Diviser le tome final d’une saga littéraire, cela relève-t-il du but purement commercial ou bien de faire plaisir aux fans ? Bien que certains aimeraient répondre que cela leur permet de vivre l’aventure plus longtemps, en deux films, il est évident que cette nouvelle mode des « 2 parties » ne cible que le box-office. Et il est dommage de constater que ce procédé se montre inégal. Prenons Harry Potter : après une première partie très profonde mais au combien molle et sans magie, la seconde se révélait être à la hauteur de nos attentes, finissant la saga en beauté malgré une trop faible durée. Là, c’est au tour de Twilight de subir cette division. Qu’en est-il de cette « Partie 1 » du quatrième tome ? (ATTENTION SPOILERS !)
Enfin, Bella et Edwards se marient ! Enfin, Bella et Edwards vont vivre leurs premières nuits « sensuelles » ! Enfin Bella et Edwards vont subir les conséquences de la vie (Bella enceinte) ! Bref… Enfin, on se rend compte qu’un film Twilight, et bien, c’est sans intérêt. Limite, on pouvait donner une raison aux trois autres films : le premier de nous présenter cet « univers » (pour ceux qui ne connaissent pas les livres), le second de mettre en scène le personnage de Jacob (bien que ce film soit ennuyeux à mourir), et le troisième de tenir quelque peu en haleine avec une bataille finale amusante. Mais là… Franchement, qui aurait envie de voir un film de vampire (appelons cela ainsi…) qui, pendant 1h52, vit son mariage, sa nuit de noce et ses craintes de futur père en plus de la vision de voir sa femme mourante (du fait d’avoir un bébé inhumain qui la « ronge » de l’intérieur). On se marie : waouh ! On couche ensemble (à croire que la promo du film ne comptait que là-dessus) : waouh ! On a un enfant : waouh ! Voilà à quoi se résume ce film… En clair, ceux qui sont à la recherche de sensation forte, de moments d’envergure, et bien, ils se sont grandement trompés d’adresse ! On pensait avoir atteint le summum de l’ennui et du « sans intérêt » avec le deuxième opus. Ce dernier vient de se faire battre haut la main ! Et le pire dans tout cela, c’est qu’il s’agit d’une première partie. Comme pour Harry Potter, je me dis qu’un seul film (pour adapter le dernier tome littéraire) aurait largement suffi. Pourquoi ne pas avoir abrégé ce trop long passage pour le présenter sous forme d’ellipse directement dans la seconde partie ? Pour vous dire donc que ce quatrième film Twilight est vraiment inintéressant, mortellement ennuyeux, au combien énervant. Oui, énervant car dans sa seconde moitié (les douleurs de Bella chez les Cullen), le long-métrage met en place pendant une bonne demi-heure de blabla un combat entre vampires et loups (servi par des effets spéciaux de faible qualité) qui, finalement, ne durera qu’à peine trois minutes.
Mais s’il n’y avait que ça… Pour ce quatrième film, nous avons donc un quatrième réalisateur ! Après Catherine Hardwicke, Chris Weitz et David Slade, c’est au tour de Bill Condon (scénariste de Chicago et réalisateur de Dreamgirls) de s’y coller. Et il s’agit sans nul doute du plus mauvais choix de la saga ! Hormis un Chris Weitz qui tournait pendant une minute sa caméra autour de Kristen Stewart pour nous faire comprendre le désarroi de son personnage, Condon n’a pas de talent pour filmer. Il pose tranquillement sa caméra, « regarde » les acteurs, et c’est tout ! Mise en scène purement scolaire, rendu au combien ridicule par quelques essais lors de séquences (normalement) marquant de la saga. Je pense notamment à l’accouchement de Bella, qui au lieu de nous faire partager la souffrance de la jeune femme et le grand stress d’Edward et de Jacob, on se retrouve avec une scène saccadée au montage, hystérique au niveau des plans, à la musique inadaptée (d’ailleurs la bande-originale d’un Twilight n’a jamais été un bon exemple de qualité)… Bref, c’est tout simplement grotesque ! Sans compter qu’enfin, les acteurs commencent à perdre tout espoir en ce long projet de cinq films, en jouant comme des manches ! Kristen Stewart (qui se démène avec The Runaways et Welcome to the Rileys), pourtant appréciable dans les opus précédents, joue ici à fond la carte de l’indifférence et de l’impassibilité, et ce malgré l’expérience que vit son personnage. Tout comme Robert Pattinson et la majorité de la distribution. Seul Taylor Lautner s’en sort (et encore…).
En conclusion, Twilight – Chapitre 4 prouve que, question intérêt, le fait de diviser un film en deux partie est grandement inutile. Surtout si la partie en question est mal réalisée. On se retrouve donc avec un film ennuyeux au possible, impersonnel niveau mise en scène, sans ambiance propre (à voir le générique sous fonds d’écran colorés décrit bien l’atmosphère du film) et qui ne devrait même pas exister. En clair, on pouvait croire que la saga touchait le fond depuis le 2, ce quatrième opus repousse la limite plus loin. En espérant pour les fans que le dernier film ne sera pas aussi grotesque que cette introduction.