J’admire l’acharnement de Ryan Reynolds à vouloir incarner son héros favori, rien que pour ça il mérite du soutien. En même temps s’il n’avait pas dénaturé le perso dans Xmen Origins déjà j’aurai préféré mais il n’est pas le seul fautif. Au moins on peut lui accorder son statut de fan de comics car entre Deadpool, Green Lantern (qu’importe s’il le regrette) et Hannibal King (Blade 3) il écume pas mal le sujet.
La bonne surprise est qu’on est bien dans l’univers totalement décalé du mercenaire : la présentation du début, les dialogues (ou logorrhée verbale grossière ici), la musique ringarde, le 4ème mur détruit à plusieurs reprises, les détails nombreux et autres easter eggs, l’auto dérision (Green Lantern et son ex version en prennent pour leur grade), des morts inventives, les références geek ou pop culture, même les bastons se moquent de l’épique habituel (quoique la dernière donne pas mal)… Accompagné d’Al et la Fouine, d’une action très rythmée, d’un certain réalisme (dans la mesure du possible), d’allusions graveleuses, de sexe et de sang (enfin, et pas que dans le monde des super héros) ça fait du bien.
Sauf qu’on a ça que pendant la 1ère moitié du long métrage, après on bifurque vite sur l’histoire d’amour qui rend le perso moins destroy, puis le traitement infligé à Wade ainsi que sa vendetta noircissent le tableau (raccord avec les comics certes), l’humour et les décalages déclinent pour faire avancer le récit, les gags deviennent plus artificiels, comme forcés pour avoir un quota… bref ça rentre dans le rang des autres productions de la Maison des Idées, jusqu’au générique de fin très factuel et normal. Ajouté à cela des FX de qualité variable (tantôt médiocres tantôt bons), une vf pas toujours top, un méchant pas charismatique du tout, un rythme cassé par les flash-back et qui n’a que 2 pics : le début et la fin, 2 X-Men (dont une inconnue) un peu paumés dans l’ensemble et on déchante quelque peu.
Je pensais me garder le meilleur Marvel pour la fin, pour ce qui concerne le perso traité on est d’accord mais dans les faits... S’il arrive avec un statut de anti-héros tel qu’il pourrait en représenter la définition, ça accouche d’une origin story assez banale en fait, tant dans sa trame que dans l’histoire proposée. Si on avait gardé la folie de la baston du début ça aurait été dantesque, difficile à suivre aussi mais tellement badass…