J'ai vu ce film à plusieurs reprises. C'est un rapport de force entre une mère et son fils suite à un drame familial. Un fils qui fait tout pour que sa mère daigne enfin s'apercevoir qu'il existe, qu'elle l'apprécie, l'aime, lui manifeste de la tendresse. C'est une mère qui fait tout pour échapper à son fils, elle ne peut supporter son regard. Le père : il adore sa femme mais ne supporte pas son attitude si froide et distante envers son fils. Il est trop proche de son fils. Un film poignant que je recommande !
Un film sensible, intelligent, profond et sans pathos sur la dévastation psychologique d'une famille après un drame. On apprend peu à peu la nature de ce drame en même temps que se révèlent les courants souterrains qui structuraient la famille. La beauté paisible des paysages d'automne, les intérieurs cossus, la lenteur du rythme font bien ressentir l'absence initiale de réponse trouvée au malheur, entré par effraction dans la vie harmonieuse de cette famille aisée. Oscar du meilleur film , du meilleur réalisateur et du meilleur scénario. Probablement le sommet du genre.
Une véritable satire de la société occidentale à travers la représentation d'une mère WASP spoiler: incapable d'aimer . Un pamphlet d'une profondeur et d'une sensibilité psychologique inouïe contre le culte du paraître et de la réussite sociale.
Le film s'ouvre sur le Canon de Pachelbel composé vers 1680 (n'est-ce pas là la plus grande oeuvre de musique classique ?). Il s'agit d'une oeuvre qui n'avait jamais été publiée avant 1919, et qui n'avait jamais véritablement été joué avant la version de Jean-François Paillard de 1968 (version que l'on entend dans le film). Or, cette version était quasiment inconnue du grand public avant la sortie d'Ordinary People. On peut donc dire que le Canon de Pachelbel est intrinsèquement lié à ce film.
De la scène d'introduction face au lac Michigan (annonçant l'isotopie de l'eau au coeur de l'oeuvre), jusqu'à la scène de fin entre un Donald Sutherland défenseur et un Timothy Hutton d'une grande sensibilité, le film est un véritable poème cinématographique à la profondeur psychologique, musicale et symbolique sans pareil. Enfin, qu'il s'agisse de la mère ultra-directrice, de l'amie Karen, ou du psychiatre Dr. Berger, chaque acteur est époustouflant de profondeur et joue son rôle à merveille.
Voici une citation qui m'évoque l'un des aspects de film : "Le temps permet à la mémoire de voir le jour, mais paradoxalement il la détruit".