Toujours sceptique par rapport aux adaptations cinématographiques des grandes œuvres de notre temps ou des siècles passés, je dois avouer avoir été agréablement surprit.
Faisant habilement ressortir l'esprit du roman de Marcel Pagnol, Daniel Auteuil nous offre une œuvre cinématographique touchante et fidèle dans son ensemble, ce qui reste rare de nos jours.
Jouant à la perfection son rôle de chef de famille, il donne une puissante et profonde teneur au film. On attend presque avec impatience ses apparitions à l'écran, toujours parfaitement bien amenées. Et même si sa réputation n'est plus à faire, c'est toujours un plaisir de voir qu'il n'a rien perdu de son talent et qu'il choisit des rôles qui lui vont comme un gant.
Mais sans ses filles, notre puisatier ne serait pas grand chose, surtout sans Patricia, sa fille aînée, qui joue le rôle de mère au foyer depuis la mort de cette dernière. Astride Berges-Frisbey, magnifique à l'écran, incarne la jeune femme discrète et gênée en présence d'un homme avec une incroyable aisance. Jamais on ne la sent pas naturelle et le résultat est loin d'être mauvais. Elle nous donne envie que cette pauvre enfant, frappée par un triste coup du sort qui va lui faire perdre tout ou presque, s'en sorte et trouve le bonheur.
Bien entendu elle ne fait que jouer un rôle déjà construit, mais la jeune actrice s'en sort avec brio car ce n'est pas à la portée de tous d'incarner ce genre de personnage avec autant de qualité.
On notera aussi un Kad Merad joyeux et un peu stupide, jouant le rôle de Félipe, fidèle ami et collègue du père de Patricia, qu'il souhaite épouser. Il arrive cependant, et ce malgré l'étiquette de comique qu'il porte, à être touchant dans certaines scènes, le rendant assez crédible pour donner des prestations collant bien avec l'esprit et l'ambiance du film.
Les parents Mazel sont aussi bien joués par Jean-Pierre Daroussin en gérant de boutique sérieux et Sabine Azéma en petite bourgeoise de campagne trop fière de son rang et mère trop protectrice.
Et bien entendu il ne faut pas oublier leur fils, Nicolas Duvauchelle, en jeune et bel aviateur qui fera fondre le cœur de Patricia. Bien qu'étant au final assez peu présent durant le film comparés à d'autre personnage, la présence qu'il dégage et son jeu d'acteur charme à coup sûr et nous donnerais presque envie de monter avec lui dans son avion si il nous le proposait.
On relèvera l'apparition brève mais agréable de Marie-Anne Chazel en tante moderne et complice.
Cependant même si les bons acteurs font un général un bon film, il ne faut pas que ces derniers pour produire une œuvre qui sorte du lot.
Les décors provençaux qui nous font sentir l'esprit du Midi, les musiques discrètes, bien placées et bien choisit, des scènes amenés sans difficultés, une ambiance typique et une bonne leçon de vie donnée par les protagonistes fait qu'on passe un agréable moment, sortant de la salle avec du baume au cœur, un large sourire et des belles images plein les yeux.