Faisant face à un reboot prestigieux de la saga d’origine, X-Men, par Matthew Vaughn et devant faire oublier le très décevant X-Men Origins, Spin-Off ayant lui aussi trait au personnage de Wolverine, James Mangold doit bâtir de nouvelles bases solides pour donner un second souffle à l’homme aux griffes. Si tout commence plutôt bien, le film s’enfonce petit à petit dans une impersonnalité crasse qui mélange références à la franchise maire et aléas du blockbuster destiné à meubler un été bien fade. Pour ainsi dire, sans la charisme comico-viril de Hugh Jackman, il ne resterait pas grand-chose d’honnête à tirer de cette escapade au Japon si ce n’est justement cet aspect exotique. Le pays du soleil levant étant à l’honneur, pourquoi ne pas profiter d’un séjour visuel au pays de Samouraïs.
On retrouve, pour l’on ne sait plus quelles obscures raisons, un Logan alias Wolverine déprimé, terré comme un animal dans les forêts du Yukon. Son passé ressurgit, rappelons que le bonhomme est un immortel, et le voilà à devoir se rendre au Japon pour rencontrer une vielle connaissance pleine aux as. De là débouchent tout un tas de péripéties qui voient notre héros retrouver l’amour et surtout un amour propre. Pourquoi pas. Manque simplement à la recette un méchant digne de ce nom, la dénommée vipère n’est qu’illusion, un scénario d’avantage solide et un rythme nettement plus affirmé que la pachydermique tempo dont est affublé le film de James Mangold. Parsemé de temps mort comme peut l’être un matelas d’acariens, quelques réjouissantes joutes verbales signées Wolverine viennent donner un sens à l’ensemble, plutôt terne.
Un beau et ténébreux héros, des belles et sexy protagonistes, un retournement final plus ou moins bien emmanché, des séquences d’action plus ou moins attractives, la recette univoque d’un film estival qui ne démontre ni culot ni intention d’élever le niveau d’une terne saison ensoleillée 2013. Dès lors, si le combat de l’immortel n’est pas le fiasco décrit par la presse, il n’est pourtant pas mémorable, bien inférieure qu’il est à bon nombre de film de super-héros de la firme Marvel. Alors que la franchise X-Men pourrait être une inépuisable source d’inspirations pour le cinéma, les studios préfèrent miser sur le héros adoré des groupies. Si Hugh Jackman est un héros fantaisiste amusant, bien d’autres mutants auraient mérités d’avantage d’intérêt. Se reposer sur son acquis n’a que rarement été source de grandes prouesses au cinéma. Si c’était le cas, on le saurait.
Malgré tout, tâchons de ne pas trop nous formaliser sur l’insignifiance d’un tel film pour nous laisser porter deux heures durant pour un long métrage qui remplit sa mission de divertissement. Le public aura par ailleurs répondu présent dans les salles obscures, même si la presse fût assassine. Le cinéma à la mode de nos jours n’est pas fait pour perdurer, simplement pour engranger de la monnaie. Wolverine, le combat de l’immortel en est le parfait exemple. Un exemple désolant lorsque l’on constate que des artisans tels que Matthew Vaughn parviennent, parallèlement, à donner une véritable identité à de tels films, à l’image des prouesses de Christopher Nolan avec le produit brut qu’était Batman. Soyons clair, de nos jours, le cinéma tout public se classe dans deux catégories bien distinctes. Une première, bien trop maigre, constituée de monuments cinématographique légués à la postérité (The Dark Knight, X-Men First Class, Prometheus) et une deuxième catégorie, elle, bourrée de film insignifiant tels que justement, Wolverine le combat de l’immortel. 07/20