Xavier Dolan est un génie, je ne m’y connais pas assez en cinéma pour décrire ce qui rend ce film si parfait. Mais une chose est sûre, rares sont les films qui me touchent autant. Et je sais que quand je me décide à regarder un de ces films, il faut que je me prépare psychologiquement, parce que je sais déjà que ça me touchera, qu’il mettra en scène des situations de vie avec une justesse hallucinante. Et c’est exactement le cas dans ce film où il évoque la relation d’une mère et son fils. Filmé comme si tout était réel, la banalité de la vie d’un ado qui voudrait le meilleur pour sa vie, quelqu’un d’intelligent, de sensible, qui n’attend qu’une chose, la reconnaissance d’une mère qui est incapable de l’aimer à sa juste valeur. Les échanges sont complexes et violents, Xavier Dolan est fascinant, beau et authentique. L’incompréhension entre deux êtres qui devraient s’aimer mais se haïssent, Dolan maîtrise vraiment tout ce qui rend complexe les relations humaines. Les personnages sont tellement uniques qu’à certains moments, ça m’a dérangé qu’ils soient interprétés par Anne Dorval et Suzanne Clément, ayant vu « Mommy » avant « J’ai tué ma mère ». En dehors de cet aspect, j’accroche tout à fait à l’ambiance, à l’imprégnation culturelle québécoise qui donne d’autant plus de charme aux dialogues. Ce film me parle, me fait penser à ma propre vie, à mes relations familiales compliquées, au Canada, le pays qui a décidé d’accueillir mon amie d’enfance pour toujours, synonyme de séparation et de deuil, exactement les émotions qui se jouent ici. C’est puissant. Dolan l’a réalisé à seulement 20 ans, autant dire que si ce n’est pas un génie …
Cette histoire est avant tout la sienne, son talent provient sûrement de son hypersensibilité, de sa fragilité et de sa maturité. Là tout de suite, j’ai juste hâte de découvrir ses autres œuvres.