Inconnu au bataillon, oublié des distributeurs faute sans doute à une qualité cinématographique mineure, outre le fait que le thème abordé, soit lui majeure. Oui, le sujet est grave, la situation douloureuse, le public ciblé et les revenus douteux, l’on n’a donc préférer expédier une distribution risquée au profit d’une sortie directe sur disque qui s’est d’ailleurs faite attendre. Mais enfin, voilà The Whistleblower, terme anglo-saxon signifiant le petit face au géant, seule contre tous, le titre en version française. En sommes, un film coup de poing inspiré des écrits de Kathy Bolkovach, incarné à l’écran par l’actrice engagée et convaincante, Miss Rachel Weisz, à mille lieues des standards hollywoodiens.
Le film aborde donc, post guerre de Bosnie, les atrocités issues de la traite d’êtres humains, dans le cas qui nous occupe, l’exploitation de jeunes filles de l’est dans les bas-fonds d’un pays en reconstruction. Oui, mais plus moche encore, l’implication de la force de police internationale, tributaire de rien moins que l’ONU et d’une colossale entreprise privée dépendante des états de l’OTAN. Il y mille fois matière au scandale, à l’écœurement, et ce même si à l’écran, seule le personnage principale, ou presque, tente de stopper les ignobles activités de ses confrères venus amener la paix dans un pays blessé par la guerre. On aura tous saisi, le sujet est dur, à l’image de quelques scènes crues et des collectes de photographies sur lesquelles l’on nous offrira de multiples gros plans.
Passé sur le sujet, qui mérite d’être reconnu, reste que tout ça, techniquement parlant, s’apparente malheureusement trop à du téléfilm. Une Sarajevo en images de synthèse flagrantes, des scènes d’une naïveté énervante (le flipper), une photographie paresseuse et des scènes d’action sans le sou. Oui, un thème fort mais une réalisation minimaliste, donc non à la hauteur de son sujet et des standards d’aujourd’hui, ce qui est bien dommage.
Pour ne pas faire la fine bouche, je conseille toutefois à chacun à mettre le nez sur ce film, pas bien réalisé mais important tout de même, à l’image d’un certain Warriors traitant lui aussi de Bosnie et d’ONU, et lui aussi non distribué. 11/20