Des terroristes islamistes détournent un avion de ligne, et préparent une attaque suicide sur le sol américain. Un commando est alors envoyé pour infiltrer l’avion en vol, et en reprendre le contrôle… Non, il ne s’agit pas d’une relecture de mauvais goût des attentats du 11 septembre 2001, comme avait pu le faire en son temps « The Delta Force » avec le détournement du vol TWA 847. Pour cause, « Executive Decision » est sorti en 1996, mais avait le mérite d’être en avance sur son temps ! Le film reprend en fait un pitch similaire aux Die Hard likes qui ont écumé les années 90, à savoir un affrontement entre des terroristes et nos héros dans un lieu fermé. Mais il s’en écarte sensiblement dans son traitement, les protagonistes étant ici des professionnels, et pas le héros au mauvais endroit au mauvais moment. De plus, le film réserve une surprise de taille, avec le personnage de Steven Seagal. L’acteur est habitué à camper des protagonistes impassibles, qui ne souffrent d’aucune éraflure et éliminent leurs opposants sans sourciller (ni jouer la comédie, d’ailleurs…). Surtout en 1996 où il était au sommet de sa gloire. Sans spoiler, nous diront qu’ici, la place à l’écran et le sort qui lui sont octroyés sont pour le moins étonnants ! C’est ainsi Kurt Russel qui lui vole la vedette en agent de renseignement impliqué, secondé par un groupe de « gueules », et par une Halle Berry malheureusement sous-employée. David Suchet fait quant à lui le job en terroriste extrémiste mais qui sait reconnaître des valeurs d’honneur et de courage. Pour l’anecdote, la version américaine fait mention explicite de ses motivations islamistes, alors que la version européenne a été censurée et redoublée pour expurger toute référence à l’islam ! Pour le reste, si « Executive Decision » n’a rien de révolutionnaire, c’est un film d’action très convenable, qui remplit son contrat. La mise en scène est professionnelle, dirigée par Stuart Baird, dont c’est le premier film mais qui a une confortable expérience de monteur dans le cinéma d’action. Le scénario est bien construit, apportant son lot de péripéties et de suspense tout en ménageant correctement ses sous-intrigues. Cela pouvait apparaître comme standard à l’époque, mais cela semble beaucoup demander aux productions similaires à l’heure actuelle ! Signalons aussi la BO un brin répétitive mais sympathoche de Jerry Goldmsith, qui donne une petite touche de plus à ce divertissement très appréciable.