Après une apparition ratée dans X-Men Origins : Wolverine, Deadpool bénéficie du bouleversement temporel de X-Men : Day of Future Past, ce qui lui permet d’avoir un film solo comme si rien ne s’était passé. Mais toujours avec Ryan Reynolds dans la peau du mercenaire déjanté.
Cette fois-ci, le personnage est pris au sérieux par les scénaristes : Pouvoirs, mais aussi tempérament : comme dans les comics (que je connais peu), Deadpool est bavard, amoral, lubrique et il brise le 4ème mur fréquemment. Pour les autres personnages, c’est également satisfaisant, mais ils sont aussi stéréotypés que le générique le promet. En effet, le générique ne donne aucun nom, mais qualifie les personnages de façon imagée et négative (Mentionnant notamment un « caméo prévisible » ou encore « une ado ronchon »).
La première demi-heure est rythmée et inventive, pleine d’humour crade à la mesure du personnage. Mais passé cela, on a droit à des flash-backs qui ralentissent le rythme, ce qui n’a pas le même résultat que dans les comics.
Contrairement à nombre de ses prédécesseurs, le film ne nous expose pas à une surdose de super-héros, notamment en raison de problèmes de budget, comme nous me rappelle le héros, ce qui ne nuit pas à leur développement. Ceci permet – enfin – une juste représentation de Colossus. Deadpool a également une petite amie, ce qui n’est pas le cas dans les comics, mais elle aussi a un humour similaire au héros, ce qui ne fait pas tâche.
Fidèle au personnage, le film est rempli d’un humour limite, et des scènes sanglantes. Ce n’est donc pas le genre de film à voir en famille, et il mérite sa limite d’âge, ce qui garantit une bonne exploitation du personnage.
Le film est truffé de clins d’œil, notamment à la culture américaine ; certaines références ne sont pas évidentes pour un public français.
Ce Deadpool a un statut particulier : en effet, c’est assez rare de voir un film déconseillé au moins de douze ans en France (et interdit au moins de treize ans sans adulte au États-Unis) qui soit sur un héros comme celui-ci. D’habitude, Holywood préfère édulcorer, quitte à faire des films n’exploitant pas tout leur potentiel. Mais pas celui-ci, qui contient ce à quoi on s’attend en lisant un comics de Deadpool. Tout ce qui fait le personnage est là. On a l’impression de voir un film calibré pour rattraper le Deadpool de X-Men Origins : Wolverine et séduire le public de fans qui s’est senti insulté. Globalement, c’est réussi, malgré un problème de rythme.