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stillpop
81 abonnés
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3,5
Publiée le 2 février 2012
« L'arrière-petit-neveu du bisaïeul de ma trisaïeule avait tué un jour à coups de pioche le maire du village, sa femme et le garde-champêtre » Pour une fois, c'est le réalisateur qui fait mieux le résumé que moi. Il y a les gens qui se consummisent pendant les soldes, ceux qui se droguent à la coke ou ceux qui achètent les DVD de Roumanoff pour s'évader de leur triste quotidien. Et il y a heureusement ceux qui ont recours à une solution pacifique sans séquelles sur leur cerveau tout en lui fournissant beaucoup de grain à moudre. Cette solution, c'est la dégustation bisannuelle d'un Moullet. Le précédent film était vraiment sympathique, presque grand public contrairement à sa période nouvelle vague un peu plus « auteur ». Mais, comme Woody Allen, il se bonifie avec le temps à force d'auto dérision et ce dernier film est absolument génial. Enfin pour une certaine catégorie de personnes ! On ne peut que saluer le fait que les acolytes de Groland lui aient décerné un prix, il faut dire que l'on se sent en pays connu, dans la forme comme dans le fond. Sauf que Moullet est « sérieux » dans son analyse de cette région venteuse et reculée qui fera désormais fuir plus d'un touriste. C'est un OVNI qui mélange le chaud et le froid, avec toujours la touche qui fait rire, dont quelques réparties font vraiment éclater de rire. La forme narrative du documentaire est finalement très adaptée à l'égocentrisme naturel du vieux monsieur à la diction inénarrable. Bravo aux producteurs qui ont eu le courage de suivre Moullet pour le meilleur et pour le rire. Attention, ça reste un Jean Luc Moullet, mais beaucoup plus accessible que par le passé.
Luc Moullet - cinéaste iconoclaste âgé de 73 ans – a réalisé un documentaire sur le pentagone de la folie délimité selon lui entre 5 communes (mais la frontière est floue) dans les Alpes du Sud, pour en tirer que dans cette aire, il y a un concentré de personnes dérangées ou de faits mystérieux.
Ce film peut se lire à deux niveaux : celui de la thèse pas très crédible scientifiquement et celui du journal intime. La deuxième piste est plus intéressante que la succession de disparitions, immolations, meurtres issus de vengeance, règlements de comptes ou actes de démence. Le réalisateur lève le voile sur une partie de sa famille : son père acquitté après la guerre pour maladie mentale malgré sa ferveur pour Hitler et Mussolini, ce fameux arrière-petit neveu, sa grand-mère et sa dépression nerveuse. Celle-ci nous est révélée dans une scène courte, calme mais forte, accentuée par sa diction révélatrice d’une personne vieillissante.
La touche humoristique va venir par des personnages récurrents, notamment cette femme internée : le sourire arrive non pas par moquerie mais par la répétition presque à l’identique de la scène. Luc Moullet n’hésite pas à se mettre en scène avec cadrage sur son visage, avec son corps comme pour rester dans un style télévisuel. On pourra noter la vision claire de l’infirmier mettant en lumière la dérive du comportement agressif à Manosque (ville ouverte) et les causes de cette violence paysanne (« sans les mots, on tue »). On apprendra aussi le remplacement des médicaments par une injection bimensuelle. Mais là n’est pas le propos de notre auteur, essayant de tisser un lien entre la région, la folie et sa famille. Dans la scène finale, sa compagne démonte ses hypothèses, avançant le fruit de son imagination. C’est un régal avec un son final faisant écho au générique du début.
LA TERRE DE LA FOLIE dépasse la présentation des actes de démence dans ce pentagone dont l’intérêt du narrateur est de penser qu’il est bien ancré dans ses terres.
Rire à gorge déployée, sans cynisme, rire sans se pincer, vous savez, j'adore çà ! Luc Moullet nous guérit de la grisaille une fois encore, allez je l'embrasse sur ses deux joues de crétin des Alpes A vous, dernier conseil : si des séances sont organisées avec la présence du réalisateur, ne pas bouder ce plaisir, tranches de poilade garanties (meilleures que le Poilâne)
Le documentaire de Luc Moullet est une véritable déception (pour être poli). Tel un Pierre Bellemare sous Tranxène®, le réalisateur et interprète principal nous raconte d'une façon totalement amorphe, les nombreuses histoires criminelles qui ont marqué sa région natale (les Alpes du sud). Viols, meurtres macabres ou sadiques, suicides, bref, autant dire tout de suite qu'il n'y a vraiment rien d'intéressant à se mettre sous la dent. Accumulant les interviews de divers témoins, le film s'enlise et en devient répétitif au point de très rapidement lasser le spectateur.
Un film particulier, que l'on peut voir comme un dernier délire de Luc Mouillet, dont il s'agit probablement d'un des tous derniers films. Il ne réalise pas ici un chef d'oeuvre cinématographique mais une petite enquête sociologique, pas vraiment sérieuse et au ton volontairement décalé, sur une région qui lui tient à coeur, y relatant les faits divers les plus glauques s'y étant déroulé depuis un siècle. Ainsi tout drame familial ou querelle de voisinage s'étant terminé par un carnage y est raconté, par lui même ou des témoins, en insistant sur leurs caractères imprévisibles et spontanés, construisant ainsi le mythe de "la folie" qui aurait provoqué ces crimes, et délimitant même la zone ou sévit ce mal, baptisé "Pentagone de la folie". Si la démarche, à savoir tenté de réaliser une vrai enquête à partir d'une "légende" locale est intéressante et bien mené car Mouillet parvient à garder l'équilibre entre sérieux et humour, le film manque cruellement d'intérêt: qu'en retiens t-on ? Pas grand chose, si ce n'est quelques passages forts, comme l'interview de l'enquêteur parlant du boucher ayant tué sa fille, ou l'hystérie collective d'un petit bourg voulant mettre sur le dos d'un jeune homme le meurtre et le viol d'une petite fille uniquement parce que cet "étranger" venu de Paris avait eu l'arrogance de s'implanter dans leur village pour faire de l'élevage sur un terrain abandonné alors qu'il avait un diplôme d'ingénieur. En bref, une curiosité à voir pour ceux que le sujet intéresserait.
J'ai vu hier le film à l'Espace Saint Michel à Paris. Cela m'a emporté: un témoignage sur la déraison humaine traitée de telle façon que le réalisateur paraît lui aussi dérangé! J'adore cette auto-dérision et le film m'a paru apporter tellement de fraîcheur dans le quotidien cinématographique! Vive une telle liberté de ton et merci à Luc Moullet pour cette loupe portée sur l'être humain.
Thème très sérieux pour documentaire ethnographique, mais cette question du "pentagone de la folie" dans les Alpes du Sud, région étrange victime de l'endogamie et d'un vent obsédant, au taux plus qu'anormal de suicides et de carnages en série est traitée par Luc Moullet, cinéaste septuagénaire mais toujours ardemment iconoclaste, qui en fait un objet filmique tout à fait singulier, avec des moyens et des effets minimum ! Plus que le fond, c'est la forme qui fait donc l'attrait de cette emballante "Terre de la folie". A voir pour un dépaysement et des fous rires garantis.
Un beau film, un beau documentaire ! Des paysages superbes ! Des interviews bien cadrés ! Beaucoup trop d'assassinats au mètre carré ... des fous que l'on cache ... des secrets ... bref c'est un sujet pas très joyeux et pourtant on rit ! Un parti pris de traiter ce thème avec un humour décalé qui n'enlève pas le travail sérieux qui est derrière.
Hé bien! Je sors de la projection. Mon sentiment: pas plus... C'est original, bien, c'est étrange, bon tout ça me va. Mais l'impression générale, c'est: Bon, voilà je l'ai vu, pas plus que ça. Dubitatif. Il n'y à pas vraiment d'évolution entre le début et la fin. J'en ressort comme je suis entrer, il y a des "fous", est-ce le nuage de Tchernobyl, le vent, la solitude...
Son premier film, un court métrage, il l'a réalisé il y a 50 ans. Depuis 1960, Luc Moullet est un personnage atypique du cinéma français, réalisateur, acteur, producteur. Dire qu'il ne ressemble à personne est un euphémisme. Alors qu'il a dépassé le cap des 70 ans depuis 2 ans, il sort un nouveau film, "la terre de la folie", qui a été présenté à Cannes 2009 dans le cadre de la Quinzaine des Réalisateurs. Il s'agit d'un documentaire sur une région que Luc Moullet connait bien puisqu'il en est originaire : les Alpes du Sud. Luc Moullet s'est aperçu que le triangle Digne / Manosque / Sistéron avait été le cadre de nombreux crimes liés de façon plus ou moins directe à la folie. L'affaire Dominici à Lurs; l'affaire Roman à La Motte du Caire. Et d'autres encore. Luc Moullet se met en scène dans une série d'interviews parfois loufoques de personnes qui ont vécu ces affaires de plus ou moins près. Parfois loufoques, mais, malheureusement pas assez souvent. Ce qui, au bout du compte, donne un film sympathique, très particulier mais, in fine, loin d'être essentiel.