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Patrick Braganti
93 abonnés
425 critiques
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4,0
Publiée le 25 octobre 2010
Film à la radicalité impressionnante qui finit par envoûter durablement du choix même de son décor qu'Antonioni ou Wenders ne renieraient pas : une sorte de no man's land entre autoroute et voie ferrée dont la plate étendue est coupée régulièrement par d'immenses pylônes électriques, qui deviennent le théâtre de la vie de quatre personnes aux trajectoires mêlées et tragiques. On est subjugués par la beauté des cadres et la complexité des personnages qui installent une ambiance fascinante à la limite d'un fantastique poétique. Loin des pochades habituelles du cinéma du plat pays, ce film témoigne de la vigueur étonnante de la création flamande.
Film présenté à la Semaine de la Critique cannoise en 2009, "Lost persons area" est le premier long métrage de la belge Caroline Strubbe. Tourné dans la zône portuaire, au milieu des pylônes des lignes à haute tension, entre les Pays-Bas et Anvers, ce film nous permet de fréquenter une famille qui vit là dans une baraque de chantier : le père, Marcus, contremaître s'occupant de la maintenance de ces lignes et qui rêve de créer sa propre entreprise, Bettina, la mère, qui s'occupe de la cantine des ouvriers mais qui rêve d'une vie plus conventionnelle et Tessa, leur fille de 9 ans, une enfant solitaire, glanant de ci de là des objets divers et séchant l'école autant qu'elle le peut. Un jour, Marcus engage Szabolcs, un ingénieur hongrois et la vie de la famille va se trouver bouleversée. De ce film très personnel, on retiendra, entre autres, Kimke Desart, confondante de naturel dans le rôle de Tessa, ainsi qu'une vision peu amène mais malheureusement très crédible des effets de la libéralisation des services, telle que ce que cherche à nous imposer Mr Bolkenstein depuis des années.
J'ai vraiment difficile à comprendre les commentaires positifs sur ce film, si on peut appeller cela un film.. ...et si on appeller cela des acteurs. Tout cela me semble très surévalué.
Un film avec une vraie gueule d'atmosphère, dans ce no man's land occupé par des pylônes électriques. Caméra à l'épaule, la flamande Caroline Strubbe fait montre d'une tendresse rugueuse vis à vis de ses personnages, en marge du monde, à l'image de la petite fille solitaire qui collecte des bouts de n'importe quoi pour tromper l'ennui. Avec un scénario chétif, la réalisatrice décrit des moments et des situations, ni gais, ni tristes, souvent gris. Beaucoup de non dits et non montrés dans ce film attachant quoique ingrat. Mais prometteur.
Un film d'atmosphère envoûtant et mystérieux, un peu dans la lignée de Cassavetes, qui m'a bien plu. On assiste à une sorte de chorégraphie autour d'un couple passionnel et de leur petite fille, qui semble hésiter entre composition décomposition et recomposition, entre équilibre et chaos dans un univers où la menace est partout présente (situation professionnelle instable pour le père en situation irrégulière sur son chantier, petite fille rejetée à cause de sa "voix" et qui préfère faire l'école buissonnière et se réfugier dans son monde intérieur fait de comptines inquiétantes ou encore d'assemblages de petits animaux morts et d'objets posés sur le sol et qui sont comme des rébus, irruption de l'accident, présence de l'amant...). Le charme du film vient aussi de tous ses personnages qui assument leur liberté avec une sorte de force sauvage malgré les drames. Le personnage énigmatique de la petite fille à la fois observatrice et pythie (annonciatrice du drame à venir? ) est très réussi: à la fois victime qu'on est tenté de protéger et créature inquiétante elle demeure la seule détentrice de l'énigme de la fin.
Sur une plateforme de production électrique isolée du reste de la société, chacun compose son monde pour y puiser l'énergie de vivre ! On le sait aujourd'hui, les ressources énergétiques ne sont malheureusement pas inépuisables ... Ce film, certes un peu lent, évoque un couple et leur petite fille, entourés de travailleurs immigrés en mission, qui tentent de construire leur bonheur malgré l'environnement désespérant !