Vous avez aimé « Shaun of the dead » et « Bienvenue au cottage » ? Alors « Doghouse » est certainement fait pour vous ! Dans la directe lignée de ces deux films, cette comédie horrifique complètement déjanté prouve que les anglais sont les spécialistes de ce genre si particulier, où le gore se mêlent sans problème au comique. Un énième film de zombie parmis des milliers de films de zombies me diriez-vous, et vous avez amplement raison ! Alors aujourd’hui, pour se faire remarquer dans le genre, il faut réussir à trouver un petit truc original, un petit quelque chose que les autres n’ont pas encore fait. Et l’attrait n°1 de celui-ci donc, est que les monstres sanguinaires et affamés de chair fraîche ne sont autres que… des femmes pourchassant uniquement des hommes ! Ces mêmes mâles venus volontairement se perdent dans la cambrousse britannique entre potes pour échapper le temps d’un week-end à… leurs femmes ! On avait probablement encore jamais vu des contaminés comme celles là ! Si cette petite production totalement décomplexée et délirante n’a pas vraiment le même niveau que les deux autres œuvres citées plus haut, et qu’elle s’essouffle un petit peu vers la fin, elle reste un très bon moment de ciné-gore a passé pour les amateurs du genre, et le type de film qui ne se prend pas la tête ! Tout bon film d’horreur qui se respecte se doit d’avoir dans sa besace une petite satire sociale, ou n’importe quel espèce d’argument plus profond que la simple boucherie, pour lui servir de toile de fond et lui donner du poids. Dans les grands classiques du maître des films de zombies George A. Romero, que sont « Zombie » et « La nuit des morts-vivants », on avait la critique du mercantilisme à outrance pour le premier et un message politique fort dans le second (sorte de métaphore de la guerre du Vietnam et acteur principal noir, ce qui était très rare dans les années 60). Ici, Jake West se sert lui aussi du carnage sanglant que l’on voit au premier plan, pour véhiculer son petit message derrière tout ça : les hommes s’infantilisent de plus en plus (un peu comme dans « Shaun of the dead » en fait), pendant que les femmes elles, deviennent de plus en plus dominatrices, exigeantes. Ils nous invitent à la virée entre potes que tout bon mec adore, où l’on va passer son temps à boire des bières en racontant des blagues de cul comme si on avait 16 ans, sans sa femme, et sans oublier de marteler de temps en temps un bon « Qu’est-ce qu’elles sont chiantes ! » qui fait du bien. Un peu à la manière d’un Tarantino dans « Boulevard de la mort », il rend dans un premier temps hommage aux femmes. Les premières que l’on voit apparaître à l’écran, sont belles, sexys en diable, l’image idéale de la femme-objet, comme souvent dans le cinéma bis. On se dit qu’on va peut-être avoir un plaidoyer en leur faveur… Mais non, loin de là ! Puis à l’arrivée dans le petit village isolé, elles sont horribles, dégénérées, acharnées, monstrueuses… C’est justement dans ce village retranché que l’action s’invite à la partie, comme vous vous en doutez. Et là, le film arrive au top de sa forme. Dans cette sorte de grand huis-clos à ciel ouvert, l’ambiance distillée par West est excellente, à la fois sombre et oppressante, et également terriblement folle et endiablée. On est branché sur un rythme d’enfer, et ça explose de tous les côtés ! Tant au niveau horreur, où le suspense se mêle au gore pour nous tenir en haleine et nous effrayer, tant au niveau comédie, où les gags potaches et les situations saugrenues se marient avec des répliques piquantes qui font souvent mouches. A ce moment de la pellicule, on est arrivé au 200ème degré et le film se permet tout, souvent pour notre bonheur. De plus, la mise en scène est dynamique, et les acteurs masculins sont vraiment bons et très attachants. Leur psychologie, juste creusée ce qu’il faut sans en faire trop, fait d’eux les potes à la fois sympas et un peu lourds avec qui on aimerait partir en week-end. Ces grands enfants ne sont pas du tout des clichés ambulants dans lesquels on ne se reconnaît pas le moins du monde, et on se prend même à prier pour qu’ils s’en sortent tous vivants. Malheureusement, (oui il y a un malheureusement), le scénario a tendance à s’enliser un peu vers la fin, devenant trop explicatif et un peu fouillis. Ce n’est pas qu’il devienne incompréhensible ou décousu non, mais les explications sur le virus dans la dernière demi-heure sont quelque peu ratées, et la conclusion est un peu à rallonge (alors que pourtant le film dure moins d’1h30), pas à la hauteur de ce qu’on a vu jusqu’ici et pas très loin de finir en eau de boudin. C’est même un peu trop bavard par moment. En bref, « Doghouse », avec son humour foufou et décalé so british, et son hommage très ouvert et assez réussi aux films de zombies, est un long-métrage plein de bonne humeur et d’hémoglobine, que les fans du genre ne bouderont pas très longtemps. D'autres critiques sur http://soldatguignol.blogs.allocine.fr/