Voilà une bonne comédie sociale...belge ! On pénètre dans cette famille d'alcoolos finis, amateurs de chansons paillardes et si fièrement attachés à l'identité de leur clan : les Strobbe. Ca ne les empêche pas pour autant de se renier les uns les autres ou de se taper dessus ! Tout cela est vu à travers les yeux du petit dernier, qui est "différent", même s'il s'agit d'un authentique Strobbe -marque de naissance sur la zigounette oblige ! A voir. On ne s'y ennuie pas, ou alors très peu.
Le titre peut rebuter, comme la bande annonce. Mais ce film est plus riche et subtil qu'il n'y paraît. Certes ça chie, ça dégeule et ça chante des chansons à boire en baisant dans les arrières cours de bistrot (et personne s'en plaint, c'est filmé avec beaucoup d'humour). Mais ça montre aussi les relations entre un adolescent et une famille qu'il n'a pas choisie, qu'il aime (au fond) mais dont il prend le contrepied une fois devenu adulte. Des moments de grâce parfois, et toujours une réelle tendresse pour les personnages et leurs défauts. Bon évidemment, ça ne glorifie pas vraiment le monde des corons et de la brique rouge....
Un film vraiment émouvant! Malgré le fait qu'on a parfois du mal à croire qu'ils puissent agirent ainsi, les Strobble sont tout de même attachant. Le film est narré sobrement mais avec justesse. Les acteurs sont irréprochable. Le tout est réaliste: la vie avec ses désillusions et ses déceptions. Brillant!
Il arrive qu'une affiche soit particulièrement trompeuse. Celle de La merditude des choses (un homme nu sur un vélo) en est un bon exemple. A sa vision on pense au pire à une version belge de Jackass, au mieux à l'image illustrant la chanson Fat Bottomed Girls de Queen. En réalité La merditude des choses propose un tout autre programme. Il faut imaginer un de ces films réaliste anglais (Mike Leigh, Ken Loach, Shane Meadows) passé au mixeur de la comédie italienne des années 70 (façon Ettore Scola).
C'est drôle, c'est grave, c'est inventif, c'est attachant. Un jeune garçon de 13/14 ans grandit au milieu d'une tribu d'alcooliques fêtards (son père et ses oncles). Il doit gérer les incartades (crades, machos, rigolotes) de la bande. En parallèle le film montre la même personne adulte, devenue écrivain, à la fois victime traumatisée de son passé et passée à autre chose. Cette partie est peut-être moins convainquante, jusqu'au moment - sublime- de la rencontre à l'hospice, et de l'obligation faite au héros de chanter des chansons paillardes dans un but universitaire.
Sinon les moments d'anthologie égrillardes de succèdent : un Tour de France alcoolisé dans lequel le mont Ventoux au whisky se révèle fatidique, la visite de l'assistante sociale "Fuckodey" dont la petite culotte sera explorée, la course cycliste à poil, le concours de beuverie, etc...
C'est un miracle que cette accumulation de vomi entraîne l'empathie, comme si Bienvenue chez les ch'tis croisait Affreux Sales et Méchants.
Et au final les deux scènes de pères et de fils, courant en baskets neuves dans les champs et apprenant à faire du vélo : ne sont elles pas les pépites cachées au coeur de la merditude des choses ? D'autres critiques sur Christoblog : http://chris666.blogs.allocine.fr/
et oui, c'est pas la famille Ricorée...et oui, c'est trash, parfois too much dans la débauche et les beuveries, mais qu'est ce que c'est positif! Les acteurs sont parfaits, la réalisation adaptée au sujet....très bon moment de ciné!
Les Strobbe sont des affreux, sales, (mais pas) méchants Flamands (aucun d'entre eux ne peut en effet être comparé au redoutable Giacinto Mazzatella de Scola). Günther a réussi à sortir de ce lumpenprolétariat - il est devenu écrivain à succès - mais il ne renie pas sa famille de marginaux et fait revivre son enfance, pourtant peu idyllique, sans complaisance, mais avec beaucoup de tendresse et un humour des plus décapants. Felix van Groningen adapte avec bonheur l'oeuvre très autobiographique de Dimitri Verhulst pour un résultat emballant, quelque part entre "Strip-tease" et un hallucinant document ethnographique d'une part, et un récit d'apprentissage et de vocation littéraire d'autre part. Distribution hors pair par ailleurs pour cette inénarrable tribu belge.
Felix Von Groeningen nous offre là une réflexion pleine de justesse sur le drame social de ce jeune garçon coincé entre son fort attachement à sa famille -rappelant celle d’"Affreux, sales et méchants" mais en un peu plus gentils- et sa recherche de pouvoir s'élever intellectuellement. L’esprit cynique et tragicomique mêlé à l’humour belge appuie l’ambiance surprenante et malsaine de ce contexte social qui rappelant également l’univers de "La vie de Jesus" mais ici la narration jongle intelligemment entre les scènes hilarantes de beuveries folkloriques et l'effroi que provoquent les situations dramatiques et violentes de cette famille flamande, les Strobbe, enfermée dans sa condition marginale.
si vous avez un tant soit peu de subtilité, vous saurez déceler au milieu de ce paysage tragico-comique, écoeurant et touchant à la fois, toute l'humanité d'un joli film au bout du compte plein d'espoir....
Gravos les tontons ! Affreux, sales mais pas méchants... une plongée dans le lumpen prolétariat dont on sort quand même un peu hébétés. Et lle gamin dont on se demande quel miracle a pu lui donner la possibilité de sortir de là et même de devenir écrivain ! Car, c'est malgré tout avec un certain désabusement qu'il constate à un moment, que, faire un enfant dans ces conditions, c'est une sorte d'acte d'impuissance (on se repasse le flambeau faute de faire mieux). Et pourtant... on fait ce qu'on peut et lla vie continue.
Des frères Dardenne à Bouli Lanners le cinéma belge nous a toujours donné des films singuliers. Celui-là n'échappe pas à la règle. Plutôt qu'un film on pourrait appeler cela un gros bordel... Sous les litres de bières qui coulent pousse quand même un peu d'humanité. Et la force d'un gamin qui fait tout pour s'en sortir...Une histoire bien déglinguée pour une mise en scène à l'avenant, tourné caméra à l'épaule on a vite la nausée et la tête tourne presque comme si on avait ingurgité les mêmes verres que les quatre frères...Le casting est incroyable, ils ont vraiment tous la tête de l'emploi, du grand art. Certes c'est rarement vu, trash, glauque et violent mais l'excès de bière, de pipi et de vomi donne vite la nausée... Le cœur au bord des lèvre on ressort de la un peu sonné, avec du coup bien peu d'émotion au compteur...A lire les critiques je reste perplexe, je n'ai pas vraiment vu de poésie, ni de Brel là dedans ! La cuite n'est pas indispensable !
La merditude des choses s’annonçait déranger, dérangeant, et trash. Mais voila il est bien plus que cela, il ne s’arrête pas à un coté provocateur, il va là où chaque film doit aller, vers cette tendresse symbolique. Avec une réalisation zigzagante et un jeu d’acteur superbe, cet ovni de 2009 et une bonne surprise. On pourrait simplement lui reprocher un manque d’ouverture sur la vision écrasante de la paternité.
entre un film qui se deroule dans un milieux trop bourgeois et mievre et celui ci, je ne choisis pas, c'est la qualité qui m'interesse et ici, je suis un peu deçu, dommage car il y avait de quoi faire un tres bon film
Direction artistique très élaborée, casting et situations très drôles! La séquence de fin est géniale ! Un réal a surveillé de très près ! Encore une fois, vive le cinéma belge!