale. Un documentaire qui restera dans notre Histoire...
Un film documentaire à voir absolument. Sorti à Paris le 4/4/12. Fils de juifs hongrois, je connais personnellement deux femmes qui ont été sauvées par le Train de Reszö Kasztner. Un véritable thriller politique particulièrement efficace pour montrer la politique d'Israel dans les années 50.
J'ai vu ce film déjà deux fois (une fois l'an dernier lors d'un festival à Paris et aujourd'hui à nouveau lors de sa sortie en salles), et je l'ai trouvé passionnant de bout en bout à chaque fois. Au lieu de faire un documentaire didactique, classique et un peu ennuyeux, qui aurait été la solution de facilité vu le sujet, la réalisatrice interroge tous les témoins survivants de l'histoire, y compris l'assassin de Kasztner ! Du coup, ça devient captivant et émouvant à la fois car on comprend aussi bien la psychologie des personnes (ce qui pousse un jeune homme sans histoire à devenir un assassin pour des raisons idéologiques) que les enjeux historiques (pour les Juifs hongrois en passe d'être exterminés, pour les nazis et les Alliés, pour les sionistes et l'Etat d'Israël naissant, etc.). Tous les points de vue sont exposés, et grâce au film, on se rend compte à quel point il est difficile de juger les actes d'un homme après coup, surtout lorsqu'ils ont eu lieu en temps de guerre, dans des situations extrêmes. Je recommande vivement ce documentaire à tous cceux qui aiment les films stimulants et qui font aussi réfléchir.