Hesher, Hesher... Les noms de films, bien souvent, ne m'inspirent pas tellement mais celui là, juste en le lisant, il ne vous paraît pas un poil original ?
Ce film traite d'un drame social, un père perd sa femme, un fils se retrouve perdu entre un géniteur croulant sous les antidépresseurs et une grand-mère lucide, gentille, qui quémande juste un peu d'attention. Mais surtout, le petit se retrouve perdu dans son silence, entre la voiture rouge défoncée et l'emmerdeur du collège qui lui fait la misère. TJ est un petit garçon qui n'arrive pas à parler, il est trop préoccupé par la voiture pour essayer d'expliquer que sa vie est un calvaire. Et puis Hesher débarque dans cette vie infiniment maussade et boueuse.
Hesher, la petite bombe incontrôlable. Hesher qui nous énerve parfois à être si incompréhensible au début. C'est une personnalité socialement dérangeante qui parvient à s'intégrer à la perfection au chaos qui règne chez TJ. C'est un tourbillon qui s'introduit dans les interstices. Il y a aussi Nicole qui apparaît être l'élément initiatique, l'épreuve. Nicole, l'héroïne déprimée par sa vie minable, qui tour à tour se montre forte, à bout de nerfs et meurtrière vis-à-vis de TJ qui projette sur elle sa défunte mère bien aimée.
Quant à Hesher, il est presque là tout le temps, un peu partout, il bouge à droite à gauche, suit TJ... Hesher est le pilier de ce film, sans lui les choses ne bougeraient pas. Il vient remuer toute cette tristesse sans aucune pincette. Hesher a un double rôle, tantôt inébranlable tel un support, tantôt bouleversé quand il se retrouve confronté à lui-même et ses conneries.
Hesher se répercute sur TJ qui finit par lui retourner l'ascenseur, voilà pourquoi il est important de parler des deux.
Je pourrais parler de ce film des heures tant les interactions entre les personnages sont incroyablement intéressantes mais mieux, voyez-le et même si vous ne capterez pas tout ce que j'ai pu dire, ce film est incroyablement touchant sans compter une prestation d'acteurs merveilleuse, Gordon-Levitt nous épate encore et encore sans parler du taf du réalisateur qui est assez fabuleux.