Mon compte
    Les Murmures du vent
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Les Murmures du vent" et de son tournage !

    Traiter du génocide Kurde

    L'histoire du film se déroule dans un contexte particulier, celui de l'oppression du peuple kurde par le régime de Bagdad. Le génocide kurde (surtout connu sous le nom d'Anfal) ordonné par le régime irakien de Saddam Hussein a eu lieu de février à septembre 1988, conduisant à l'élimination de plus de 180 000 civils kurdes. Shahram Alidi revient sur sa volonté de retranscrire cette tragédie : "Au cours de voyages, en passant la frontière Irano-Irakienne, j'ai visité de nombreux villages. J'ai vécu avec les habitants, parlé aux survivants d'Anfal et filmé les ruines des maisons. Je voulais vraiment montrer l'atmosphère surréaliste de tous ces lieux. J'ai écrit 40 versions différentes du scénario au cours de ces quatre années. Le film a finalement été tourné dans deux villages très près de la frontière Irano-Irakienne qui s'appellent Soran et Rwandez."

    Des acteurs non professionnels

    Hormis Omer Chawshin et Maryam Boubani, les autres acteurs du film sont tous non professionnels, comme en témoignent les propos du réalisateur : "Ce qui a demandé le plus d'énergie, c'était le défi d'utiliser des acteurs non professionnels. L'un d'entre eux, par exemple, a disparu après 15 longues prises sans rien dire à personne. Il s'est enfui."

    Fiction et réalités

    Shahram Alidi nous fait part de deux anecdotes de tournage mettant en évidence l'aspect authentique du film, lié à l'utilisation d'acteurs non professionnels : "A propos des personnages et de leurs histoires, j'ai deux souvenirs. L'un à propos de Monsieur 33, l'homme de la radio. Pendant les jours de tournage des radios pendues, il a passé son temps attaché à l'arbre. Je lui demandais: " Ca ne t'a pas embêté d'être attaché à un arbre si longtemps pour le rôle? " Ses yeux étaient humides lorsqu'il m'a répondu : " Bien sûr que non. Mon père a été torturé et pendu exactement comme ça. " Nous étions choqués. L'autre souvenir concerne une femme âgée qui devait raconter la quête du Saint Sanctuaire. Elle était analphabète et n'avait rien lu, ne connaissait rien au texte qui racontait la capture et l'emprisonnement de son fils par le gouvernement. Lorsque nous avons commencé à lui expliquer le contexte, elle a dit : " Ne dites plus rien. J'ai tous les détails dans ma tête et dans mon coeur. " Nous lui avons demandé pourquoi et elle a dit: " C'est exactement l'histoire de la vie de mon fils. " Mon équipe et moi pensions qu'une force extraordinaire guidait notre projet."

    Un artiste engagé

    Shahram Alidi nous parle de sa conception du cinéma, et plus globalement de l'art : "La courte durée de la vie des être humains est un sujet qui me préoccupe depuis toujours. J'aimerais trouver un moyen d'embellir la vie. On ne peut pas prolonger la vie des gens, mais les artistes peuvent rendre immortel l'art créé par l'homme. Me souvenir de tous les massacres, ceux des Juifs, des Arméniens et des Kurdes. Me souvenir de leurs rêves ensevelis...Tout cela me donne envie de graver une belle branche et de me battre contre la mortalité."

    Shahram Alidi et ses influences

    "Concernant mes influences, les films classiques me touchent beaucoup : les chefs d'oeuvres qui dépeignent des mondes insaisissables remplis de poésie et d'imagination. Mes préférés sont ceux d'Ozu, Kurosawa et Tarkovski. Les Sept Samouraïs et leurs relations intrinsèques, l'apogée épique de l'histoire qui annonce la renaissance du cinéma... Les rêves permettent d'accéder à la réalité. J'éprouve au cinéma la même chose que devant l'art pictural ou graphique. Dans mon esprit, chaque plan d'un film commence comme un tableau

    dont découlent ensuite beaucoup d'autres plans. En fait, c'est le minimalisme que l'on trouve dans la calligraphie japonaise et dans l'art du dessin floral qui m'inspire."

    Premier long

    Pour son premier long métrage, Shahram Alidi endosse les fonctions de réalisateur, scénariste et chef décorateur.

    Festival

    Le réalisateur Shahram Alidi était, avec son film Sirta la gal ba, en compétition officielle lors de la semaine de la critique de l'édition 2009 du festival de Cannes.

    Tournage difficile

    Le réalisateur évoque les principales difficultés liées au tournage : "Le tournage a eu lieu en automne et il a fallu beaucoup de patience pour travailler avec le soleil, les ombres et les nuages. Au Kurdistan, il n'y a pas de courant électrique et les gens utilisent des générateurs. A cause des problèmes d'éclairage, nous n'avons pas pu filmer de scènes d'intérieur. (...) L'aspect financier a représenté une véritable lutte. Récolter l'argent et obtenir l'autorisation de tourner au Kurdistan ont été une véritable souffrance. Il y a de nombreux labyrinthes bureaucratiques à franchir pour la moindre procédure parce qu'il n'y a pas de système à proprement parler. C'est un individu qui décide, pas un système. Aujourd'hui encore, après le succès du film, il y a beaucoup de problèmes avec les médias. Nous avons aussi rencontré quelques problèmes techniques. En Irak, il n'y a pas de laboratoire pour développer les films, il n'y a même pas de caméra. A cause de la Guerre des Huit Jours entre l'Iran et l'Irak, des problèmes douaniers subsistent. Nous avons dû envoyer nos cinq paquets de négatifs en Iran de façon illégale afin qu'ils soient développés et tirés. Heureusement, l'énergie positive de mes équipes de production et de tournage, des villageois de Soran et de Rwandez, ainsi qu'un groupe de distribution spécialisé m'ont encouragé à chaque étape."

    Les secrets de tournage des films les plus populaires lors des 30 derniers jours
    • L'Amour ouf (2024)
    • Joker: Folie à Deux (2024)
    • Monsieur Aznavour (2024)
    • Le Robot Sauvage (2024)
    • Quand vient l’automne (2024)
    • Lee Miller (2023)
    • Terrifier 3 (2024)
    • L’Histoire de Souleymane (2024)
    • Juré n°2 (2024)
    • The Apprentice (2024)
    • Le Comte de Monte-Cristo (2024)
    • Les Graines du figuier sauvage (2024)
    • C'est le monde à l'envers ! (2024)
    • 4 zéros (2024)
    • Beetlejuice Beetlejuice (2024)
    • Smile 2 (2024)
    • Anora (2024)
    • Venom: The Last Dance (2024)
    • Miséricorde (2024)
    • Croquette le chat merveilleux (2024)
    Back to Top