Bon Faster est un film qui à la base fait craindre le pire. Histoire de vengeance basique, réalisateur peu connu, The Rock en tête d’affiche alors qu’il n’est pas réputé pour sa finesse, on s’attend à une énième série B bourrine. Le début nous confirme dans cette opinion. Pourtant, le déroulement s’avère plus subtil. Si le postulat de départ est ultra vu et revu, le scénario va ensuite intelligemment évoluer en suivant les histoires passées ou présentes des trois personnages principaux : le conducteur, The Rock, le flic Billy Bob Thornton, et Oliver Jackson-Cohen, le Tueur. Histoires qui vont s’entremêler et déboucher sur une fin de très bonne tenue. Au final, Faster m’a surpris, de ce point de vue, ne tombant pas trop aisément dans la facilité (à l’image d’un bon vieux Seagal). Coté acteur, c’est inégal. The Rock est franchement trop monolithique, et livre une prestation en retrait évidente. Thornton est meilleur, assez excellent en flic désabusé à deux doigts de la retraite. Jackson-Cohen colle parfaitement à la peau du tueur, même s’il incarne sans doute le personnage le moins crédible des trois. Je relève aussi d’excellents seconds rôles (il y a beaucoup d’acteurs ou d’actrices connus) avec surtout Carla Gugino, qui forme un bon duo avec Thornton. Les personnages sont parfois caricaturaux (surtout le tueur, et l’évangéliste) ou ultra-classiques (The Rock et Thornton) mais reste suffisamment dans les clous pour ne pas s’avérer choquants (l’évangéliste est tout de même un peu gonflant).
Coté action Faster n’est pas terrible. Les scènes sont très courtes pour la plupart, manquent d’intensité, d’originalité, et d’ampleur. C’est décevant évidemment, pour un métrage de ce type. La mise en scène du réalisateur ne casse d’ailleurs pas des briques, et si la photographie est assez correcte, les décors ne sont pas transcendants. Il y a tout de même du rythme et l’on ne s’ennuie pas, d’autant que la musique relève habilement quelques scènes.
Dans l’ensemble, ce qui surprend dans Faster, c’est qu’il réussit davantage par le développement de son scénario, que par les atouts habituels d’une série B d’action ! D’ailleurs c’est sans doute pour cela que l’on sent davantage Thornton à son aise dans le film que The Rock, qui se contente de le traverser arme au poing sans avoir grand-chose à faire. Bien étudié, Faster se défend face à la concurrence, car il prend un parti-pris original, qui, s’il pourra énerver (d’autant qu’il y a quelques maladresses), font pour moi tout son intérêt. A voir une fois (pour le suspens), sans doute pas davantage.