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Caine78
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2,0
Publiée le 18 septembre 2011
D'accord il a l'odeur sympathique de l'enfance et des premiers émois amoureux, l'aspect « grands espaces » et la sincérité qui se dégage de chaque personnage s'avérant assez touchante. Reste qu'il est à se demander comment ce petit film Argentin a pu faire sensation à ce point pour qu'il soit l'un des seuls à sortir de son pays. Non pas que je veuille être méchant, loin de là, et ce « Dernier été de la Boyita » n'a d'ailleurs rien d'un mauvais film, mais franchement, pas de quoi s'émerveiller non plus! Car hormis effectivement cette dimension très proche de la Nature et de la petite communauté plutôt bien décrite, je me suis personnellement un peu ennuyé devant cette histoire en définitive loin d'être si originale, d'autant que la présumée « immense surprise » promise est plus que devinable si l'on fait bien attention... Bref, l'ensemble ne démérite pas, et ce n'est nullement fâché que je suis sorti de la séance, mais pas non plus de quoi crier au génie devant une oeuvre qui manque malheureusement trop de personnalité et de passion pour nous toucher durablement.
Il faut décidément suivre de près les cinéastes argentines dont le patronyme est d'origine russe (!). Après le très joli Puzzle de Natalia Smirnoff, au tour de Julia Solomonoff, avec Le dernier été de la Boyita, d'imposer sa propre douceur sur un sujet pourtant délicat et déjà plus ou moins traité, de façon très différente, par Lucia Puenzo dans XXY, celui de l'identité sexuelle. Le cadre ici a un rôle de premier plan. La pampa argentine, ce monde macho et fruste où être un homme signifie quelque chose. Le regard est celui d'une pré-adolescente qui se rapproche d'un jeune garçon dont la virilité va justement être mise à l'épreuve. Julia Solomonoff filme à hauteur d'enfance, avec une délicatesse touchante la découverte du corps et de ses mystères, loin du monde brutal des adultes. C'est la qualité première du film, cette volonté de suggérer plutôt que de montrer mais c'est aussi son talon d'Achille. Le dernier de la Boyita manque de force de conviction et se perd parfois dans une trop grande pudeur. Il reste un joli film intimiste qui caresse les visages avec une certaine sensualité. On se contentera de cette esquisse qui se refuse à devenir tableau achevé.
Après Plan B il y a quelques semaines, voilà à nouveau un très beau film argentin. Dans un genre bien différent. On pense beaucoup ici à un autre film du même pays à peu près sur le même thème : XXY. Pour son deuxième film la jeune réalisatrice Julia Solomonoff nous offre une jolie chronique tendre et pleine de pudeur. Ce délicat passage de l'enfance à l'adolescence et la découverte de la sexualité et de l'autre sont mis en images avec tact et sensibilité. La mise en scène est simple, privilégiant les personnages. Le rythme est lent mais le scénario nous tient en haleine sans que jamais l'ennui ne pointe son nez. Les deux jeunes acteurs sont formidables, tout comme les adultes même s'ils n'ont que de petits rôles. Vu un peu par hasard et sur les conseils d'un ami, ce Dernier été de la Boyita (une caravane flottante !) mérite le détour et s'avère être une très bonne petite surprise en cette fin d'été qui nous en a déjà réservé pas mal...
Après "Hermanas", un premier long métrage jamais sorti en France, l'argentine Julia Solomonoff revient avec un film sur l'arrivée dans l'adolescence, sur les rapports entre garçons et filles et sur l'ambigüité sexuelle. Tourné à 300 km au nord-ouest de Buenos-Aires (entre Rosario et Parana), ce film excelle à montrer la vie rurale dans cette région très plate de l'Argentine. Par contre, on ne peut pas dire qu'il passionne pendant une bonne moitié, la première. Ca devient plus intéressant pendant la dernière demi heure, mais, sur un sujet pas très éloigné, XXY, autre film argentin (un hasard ?), était beaucoup plus réussi.
Jorgelina est une pré ado argentine de la classe aisée (père médecin, par ailleurs propriétaire terrien), éveillée et même malicieuse. C'est l'été où ses parents se séparent, où sa soeur, déjà formée, est devenue une vraie chipie, où elle reste seule à jouer dans la vieille "Boyita" (caravane) du jardin familial. Si son aînée préfère rester avec leur mère au bord de la mer, "Jorge" accompagne son père dans leur estancia et y retrouve Mario, un des fils du métayer, à peine plus âgé qu'elle. Ce "Dernier été de la Boyita" est-il un film de plus sur l'apprentissage amoureux, comme on pourrait l'imaginer ? Ce serait sans compter avec une péripétie douloureuse tenant à l'intimité et l'identité sexuelle de Mario. Sur un sujet similaire une autre jeune réalisatrice, Lucia Puenzo, avait signé en 2007 un "XXY", privilégiant une approche frontale, donc beaucoup plus brutale, voire carrément scabreuse. Cet autre film de (jeune) femme (son deuxième long de cinéma) est également argentin, mais là s'arrête la comparaison car Julia Solomonoff réussit une oeuvre bien différente, toute de pudeur, de tendresse, sans les excès démonstratifs et voyeuristes de "XXY", grave, digne, pleine d'espoir, mais aussi infiniment triste. Il faut distinguer particulièrement au niveau distribution la jeune Guadalupe Alonso/Jorgelina, au jeu très naturel, et aussi Mirella Pascual qui donne une exceptionnelle humanité au rôle d'Elba, la mère effacée et aimante de Mario (mais Nicolas Treise convainc moins dans la peau tourmentée de ce dernier).
Un film dans la pure tradition du cinéma argentin, intimiste et dérangeant, au cœur de la nature et de la sexualité humaine. Dans la chaleur de l’été, le dernier été de son enfance, une petite fille dont les parents viennent de se séparer fait doucement son apprentissage de la vie en perdant son innocence et ses illusions au contact d’un être dont la différence - qui nous est révélée progressivement et très pudiquement - gêne et séduit tout à la fois. Dans ce monde où un cheval peut avoir plus de prix que la dignité d’un enfant, les sentiments sont exposés avec une justesse et une pudeur rares. La caméra est toujours bien placée, discrète mais pertinente, les acteurs (les adultes comme les enfants) sont superbement dirigés et le tout dégage un parfum d’intelligence et d’esthétique très agréable à respirer.
En Argentine, durant l’été, une petite fille approchant d’une puberté imminente vie ses premiers émois amoureux et ces derniers moments d’innocence. Ses parents se séparent, sa grande sœur s’émancipe et s’éloigne ; elle rejoint donc son père à la campagne et retrouve le jeune Mario. Ce dernier est un vrai mystère pour la jeune fille, mais aussi pour le spectateur… Quelle est la problématique du jeune homme ? L’éveil au sentiment amoureux est évincé par cette intrigue autour du jeune Mario. C’est bien dommage car l’innocence de la jeune fille et la captation de ces instants furtifs, charnière entre l’enfance et l’adolescence ne deviennent que secondaire. D’une histoire commune d’exploration de cette étape de la vie, le film traite plutôt d’une problématique adolescente beaucoup plus complexe vu à travers des yeux d’enfants. « Tomboy » sorti aussi en 2011, traitait de cette période de la vie mais à travers une histoire plus commune. Ce film surpasse à mon sens son homologue argentin.
La Boyita, c'est une curieuse caravane fabriquée en Argentine qui présentait la particularité de pouvoir se transformer en embarcation. Dans la cour de la maison de Jorgelita à Rosario, elle finit sa vie comme une vulgaire cabane, servant de refuge à la fillette et à Ju, sa soeur. Tout du moins, c'était le cas jusqu'à ce que cette dernière la repousse et la traite en gamine, et revendique sa chambre à elle. L'exposition de ce contexte occupe la première demi-heure du film, ce qui se justifie par la nécessité d'opposer la grande ville au bord du fleuve à la campagne de la Province d'Entre Rios peuplée d'Allemands, et la situation de Jorgelita à Rosario où elle est la dernière roue du carosse à celle qu'elle a à la campagne où son père l'appelle princesse.
La véritable intrigue débute avec l'arrivée de Jorgelita à la campagne, et sa rencontre avec Mario, un garçon un peu plus âgé qu'elle et que les autres qualifient d"orgueilleux et miséreux, comme son père". Je me suis longtemps interrogé sur la façon d'écrire cette critique, et notamment sur l'opportunité de révéler ce qui arrive à Mario. Ceux qui veulent garder le mystère sauteront donc les deux paragraphes suivants, mais il me paraît difficile de parler de ce film sans évoquer son sujet principal. Mario souffre d'hyperplasie surrénale congénitale, qui en touchant les petites filles amène à une survirilisation ; dans le cas de Mario, cela a conduit à ce qu'il/elle soit pris pour un garçon à sa naissance.
Quant apparaissent les manifestations de la puberté, règles et croissances des seins, Mario et sa mère sont dans le déni, par peur de la réaction machiste du père. Les explications que je donne sont celles d'un adulte qui est allé regarder sur wikipédia ; quand le père de Jorgelita commence à expliquer en médecin à sa fille ce qui arrive à Mario, celle-ci se bouche les oreilles, et quand elle découvre que son ami a ses menstruations, elle rétorque "Après tout, ma grand-mère a bien de la moustache".
Car c'est une des qualités du film que de se situer à hauteur d'enfant, à travers le regard de Jorgelita. Elle ne juge pas, sauf l'injustice du sort fait à son ami. Et les interrogations qui traversent son esprit sont davantage suggérées par la mise en scène que par les dialogues. La caméra de Julia Solomonoff s'attarde sur les corps, sur les indices de ses transformations, que ce soit dans les planches anatomiques des livres du père de Jorgelita, ou par des images plus métaphoriques comme la découverte de la mue d'un serpent ou la découpe d'une carcasse de boeuf.
Comme de nombreux films argentins de ces dernières années, cette chronique se situe dans un passé récent, puisqu'on entend à la radio parler du président Reagan. Mais contrairement à " Dans ses Yeux", situé sous le régime finissant d'Evita Peron, ou de " Agnus Dei" qui de déroulait sous la dictature des généraux, ou même du premier film de Julia Solomonoff, "Hermanas", qui évoquait l'exil, "Le Dernier été de la Boyita" n'est pas rééellement contextualisé, si ce n'est dans le souvenir de la réalisatrice : même si toute l'étendue de la Pampa entoure les protagonistes, le lieu de l'action se limite à l'entoutrage proche de Jorgelita. Soulignons enfin que la force du film repose aussi sur la qualité du jeu de ses jeunes acteurs, Guadalupe Alonso étant présente dans tous les plans du film et donnant toute la crédibilité à son personnage par la grâce de son jeu. Critiques Clunysiennes http://www.critiquesclunysiennes.com
étrange petit film sur le passage à l'adolescence et les premiers émois amoureux, chastes et pudiques... mais l'originalité du sujet (qui s'évente assez vite mais c'est pas une raison pour spoiler) est aussi sa limite... reste la réalisation tout en douceur et subtilité, l'atmosphère délétère de l'été, et les jeunes acteurs, impeccables.
C'est un superbe film, tendre, émouvant mais aussi inventif. En somme, tout ce que n'est pas le cinéma hollywoodien, uniquement "branché" sur la distraction et le futile... Là, c'est tout en délicatesse qu'est traité un sujet particulièrement rare au cinéma: l'identité sexuelle à l'adolescence. Mais évidemment c'est traité avec la pudeur qu'un cinéaste hollywoodien n'aurait jamais su imposer...
Le dernier été de la Boyita, ce sont les dernières vacances de l'enfance, l'Argentine d'avant les événements, un parfum d'Éden. Quand on rentrera de vacances, quelque chose aura changé, se sera déplacé, dévoilé, un voile se sera déchiré... A la fin du film, quand sa grande soeur demande à Jorgelina, elle qui était si chipie avant, se qui s'est passé avec Mario pendant ses vacances dans la propriété agricole de leur père medecin, elle restera sans réponse...
Ce film comme "xxy" est argentin et traite de la même thématique particulière. On pouvait donc s'attendre à un malheureux copié/collé. Il n'en est rien. La Boyita possède sa propre intégrité, autant que "XXY". C'est même gracieux. Le dernier plan des deux gamines est à mon avis un hommage copié/collé d'un chef-d'oeuvre du cinéma de langue espagnole, "Cria Cuervos" de Carlos Saura, c'est dire la qualité de la référence égale aux émotions développées dans ce film sur l'enfance qui grandit, et savoir d'avance en fugaces fulgurances enfantines et sages ce qui restera de pur une fois grand, si tant est qu'il reste quelque chose !
Ce film est d'une beauté rare et traite d'un sujet que je ne connaissais pas. Le casting permet d'explorer ce problème avec beaucoup de légereté et les paysages sont magnifiques et font voyager bien loin, avec les champs, les chevaux...A voir et à revoir