Non, il n’a pas tué sa mère, Hubert, lycéen de 16 ans vivant avec elle à Montréal, et dont le père, qui en est séparé, habite ailleurs dans la même ville. Mais, comme la plupart des garçons de cet âge, elle l’exaspère – et il l’exaspère tout autant –, de sorte qu’il balance perpétuellement entre deux états : tantôt il l’aime (il tuerait quiconque lui ferait du mal, confie-t-il à son caméscope), tantôt il la hait. Il faut dire qu’Hubert, qui écrit et qui peint, se croit et se veut différent, quand sa mère n’est occupée que de son travail et de futilités comme les tâches ménagères. Il est d’ailleurs homosexuel, mais il a oublié de le dire à sa génitrice, qui apprend la chose par hasard. Elle n’en parle pas, jusqu’au jour où, quand il lui jette au visage son incapacité à l’élever, elle lui rétorque que lui AU MOINS n’aura pas ce problème avec ses enfants ! Hubert n’a donc que deux consolations, son ami Antonin, qui l’aime réellement, et un professeur compréhensif, Julie Cloutier, qui a pris le risque de l’accueillir chez elle lors d’une première fugue, à ses risques et périls. Mais les parents d’Hubert le flanquent dans un pensionnat, et, plus grave, l’y réinscrivent pour la rentrée suivante ! Deuxième fugue, suivie d’une nouvelle réconciliation. Fin (provisoire ?) du film. Cette famille en miettes fait penser à François Truffaut, comparaison d’autant plus pertinente qu’au début de l’histoire, et comme Antoine Doinel dans "Les quatre cents coups", Hubert fait croire à son professeur que sa mère est morte ! C’est un premier film, dont le sujet choisi incite à tout se permettre dans le scénario, et qui donc ne convainc pas totalement, puisque rien ne dit que son auteur réussira son deuxième film, s’il en fait un. En réalité, si le film n’est pas la révélation qu’annonce la publicité, c’est surtout la personnalité de son auteur qui étonne. Attendons la suite...